Déjà remontés contre la loi NOTRe et touchés par la baisse de la DGF, c’est peu de dire que les maires et leurs DGS s’inquiètent face à la disparition prochaine de la TH, qui promet des DOB tendus dans les communes et les EPCI. Pardon, vous voulez que je répète ? On voit que vous n’êtes pas maire !

Difficile par le temps et l’énergie qu’il exige, le mandat de premier édile l’est aussi par sa complexité technique - qui, de l’avis général, va croissante. Elle saute généralement aux yeux du néophyte lorsqu’il est confronté au jargon administratif dont nos élus usent avec le plus grand naturel. Impossible de discuter avec un maire sans qu’il évoque, au minimum, le casse-tête du PLU (pour plan local d’urbanisme), la baisse de la DGF (dotation globale de fonctionnement) ou le dynamisme du CCAS (Centre communal d’action sociale).

Mais puisque les intercommunalités sont désormais partout, il y a aussi de bonnes chances qu’il vous parle du PLUI adopté par la Com-com. Comprendre le Plan local d’urbanisme intercommunal de la communauté de communes, forme la plus répandue… des EPCI, ou Établissements publics de coopération intercommunal. Qui sont aussi parfois des communautés d’agglomérations (« agglo ») ou une métropole.

QVP, GEMAPI et DGS

Attention toutefois, on ne parle là que des EPCI à fiscalité propre. Les autres, sans fiscalité donc, feront pénétrer dans la galaxie des syndicats intercommunaux, comme le SICTOM (Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères), qui s’occupe de ramasser vos déchets. Ou le SIA (syndicat intercommunal d’assainissement), qui évacue les eaux usées, et pour lequel vous vous acquittez peut-être de la PFAC (Participation au financement de l’assainissement collectif). Vous savez, l’ancienne PRE (Participation pour le raccordement à l’égout) ?

Si vous parlez au maire des zones sensibles de sa ville, il répondra sûrement en parlant de « QPV » (Quartier prioritaire de la politique de la ville). Si vous l’appelez en pleine inondation, il répondra, les pieds dans l’eau, que c’est un problème de GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Et si d’aventure vous assistez à une discussion entre le maire et son DGS (directeur général des services), attendez-vous à tout, de l’imprononçable CLECT (Commission locale d’évaluation des charges transférées) au disgracieux DOB (débat d’orientation budgétaire).

Le plus souvent, les nouveaux maires se familiarisent avec ce dialecte lors d’un précédent mandat d’adjoint ou de conseiller. Il n’est pas rare, d’ailleurs, qu’un maire consacre tout ou partie de son dernier mandat à former un collaborateur en vue de lui succéder. Malgré tout, être maire restera une fonction qui s’apprend sur le tas. « Il n’y a pas d’école d’apprentissage, ni même de manuel ’’Le Maire pour les nuls’’ », écrit Pierre-Emmanuel Bégny dans son livre. Si quelqu’un devait un jour publier un tel ouvrage, il s’assurerait sans doute une belle rente, une fois tous les six ans.

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