En ce jour de 1515

C'était un 25 janvier : sacré François Ier

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas tous. Certains hantent toujours notre présent. «Libération» en fait le récit. Aujourd'hui, le couronnement de François Ier.
par Christophe Forcari
publié le 25 janvier 2020 à 14h47

1515, Marignan. 1415, Azincourt. 1805, Austerlitz et son soleil… Pendant des années, des générations d’écoliers ont ânonné ces dates sous la férule d’austères d’instituteurs à jamais hussards de la République. Des dates qui constellaient les pages du «roman national». Mais lequel de ces écoliers était capable de dire où se situait Marignan et quel était le roi vainqueur de cette bataille ?

Alors pour parfaire leur éducation, rappelons que Marignano, aujourd'hui Melegnano, est une ville d'Italie située à 16 km au sud-est de Milan. Que le roi vainqueur de cette bataille en septembre était François Ier, couronné roi le 25 janvier de la même année, qui, avec ses alliés vénitiens, battit les mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan. A 21 ans, le jeune François d'Orléans, neuf mois seulement après son accession au trône, inaugure son règne par ce haut fait d'armes. Une victoire qui illustre également tout le paradoxe des rapports entre la France et l'Italie à cette époque. François Ier guerroie pour faire valoir ses droits sur le royaume de Naples et le duché de Milan. En même temps, le roi, dont l'emblème est la salamandre, sera le souverain de la rinascente ; celui qui introduira ce mouvement artistique né de l'autre côté des Alpes sur les rives de la Loire, au bord de laquelle il a été élevé, au sein du château d'Amboise. Au début de son règne, il commence à faire édifier le château de Chambord et transforme celui de Blois pour lui donner un style «à l'italienne», avec notamment l'édification de son fameux escalier.

Epreuve du feu

Protecteur des arts et des lettres, il entretient le poète Clément Marot et, surtout, il se fait le bienfaiteur de Léonard de Vinci qu'il installe au château du Clos Lucé. L'artiste italien lui apportera en guise de présent la Joconde.

En 1519, ce jeune roi brigue le titre d'empereur hérité de Charlemagne. Mais au terme de l'élection, c'est Charles Ier d'Espagne, plus connu sous le nom de Charles Quint, qui hérite du titre. Dès lors, le conflit entre les deux hommes est inévitable. François Ier cherche des alliés et organise un sommet diplomatique avec Henri VII, roi d'Angleterre, au camp du Drap d'or, quelque part dans le nord de la France, à proximité de Calais.

Dix ans après Marignan, le roi à la salamandre, dont la devise est «Nutrisco et extinguo» («Je me nourris du bon feu et j'éteins le mauvais»), subit son épreuve du feu face à Charles Quint. A Pavie en 1525, il est battu par les armées impériales. Une défaite racontée de manière épique par Jean Giono dans le Désastre de Pavie, où l'écrivain provençal décrit les deux monarques en présence. L'austère Charles Quint qui finira sa vie dans un monastère, face au flamboyant François Ier, prisonnier, qui ne sera libéré que contre rançon.

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