
ENVIRONNEMENT - En avril, la France ne sera peut-être pas le seul pays à présenter des mesures écologiques conçues par ses citoyens. Ce samedi 25 janvier, le Royaume-Uni verra se tenir sa première “assemblée citoyenne sur le climat”, un concept qui rappelle celui de la Convention sur le climat française.
Prévue pour s’étaler sur plusieurs weekends jusqu’à fin mars, la première assemblée citoyenne pour le climat britannique va réunir 110 personnes chargées de réfléchir à des solutions dans les domaines des transports ou de l’agriculture pour atteindre l’objectif de zéro émission carbone en 2050 sur lequel le gouvernement britannique s’est engagé en juin dernier.
L’impact du consumérisme sur le réchauffement climatique sera également abordé… en présence de climato-sceptiques. Car comme l’explique au Guardian la directrice de l’organisation “Involve” qui œuvre en faveur de la démocratie participative, “il était très important que l’assemblée soit représentative de la population britannique.”
“Ces gens, même s’ils sont sceptiques sur le changement climatique, seront également concernés par les décisions que prendra le gouvernement pour atteindre le zéro carbone d’ici 2050 et ils ne devraient pas être privés de parole à ce sujet”, affirme Sarah Allen.
Aucune implication du gouvernement
En plus de la centaine de citoyens tirée au sort sur un panel de 30.000 puis de 2000 personnes, plusieurs experts sur les questions énergétiques et climatiques seront présents, tout comme des représentants de syndicats dans les secteurs de l’industrie, des transports ou de l’agriculture, précise le quotidien britannique.
Le grand absent? Le gouvernement. Car contrairement à la France, où Emmanuel Macron avait lui-même annoncé la convention climat et a récemment accepté un référendum (sous conditions) sur les propositions qui en auront émergé, l’initiative britannique s’est faite indépendamment de l’exécutif.
Le projet a été lancé en juin 2019 par six comités parlementaires restreints de la Chambre des communes responsables des transports, de la stratégie industrielle et énergétique, des sciences ou encore des finances. Si ces comités rassemblent des élus politiques de divers bords, ils n’engagent pas pour autant le gouvernement de Boris Johnson. Et ce dernier n’aura donc aucune obligation de concrétiser ni même d’étudier les idées qui ressortiront de l’assemblée citoyenne.
Quelle utilité alors pour l’assemblée? Sur le site “Climate assembly” dédié au projet, les responsables expliquent que “le résultat des discussions sera présenté aux six comités restreints. Ces comités s’en serviront ensuite comme base pour un travail détaillé sur leur mise en œuvre, qui sera aussi débattue à la Chambre des communes”.
“Cette assemblée permet une opportunité inédite pour le public de contribuer au débat sur le changement climatique, et d’influencer les actes du gouvernement et du Parlement”, soulignent les organisateurs.
Comme le souligne LCI, l’idée d’une démocratie participative sur les questions climatiques a aussi séduit ailleurs sur le vieux continent. Mardi 21 janvier, le quotidien espagnol El Pais a ainsi rapporté la création d’une “assemblée citoyenne” sur ce thème, à l’initiative de la ministre de la Transition écologique cette fois.
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