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Espace : des médecins soignent un astronaute de l’ISS depuis la Terre

Lors de son séjour dans l’espace, un membre de l’équipage de l’ISS a développé un caillot dans la veine jugulaire interne. Il a été examiné par des médecins terrestres à distance.

Le premier appel “S.O.S. médecin” depuis l’espace ? Un astronaute anonyme, membre de l’équipage de la Station spatiale internationale, a développé une thrombose veineuse (ou phlébite) lors de son séjour de six mois dans l’espace. Le caillot sanguin, à l’origine de cette thrombose, a été découvert dans le cadre d’une étude scientifique visant à étudier les effets de l’apesanteur sur le sang, plus particulièrement au niveau de la veine jugulaire interne située dans le cou. Dans l’espace, en l’absence de la gravité terrestre, le sang et les cellules tissulaires qu’il peut transporter tendent à s’accumuler au niveau de la tête. Des onze astronautes observés par échographie, le flux sanguin de six d’entre eux souffraient de ce phénomène. L’un d’eux avait donc développé un caillot qui, s’il a finalement été sans effet, présentait un risque potentiel d’obstruction sanguine. Le caillot s’est formé seulement deux mois après l’arrivée de l’astronaute-patient dans l’espace, lequel ne possédait aucun antécédent de ce genre.

Pour le soigner, les astronautes ont fait appel à des scientifiques et cardiologues à terre. Ces derniers les ont même aidés à mener une seconde échographie, à distance. Une telle situation ne s’était jamais présentée dans l’histoire de l’exploration spatiale. L’un des médecins, le seul non-affilié à la NASA, a été interrogé par CNN Health : “je voulais me rendre sur l’ISS pour examiner le patient (mais) la NASA m’a affirmé que je ne pouvais pas m’y rendre à temps pour le soigner”, leur a expliqué le docteur Stephan Moll de l’université de Caroline du Nord. La cohorte médicale a alors prescrit des anticoagulants à l’astronaute. Cette simple prescription était un risque : les anticoagulants peuvent en effet provoquer une hémorragie interne fortuite. Cette dernière aurait pu nécessiter une opération chirurgicale – ce qui reste impossible dans l’ISS. Même l’injection des anticoagulants par intraveineuse était potentiellement dangereuse du fait de l’absence de gravité. Le caillot a néanmoins diminué progressivement après 47 jours de traitement (à base de deux anticoagulants, dont un n’a été disponible qu’après un ravitaillement). 24 heures seulement après le retour de l’astronaute malade sur Terre, son caillot s’était complètement dissipé. “Cela nous démontre que le corps humain peut toujours nous surprendre dans l’espace, a déclaré Serena Auñón-Chancellor, astronaute et professeure de médecine à l’école de médecine de la Nouvelle-Orléans. Il nous reste tout à apprendre dans le domaine de la médecine spatiale.”

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