TRAVAIL - L’affaire indigne. L’ancienne ministre écolo Cécile Duflot à réagi ce mardi 14 janvier au sort réservé à Adama Cissé. Âgé de 37 ans, cet ex-agent de propreté à Paris en CDI s’est retrouvé licencié par l’entreprise Derichebourg après qu’une photo de lui a circulé sur les réseaux sociaux en septembre 2018.
Cette dernière le montre dans sa tenue de travail, allongé, chaussures et chaussette à côté de lui. Sur Twitter, la personne qui a posté l’image s’offusque -“Voilà à quoi servent les impôts locaux des Parisiens à payer les agents de propreté à roupiller, on comprend pourquoi Paris est si dégueulasse”.
L’affaire prend de l’ampleur et Derichebourg, maison mère de la filiale qui emploie l’agent, répond en annonçant une procédure disciplinaire contre Adama Cissé qui sera finalement licencié pour “faute grave”, relaie Le Parisien. Un licenciement qui suscite aujourd’hui de nombreuses réactions et qu’il conteste ce mardi 14 janvier devant le tribunal des prud’hommes.
Sur Twitter, plusieurs personnalités ont fait part de leur indignation en apprenant que le trentenaire a été licencié. C’est notamment le cas de Cécile Duflot. L’actuelle DG d’Oxfam France a ainsi réagi à une photo postée par un autre internaute et la montrant endormie au sein de l’Assemblée nationale. Sur le rang de devant, une autre députée, Barbara Pompili.
Le cliché a été pris par Denis Baupin lors des longs débats autour de la loi transition énergétique en 2015.
Un cliché qui a visiblement inspiré d’autres internautes qui ont a leur tour partagé des photos de personnalités politiques endormies.
Cette affaire a également fait réagir Pierre Minnaert, membre du Conseil fédéral d’EELV et délégué au Parti Vert européen. Alors que la campagne des municipales est lancée à plein régime, il tacle la politique du Parti socialiste et estime aussi que cela montre “que la privatisation du service public à un coût social, un fonctionnaire de la ville ne pourrait pas être licencié”.
Si la mairie de Paris, cliente de Derichebourg, assure n’avoir pas demandé de sanction, elle se serait toutefois tournée vers son prestataire pour des explications après le bad buzz de la photo, affirme Le Parisien.
La chanteuse Juliette a également fait part de son écoeurement face à la décision de Derichebourg. “Je ne sais pas ce qui est le plus pitoyable: l’imbécile à 40 abonnés qui dénonce une fausse gabegie ou la société @derichebourg qui vire un employé sérieux sur dénonciation de l’imbécile. #assassinsSansCouteaux”, a-t-elle posté alors que de nombreux internautes font également part de leur indignation.
Adama Cissé, se trouvant dans une situation de précarité” entend faire entendre sa version des faits au tribunal: la tournée a été terminée à l’heure, c’est le chauffeur qui décide du moment de la pause, et surtout il dispose d’un certificat médical suite à une fracture mal consolidée et qui explique le besoin d’enlever ses chaussures.
Son avocat Maître Scavello conteste une sanction prise rapidement et sans recul: “Monsieur Cissé n’avait jamais eu le moindre avertissement avant cet incident. On sent bien qu’il y a eu un problème d’image de marque”.
De son côté, Derichebourg fait valoir dans Le Parisien le règlement intérieur qui stipule que le comportement doit être exemplaire sous peine de sanctions. Contacté par Le HuffPost, l’entreprise déplore “l’ampleur du traitement de cette
situation exceptionnelle, plus d’un an après la survenance de l’événement”. Elle rappelle avoir “toujours attaché une attention toute particulière à l’exemplarité de
ses salariés dans le cadre de leurs missions” et ajoute: “Par notre décision, nous souhaitons ainsi protéger l’ensemble de nos collaborateurs impliqués au quotidien à rendre une qualité de service irréprochable auprès de nos clients”.
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