Enseignement : 7000 universitaires et chercheurs dénoncent le bilan de Fioraso

 

ARCHIVES. L'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso est sous le feu des critiques de la part de la communauté de chercheurs. 
ARCHIVES. L'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso est sous le feu des critiques de la part de la communauté de chercheurs.  LP / Philippe Lavieille

    Le texte est du plus mauvais effet à la veille de l'annonce des nominations des secrétaires d'Etat.

    , a recueilli en deux jours les signatures de près de 7000 universitaires et chercheurs. Remplacée par Benoît Hamon qui a pris la tête d'un ministère regroupant l'Education, l'Enseignement supérieur et la Recherche lors du dernier remaniement, Mme Fioraso pourrait être reconduite à son poste mercredi en tant que secrétaire d'Etat dans le gouvernement Valls.

    «On ne veut pas la tête de Geneviève Fioraso. Ce qu'on veut, c'est un changement de politique à l'égard de l'université et de la recherche», a expliqué Marie-Laure Basilien-Gainche, coauteur du texte et professeur de droit à l'Université de Lyon-3.

    Dans cette tribune publiée sur internet, chercheurs et universitaires soulignent notamment la dégradation de leurs conditions de travail, énumérant les «chargés de TD congédiés la veille des cours», une «précarisation de fait des non titulaires», la «mise sous tutelle de certaines universités par les rectorats (contrairement aux promesses de campagne)» ou... le «chauffage coupé».

    «Hier impensable, l'idée d'une faillite financière des universités semble aujourd'hui une quasi fatalité», déplorent les auteurs du texte. Selon eux, ce «désastre» est «le résultat d'un effet mécanique de la LRU», la loi d'autonomie des universités votée en 2007 et poursuivie par Geneviève Fioraso.

    «Contrairement à ce qui est affirmé aujourd'hui, on ne pourra certainement pas échapper à l'augmentation des droits d'inscription», met en garde la communauté universitaire, qui regrette le «peu d'intérêt porté à une véritable politique de la recherche» et le «peu de crédit accordé à la parole même des chercheurs et des enseignants».

    Selon Pascale Laborier, coauteur et professeur de sciences politiques à l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine), la tribune a été envoyée mardi au nouveau ministre de l'Education, Benoît Hamon. «Nous sommes en train de nous concerter sur les suites à donner», ajoute-t-elle.