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Gambie: contre-attaque du gouvernement pour éteindre la contestation anti-présidentielle

Le gouvernement gambien a lancé dimanche une contre-attaque drastique pour éteindre le mouvement de contestation réclamant le départ du président Adama Barrow, interdisant avec effet immédiat le collectif à l'origine d'une manifestation ayant tourné à l'émeute.

La police a proc&eacute;d&eacute; &agrave; plus de 100 arrestations et ceux qui soutiennent ce mouvement anti-pr&eacute;sidentiel devront faire face &agrave; des "cons&eacute;quences graves", a affirm&eacute; le gouvernement dans un communiqu&eacute;.
"Pas une seule personne n'est morte pendant la manifestation d'aujourd'hui", ont affirm&eacute; les autorit&eacute;s dans ce communiqu&eacute; sign&eacute; du porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh.&nbsp;Un responsable d'h&ocirc;pital avait affirm&eacute; plus t&ocirc;t dans la journ&eacute;e que trois personnes avaient &eacute;t&eacute; tu&eacute;es, sans pr&eacute;ciser leur identit&eacute; et les causes de leur d&eacute;c&egrave;s.
Le bilan de la manifestation, qui a rassembl&eacute; plusieurs centaines de personnes dans la banlieue de Banjul, est n&eacute;anmoins s&eacute;v&egrave;re: 137 personnes arr&ecirc;t&eacute;es par la police, d'autres en fuite ou tentant de quitter le territoire, selon le gouvernement.
Bien qu'il n'y ait pas eu de d&eacute;c&egrave;s, "certaines personnes ont subi des blessures ne mettant pas leur vie en danger, dont 18 membres des forces de s&eacute;curit&eacute; et sept civils", selon la m&ecirc;me source.
Rassembl&eacute;s &agrave; l'appel du collectif "Operation Three Years&nbsp;Jotna"" ("Trois ans, il est temps", dans un m&eacute;lange d'anglais et de wolof), les manifestants r&eacute;clamaient qu'Adama Barrow quitte le pouvoir apr&egrave;s trois ans, comme il s'y &eacute;tait engag&eacute; en devenant le candidat unique de l'opposition fin 2016.
Des heurts ont &eacute;clat&eacute; lorsque les manifestants ont voulu d&eacute;vier de leur itin&eacute;raire pour se rapprocher du centre de la capitale gambienne.
La police a fait usage de gaz lacrymog&egrave;ne pour les disperser et les manifestants ont r&eacute;pliqu&eacute; en lan&ccedil;ant des pierres sur les forces de l'ordre et en allumant des pneus sur la voie rapide menant au centre-ville, selon un correspondant de l'AFP.

- "Mouvement subversif" -

Expliquant l'avoir jusqu'ici tol&eacute;r&eacute;, le gouvernement consid&egrave;re &agrave; pr&eacute;sent le collectif anti-pr&eacute;sidentiel comme "un mouvement subversif, violent et ill&eacute;gal".Il lui "interdit &agrave; jamais d'agir sur le territoire de la Gambie", selon le communiqu&eacute;.
Ce mouvement a "toutes les caract&eacute;ristiques d'un groupe d&eacute;termin&eacute; &agrave; renverser ill&eacute;galement le pr&eacute;sident &eacute;lu constitutionnellement, Adama Barrow", ajoute le texte.
Son pr&eacute;sident, Abdou Njie, a &eacute;t&eacute; interpell&eacute; dimanche, a rapport&eacute; le journaliste de l'AFP.Le gouvernement n'a pas donn&eacute; d'information &agrave; son sujet dimanche soir.
Investi par une coalition de l'opposition pour d&eacute;fier le pr&eacute;sident Yahya Jammeh, qui dirigeait cette ancienne colonie britannique d'Afrique de l'Ouest d'une main de fer depuis 22 ans, Adama Barrow a remport&eacute; la pr&eacute;sidentielle du 1er d&eacute;cembre 2016.&nbsp;
Il avait pr&ecirc;t&eacute; serment &agrave; l'ambassade de Gambie &agrave; Dakar le 19 janvier 2017, alors que Yahya Jammeh se r&eacute;signait &agrave; partir en exil apr&egrave;s une intervention politico-militaire r&eacute;gionale.
Selon la charte fondatrice de la "Coalition 2016", le nouveau pr&eacute;sident devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d'organiser une nouvelle &eacute;lection &agrave; laquelle il ne pourrait pas se pr&eacute;senter.
Mais il assure &agrave; pr&eacute;sent que "personne ne pourra (le) forcer &agrave; quitter la pr&eacute;sidence avant 2021", s'attirant les foudres de ses anciens compagnons, qui l'accusent de "trahison".
Dans son communiqu&eacute;, le gouvernement exhorte les autorit&eacute;s locales &agrave; "conduire les suspects au poste de police le plus proche".Et avertit que "donner refuge &agrave; des fugitifs est une violation de la loi".
Il demande &agrave; tous de "cesser leurs relations avec ce mouvement ill&eacute;gal", ajoutant que "toute personne, station de radio, entreprise ou association" qui contreviendrait &agrave; cette directive sera "confront&eacute;e &agrave; cons&eacute;quences s&eacute;v&egrave;res".

- Radios ferm&eacute;es -

Les autorit&eacute;s ont &eacute;galement d&eacute;cid&eacute; de fermer le temps d'une enqu&ecirc;te deux radios, Home Digital FM et King FM, les accusant d'avoir servi de plateforme pour la diffusion de messages incitant &agrave; la violence ou &agrave; rejoindre le collectif anti-pr&eacute;sidentiel, le tout pour "menacer la s&eacute;curit&eacute; de la Gambie".&nbsp;
Le propri&eacute;taire de Home Digital FM, Pa Modou Bojang, et le directeur de King FM, Gibbi Jallow, "aident la police dans son enqu&ecirc;te", selon le gouvernement.
Les deux hommes font partie des personnes interpell&eacute;es, selon un employ&eacute; de King FM et le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du Syndicat des journalistes de Gambie, Saikou Jammeh.
Des milliers de partisans de l'ex-pr&eacute;sident Yahya Jammeh avaient &eacute;t&eacute; autoris&eacute;s &agrave; manifester jeudi pour r&eacute;clamer son retour d'exil, suscitant la col&egrave;re et l'incompr&eacute;hension des victimes de son r&eacute;gime, qui ont &agrave; leur tour manifest&eacute; samedi par centaines pour r&eacute;clamer qu'il soit traduit en justice.&nbsp;

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