L’idée de manger des fruits ou des légumes qui ont été attaqués par des insectes peut sembler peu ragoûtante à nombre d’entre nous… et pourtant, ce serait encore meilleur pour la santé ! C’est ce qu’avancent des chercheurs du Texas A & M AgriLife Research, basé notamment dans la ville de College Station, à l’est de l’Etat texan. Ils ont expérimentalement démontré les avantages de la destruction des feuilles par des bestioles dans la production de fruits et légumes. "Les réponses au stress créées dans les fruits et légumes ont déclenché une augmentation des composés antioxydants avant la récolte, ce qui peut les rendre plus sains pour la consommation humaine, explique Luis Cisneros-Zevallos chercheur en horticulture et agroalimentaire à Texas AgriLife Research à College Station, une ville à l'est de l'Etat américain.
Une controverse vieille de plusieurs années
L'affirmation selon laquelle l'agriculture biologique produit des aliments dotés de niveaux plus élevés de phytonutriments est controversée depuis des décennies. "Notre équipe a élucidé une controverse qui était une question ouverte depuis de nombreuses années", se réjouit ce spécialiste du stress biotique infligé aux récoltes! "Car de nombreuses études dans le passé ont soutenu cette idée, mais beaucoup d'autres n'ont montré aucune différence " Ainsi, en 2009, une méta-analyse de 46 études, conduite par la Food Standard Agency au Royaume-Uni, concluait que les produits bios n’avaient "aucune différence substantielle et n’apportaient aucun bénéfice nutritionnel". Patatras, six ans plus tard, en 2014, une méta-analyse portant cette fois sur 346 publications -la plus vaste jamais menée sur le sujet- concluait, à l’inverse que "les fruits, légumes et céréales bios avaient des concentrations en antioxydants de 18% à 69% plus élevées que ceux produits en agriculture conventionnelle". Or des études épidémiologiques ont montré le bénéfice, pour la santé, de ces composés, notamment pour se protéger de certains cancers, des maladies cardiovasculaires ou encore neurodégénératives.
L’idée de manger des fruits ou des légumes qui ont été attaqués par des insectes peut sembler peu ragoûtante à nombre d’entre nous… et pourtant, ce serait encore meilleur pour la santé ! C’est ce qu’avancent des chercheurs du Texas A & M AgriLife Research, basé notamment dans la ville de College Station, à l’est de l’Etat texan. Ils ont expérimentalement démontré les avantages de la destruction des feuilles par des bestioles dans la production de fruits et légumes. "Les réponses au stress créées dans les fruits et légumes ont déclenché une augmentation des composés antioxydants avant la récolte, ce qui peut les rendre plus sains pour la consommation humaine, explique Luis Cisneros-Zevallos chercheur en horticulture et agroalimentaire à Texas AgriLife Research à College Station, une ville à l'est de l'Etat américain.
Une controverse vieille de plusieurs années
L'affirmation selon laquelle l'agriculture biologique produit des aliments dotés de niveaux plus élevés de phytonutriments est controversée depuis des décennies. "Notre équipe a élucidé une controverse qui était une question ouverte depuis de nombreuses années", se réjouit ce spécialiste du stress biotique infligé aux récoltes! "Car de nombreuses études dans le passé ont soutenu cette idée, mais beaucoup d'autres n'ont montré aucune différence " Ainsi, en 2009, une méta-analyse de 46 études, conduite par la Food Standard Agency au Royaume-Uni, concluait que les produits bios n’avaient "aucune différence substantielle et n’apportaient aucun bénéfice nutritionnel". Patatras, six ans plus tard, en 2014, une méta-analyse portant cette fois sur 346 publications -la plus vaste jamais menée sur le sujet- concluait, à l’inverse que "les fruits, légumes et céréales bios avaient des concentrations en antioxydants de 18% à 69% plus élevées que ceux produits en agriculture conventionnelle". Or des études épidémiologiques ont montré le bénéfice, pour la santé, de ces composés, notamment pour se protéger de certains cancers, des maladies cardiovasculaires ou encore neurodégénératives.
Restait à savoir pourquoi…"La principale hypothèse était que les cultures bios, plus soumises à des attaques parasitaires, sont davantage portées à se défendre. Or, pour s’adapter à un stress, en réaction à un environnement, les plantes produisent des molécules de défense dont certaines sont antioxydantes", explique le microbiologiste Philippe Nicot, chercheur à l’Institut national de recherche agronomique (INRAE) qui a participé à l’étude de 2014. Toutes les plantes ont en effet la capacité de répondre à une agression environnementale en activant leur métabolisme secondaire, pour se défendre (contre des ravageurs, une maladie) ou s’adapter (face au changement climatique). Elles peuvent également activer leur métabolisme primaire, qui déplacera la source de carbone nécessaire -productrice d’énergie- pour produire ces composés antioxydants. "Cependant, cette hypothèse ou ce concept n'avait jamais été testé jusqu'à présent, où nous avons imité les dommages causés par les insectes", expliquent Luis Cisneros-Zevallos et ses collègues, le biologiste moléculaire Woo Young Bang et l'horticulteur Leonardo Lombardini dans un communiqué de leur institut de recherche. Nous avons prouvé que le fait d’infliger aux feuilles de plantes des blessures comparables à celles provoquées par les ravageurs produisait des fruits plus sains."
"Les insectes peuvent être des alliés pour obtenir des produits agricoles encore plus sains"
Concrètement, les scientifiques ont malmené des feuilles de fraisiers, infligeant différents degrés de blessures aux feuilles -en les criblant de petits trous, toujours plus de petits trous, avec un poinçon- quelques jours avant la récolte des fruits. Résultat? "Plusieurs gènes liés à la biosynthèse des composés phénoliques et au transport du sucre étaient surexprimés dans la fraise", explique Facundo Ibanez, chercheur à l'Instituto Nacional de Investigacion Agropecuaria, en Uruguay, associé au projet. En conséquence, les sucres solubles totaux et les antioxydants phénoliques ont augmenté de manière significative". Ils ont mesuré 137% de hausse des phénylpropanoïdes, des composés organiques réputés anti-inflammatoires et anti-oxydants selon l’ouvrage Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales, la bible sévère, incontestée et actualisée de la chimie des substances naturelles. "Les insectes peuvent d'une certaine manière être des alliés pour obtenir des produits agricoles encore plus sains", souligne Facundo Ibanez.
"Comprendre comment ces antioxydants sont produits par un simple stress comme les blessures peut certainement transformer le fonctionnement de l'industrie des produits frais, y compris biologique et conventionnelle", conclut Luis Cisneros-Zevallos. "Et cela pourrait permettre à l'industrie d'adopter de nouveaux outils basés sur le stress avant la récolte pour favoriser l'accumulation d'antioxydants plus sains dans les produits frais et les aliments transformés." Inventera t-on demain le poinçon mécanique pour les champs de fraise?