Val-d’Oise : les gendarmes créent une brigade contre les violences familiales

En créant une brigade de protection des familles, la gendarmerie entend mieux lutter contre ces violences et mieux prendre en charge les victimes, notamment les femmes battues.

 Illustration. Le groupement de gendarmerie du Val-d’Oise vient de mettre en place, le 1er janvier, une brigade de protection des familles.
Illustration. Le groupement de gendarmerie du Val-d’Oise vient de mettre en place, le 1er janvier, une brigade de protection des familles. LP/Simon Gourru

    Environ un fait révélé chaque jour en moyenne aux gendarmes du Val-d'Oise, autour de 35 000 victimes par an au niveau national en zone gendarmerie. Un développement préoccupant : les violences intrafamiliales sont aujourd'hui un enjeu prioritaire, en particulier au niveau des violences conjugales, qui en constituent la principale composante. Pour y répondre, le groupement de gendarmerie du Val-d'Oise vient de mettre en place, le 1 er janvier, une brigade de protection des familles (BPF).

    Cette nouvelle brigade s'appuie sur un réseau de 33 référents tissé par la gendarmerie du Val-d'Oise et repartis dans toutes les brigades. « Ce sont des gendarmes volontaires, qui suivent une formation spécifique et qui ont une appétence pour la matière, l'envie de bien faire », confie le commandant Emmanuel Leibovici, qui dirige la BPF avec l'adjudant-chef Cindy Roguet, de la brigade de Domont, mobilisée pour la mettre en œuvre.

    Une brigade créée à effectif constant

    La brigade va travailler en réseau pour venir en appui des unités saisies des enquêtes. L'objectif est d'apporter compétences et expertise, voire de prendre en main l'enquête lorsque la gravité des faits l'exige.

    « C'est un fonctionnement assez souple. Le but, c'est qu'il y ait une réponse pour la victime en priorité, ne pas laisser une victime délaissée, dans la détresse, une détresse qui peut parfois être absolue », poursuit le commandant Leibovici, qui a dû mettre en place la BPF à effectif constant et sans pour autant créer « une usine à gaz ».

    « Mieux appréhender l'audition »

    Les gendarmes de la BPF suivent une formation spécifique. En fin d'année, ils se sont penchés sur les auteurs de violences conjugales avec Barbara Chistoni. Cette criminologue et victimologue a présenté les profils psychologiques des auteurs, les mécanismes d'emprise sur leur victime et ceux de défense face à l'enquêteur.

    Fin janvier, un stage sur les mécanismes des violences conjugales, puis un autre en février sur les effets dévastateurs sur les enfants sont prévus. « Il s'agit au final de mieux appréhender l'audition, mieux prendre en charge les victimes, les entendre, les aider, assurer un accueil humain et efficient, accompagner les victimes et leurs proches ».

    Un atout aussi contre les violences sur les enfants

    Le second volet n'est plus judiciaire mais tout aussi important, avec la mise en relation des victimes avec les acteurs sociaux. Cela peut être une mairie pour un relogement, ce qui est souvent crucial, une assistante sociale, une association… Un réseau que le gendarme référent se doit d'entretenir.

    Les violences intrafamiliales comprennent aussi celles sur les enfants, par exemple victimes d'inceste. À ce titre, la BPF peut bénéficier du concours de la brigade de prévention de la délinquance juvénile, des gendarmes spécialisés dans les affaires concernant les mineurs.