Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a mis en garde mardi 8 avril contre le « spectre de la sécheresse » en Syrie, mettant « des millions de vie en péril (…) notamment dans les gouvernorats du nord-ouest du pays — Alep, Idlib et Hama », a déclaré la porte-parole du PAM à Genève.
« On est très préoccupé par l'impact sur l'agriculture. On voit qu'avec le conflit, les réseaux d'irrigation ont souffert, les canaux, les tracteurs, le matériel agricole, tout ça cumule pour donner une idée de la situation qui ne va pas s'améliorer », a-t-elle ajouté.
Le PAM assiste actuellement quelque quatre millions de personnes en Syrie sur les 6,5 millions qui auraient besoin d'une aide alimentaire. La porte-parole a indiqué que le PAM n'était pas en mesure de savoir combien de personnes en plus des 6,5 millions pourraient être affectées par la sécheresse.
LA PRODUCTION DE BLÉ AU PLUS BAS
Selon les experts du PAM, les précipitations enregistrées en Syrie depuis septembre sont en dessous des normales, et représentent moins de la moitié de la moyenne annuelle à long terme. L'ONU est d'autant plus inquiète que « les gouvernorats les plus touchés comptent pour plus de la moitié de la production de blé syrienne ».
Selon les experts onusiens, la production de blé devrait atteindre 1,7 million à 2 millions de tonnes cette année, soit un plus-bas historique. Avant le soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad, 46 % de la population vivaient dans des zones rurales et l'agriculture employait en 2010 15 % de la population. En 2010, l'agriculture représentait 20 % du PIB.
Le conflit en Syrie a fait plus de 150 000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Et d'après l'ONU, 6,5 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur de la Syrie et quelque 2,6 millions ont fui le pays, s'installant principalement dans les Etats voisins.
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