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Une ancienne école privée du Vieux-Lille transformée en hébergement d'urgence pour les sans-abri

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L'ancienne institution Sainte-Marie, dans le Vieux-Lille, n'est plus un immense bâtiment vide. Depuis le 15 janvier, 80 sans abris y sont hébergés, dans le cadre de la veille saisonnière. Ils sont accueillis dans l'ex-internat du groupe scolaire, en cette période de grand froid, jusqu'au 31 mars.

Le centre d'hébergement d'urgence accueille 80 hommes dans l'ancienne institution Sainte-Marie dans le Vieux-Lille
Le centre d'hébergement d'urgence accueille 80 hommes dans l'ancienne institution Sainte-Marie dans le Vieux-Lille © Radio France - Cécile Bidault

Sa fermeture avait fait beaucoup de bruit à Lille en juin 2018. L'ancienne institution Sainte-Marie entame sa nouvelle vie. L'immense bâtiment accueille, depuis le 15 janvier 2020, 80 sans-abri, des hommes seuls, dans le cadre de la veille saisonnière. Un hébergement d'urgence qui va durer jusqu'au 31 mars, pendant la période de grand froid.

Le site appartenait à une congrégation catholique, qui l'a cédée à l'association Habitat et Humanisme qui aide les personnes en difficultés à se loger. Et en attendant de développer de grands projets solidaires sur le site, l'association a mis le bâtiment à la disposition de l'Etat, pour l'hébergement d'urgence, jour et nuit, des SDF qui appellent le 115, ou qui sont repérés lors des maraudes.

Proposer un accueil de qualité

C'est une autre association, Groupe SOS Solidarité, qui gère ce centre d'hébergement d'urgence. Camille Thomas, la directrice, estime important de pouvoir mettre ce type de bâtiments vides à la disposition de ceux qui dorment dehors : "remettre un bâtiment comme ça, un énorme bateau, en marche, c'est beaucoup de travail. On ne peut pas se permettre de juste mettre des matelas par terre dans une salle vide. Pour proposer un accueil de qualité, avec du chauffage, de l'eau chaude, des douches, des chambres qui ferment à clé, ça demande pas mal de préparation et de moyens".

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Il n'y a pas assez d'hébergements - Bernard

Les chambres de quatre personnes de l'ancien internat ont très vite été remplies, dans ce foyer qu'on appelle déjà Maracci, du nom de la rue où il se trouve. Bernard, 51 ans, qui connaît bien les nuits à la rue, était l'un des premiers à venir se mettre à l'abri ici : "il y a beaucoup de monde qui dort dehors, il n'y a pas assez d'hébergements. Il faut qu'Emmanuel Macron donne de l'argent pour les sans-abri." Mohamed, qui partage sa chambre, arrive des Pays-Bas, et n'a pas de ressources. Trouver cet endroit, c'était une question de survie : "ici, ce n'est pas la vie, c'est juste pour ne pas mourir. Quand vous êtes dehors, le froid peut tuer".

Ouvert jour et nuit

Le centre ne ferme pas en journée, les travailleurs sociaux de l'association Groupe SOS Solidarité accompagnent les personnes hébergées pour les aider à trouver une solution avant le 31 mars, date de la fermeture car la veille saisonnière sera terminée. Pour Camille Thomas et son équipe, c'est une course contre la montre : "l'objectif, c'est vraiment que tous soient orientés, sur des dispositifs d'hébergement ou de logement. La réalité, c'est qu'il y a un manque criant de places. Pour des personnes qui ne pourront pas être orientées, ce sera un retour dans la rue".

Un retour à la rue qui fait peur à Sylla, 20 ans. Ce Guinéen a beaucoup dormi sous la tente dans des parcs lillois, aujourd'hui il peut souffler : "c'est une grande satisfaction d'avoir une chambre où tu peux dormir, confier ta tête". Sylla a trouvé une formation de maçon, dans un lycée professionnel de la métropole lilloise. Un avenir en vue, et peut-être même un hébergement, à l'internat du lycée en semaine.

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