Steevy Gustave, candidat à la mairie de Brétigny, visé par un tag raciste inscrit sur le porche de sa maison

Le candidat (EELV) aux élections municipales de 2020 a porté plainte contre le où les auteurs de cette inscription raciste, qui se sont introduits chez lui dans la nuit de vendredi à samedi.

 Steevy Gustave est candidat EELV aux élections municipales de 2020
Steevy Gustave est candidat EELV aux élections municipales de 2020 Florian Loisy/Le Parisien

    « Sale négro tu seras pas maire ». Ce sont ces mots que Steevy Gustave (EELV), conseiller municipal d'opposition et candidat à l'élection municipale de Brétigny-sur-Orge, a découverts samedi matin sur le porche de sa maison. Une inscription à caractère raciste qui le choque profondément. Il a déposé plainte ce lundi, ce que confirme le parquet d'Evry qui a confié l'enquête au commissariat d'Arpajon. L'élu de 49 ans est malheureusement habitué aux insultes racistes, lui qui s'était fait taxer de « petit singe de maman guenon » en 2013 lorsqu'il avait pris la défense de Christiane Taubira, la ministre de la Justice, victime elle aussi de propos à caractère raciste lors d'un rassemblement de militants de La Manif pour tous.

    Cette inscription raciste a été faite au domicile de Steevy Gustave (EELV), candidat aux municipales de mars prochain. LP/S.M.
    Cette inscription raciste a été faite au domicile de Steevy Gustave (EELV), candidat aux municipales de mars prochain. LP/S.M. Florian Loisy/Le Parisien

    « À chaque élection, je subis des insultes, par lettre anonyme ou sur les réseaux sociaux. D'habitude je me contente de faire des signalements. Mais là, ceux qui ont fait ça ont pris le temps de passer mon portail, de rentrer chez moi et de taguer ça sur 2,50 m ! Me dire que j'aurais pu me retrouver face à ces gens visiblement déterminés ne me rassure pas, ni pour moi, ni pour ma famille, ni pour mes voisins », nous confie-t-il au bord des larmes.

    Des centaines de messages de soutien

    L'élu dénonce une campagne au « climat délétère ». Steevy Gustave dit avoir néanmoins trouvé du réconfort dans la centaine de messages d'anonymes qui l'ont soutenu, mais aussi auprès de son adversaire politique, le maire sortant, Nicolas Méary (UDI) : « Contrairement à d'autres élus, qui ont réagi sur les réseaux sans même me contacter, le maire m'a appelé directement dès dimanche. »

    « J'ai tout de suite appelé Steevy Gustave pour lui apporter mon soutien, avant de publier une condamnation de ces actes sur Facebook », confirme Nicolas Méary. Pour l'élu, cette dégradation au domicile du conseiller municipal et les propos qui y sont tenus sont « scandaleux » et « inacceptables ». « Le débat démocratique mérite mieux, poursuit-il. En tant que maire, c'est important de marquer un soutien et de rappeler certains principes. Il y a des règles à respecter. »

    «J'irai au bout de cette élection»

    Ce qui vient de se passer n'a pas entamé la détermination du candidat à se présenter : « Je suis en colère. Ce qui vient de se passer dépasse l'entendement. C'est incroyable qu'il y ait encore des lâches capables de juger sur la couleur. Mais ces insultes ne remettent rien en cause. J'irai au bout de cette élection », prévient Steevy Gustave.

    Ce n'est pas la première fois que des élus de la commune sont visés par des tags injurieux. En janvier 2018, des insultes homophobes et les inscriptions « A mort le maire », « Dehors Méary » et « A mort le dictateur » avaient été découvertes quelques heures avant la cérémonie des vœux sur les murs de la Maison Neuve. À cette occasion, Steevy Gustave avait vivement réagi : « Nous apportons notre soutien républicain à Nicolas Méary face à ces actes d'imbéciles décérébrés, racistes et homophobes. Ce n'est pas ma conception du débat politique et ça ne le sera jamais. »

    La scène s'était répétée en avril avec une dizaine de tags à caractère nazi, et visant à nouveau le maire Nicolas Méary, sur les murs du marché couvert. Plus récemment, le 1er octobre 2019, deux croix gammées accompagnées des énigmatiques lettres « FDJ » avaient été tracées, rue Albert-Camus, sur les murs du lycée Jean-Pierre-Timbaud. Ce militant communiste, arrêté le 18 octobre 1940, avait été fusillé le 22 octobre 1941 par les Allemands.