Toulouse : après la rupture, il appelle son ex-copine 4934 fois en trois mois
Suite à une rupture amoureuse, un homme de 25 ans a harcelé son ex-copine. Il l'a appelée jour et nuit, plus de 4900 fois en trois mois... Elle a fini par déposer plainte.
Il n'a pas supporté la séparation malgré une relation courte. Après avoir rompu avec sa copine en mai dernier, Steven l'a harcelée. En trois mois, il a appelé 4 934 sur son téléphone portable de jour comme de nuit. En plus de cela, il a dégradé le toit de sa voiture décapotable en l'aspergeant d’essence et la porte de son domicile a été forcée. Sans compter les violences verbales et physiques qu'elle a subies... La victime, tout juste majeure, a déposé plainte à plusieurs reprises, cette étudiante a fini par déménager.
Suite à ça, Steven, 25 ans, avait été placé sous contrôle judiciaire, on lui interdisait d'entrer en contact avec cette jeune femme. Une décision qu'il n'a pas respecté, puis trois jours plus tard, il a de nouveau tenté de lui parler. Ce qui lui a valu d'être placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement qui est intervenu ce mardi au tribunal correctionnel de Toulouse.
" Je voulais lui faire découvrir les bananes plantain"
Lors de ses auditions, il a reconnu l’appeler jusqu’à 40 fois par jour. Mais ses propos ont été incohérents à la barre : « Ce n’était pas des violences. Je pensais lui faire découvrir des bananes plantain sous forme de chips », assure-t-il. L’expert psychiatre a relevé un trouble psychotique, des traits schizophréniques, ayant altéré son discernement et nécessitant une hospitalisation sous contrainte.
"C’était une année où il fallait que je révise mon baccalauréat. Il a défoncé une dizaine de fois la porte d’entrée de mon immeuble et s’est retrouvé deux fois devant ma porte d’entrée », témoigne la victime. « Toute jeune, elle se retrouve confrontée à cette situation difficile, elle ne veut plus en entendre parler, elle ne veut plus le voir, ne plus avoir d’appel. Il a été dans le village où vit sa mère. Elle a vécu dans ce contexte pour une histoire qui a duré quelques semaines », rappelle son avocate Me Vanessa Garrigue. Elle sollicite 800€ de réparation pour son préjudice moral et 4 635,40€ pour son préjudice matériel.
58 appels par jour...
« Aujourd’hui, en France, tous les 2 jours une femme meurt sous les coups de son conjoint. 4 934 appels ce qui fait une moyenne de plus de 60 appels par jour. Les déclarations de la victime ont été assez éloquentes, elle a été contrainte de déménager. Nous sommes inquiets qu’il nous dise aujourd’hui qu’il n’a pas besoin de soins ». Elle requiert une peine de 1an de prison dont 6 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant 2 ans.
« Les faits me font penser au livre l’amour fou. Le nombre me paraît vertigineux mais ça fait 58 appels par jour », rectifie Me Hugo Bouillet en défense, avant d’ajouter : « Toutes les infractions sont marquées du signe de la folie, j’aimerais qu’on ramène ce dossier à ce qu’il est : un fait isolé de violences ». Le tribunal le condamne à 12 mois de prison dont 4 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant 3 ans avec pour obligations de se soigner, de travailler, d’indemniser la victime, l’interdiction d’entrer en contact avec elle et de paraître à son domicile. Il est condamné à lui payer 5 435,40€ pour ces préjudices.