Le Portugal veut recycler les déchets d’élagage en biocarburants

Des vignes au Portugal. shutterstock_161189531

Cet article fait partie de l'édition spéciale La bioéconomie au cœur des objectifs de la PAC.

Cet article est également disponible en espagnol, italien et portugais.

Le Campus de Technologie et d’Innovation de la BLC3 à Oliveira do Hospital échafaude un projet visant à utiliser les déchets provenant de la taille des vignes et des arbres fruitiers pour produire des biocarburants avancés. Un article de Lusa.pt.

L’association BLC3 « développe actuellement un projet d’économie circulaire dans le secteur agricole, afin d’utiliser les déchets d’activités agricoles, comme ceux engendrés par la taille des oliviers, des vignes ou d’autres arbres fruitiers » pour « produire des biocarburants avancés », a indiqué de la BLC3, João Nunes.

Ce projet, qui pourrait être appliqué à la sylviculture, propose également d’utiliser « les déchets des récoltes » pour produire des biocarburants.

La production sera assurée « d’une façon efficace et les émissions de gaz à effet de serre afficheront un niveau bien moins élevé qu’avec les énergies fossiles », a souligné M. Nunes.

Les biocarburants avancés produits par cette méthode « ressemblent et sont équivalents aux carburants utilisés dans le secteur agricole ». « L’agriculture est cruciale pour notre économie et l’intégration de l’utilisation efficace des ressources pourrait en renforcer la compétitivité », a-t-il ajouté.

Au Portugal, « le secteur agricole compte 3,6 millions d’hectares (39,5 % de la surface totale du pays), avec 360 000 exploitations agricoles », soit « une moyenne de 10 hectares par exploitation ».

En raison de la taille relativement réduite des exploitations, « le niveau de compétitivité [de l’industrie] n’est pas très élevé » et cela a « des répercussions sur l’utilisation des ressources et les émissions de gaz à effet de serre ».

Les oliveraies occupent environ 360 000 hectares de surface agricole, tandis que les vignes et les arbres fruitiers représentent respectivement 178 000 hectares et 45 000 hectares. D’après João Nunes, ces cultures produisent « un taux considérable de déchets de biomasse. […] Nous pourrions valoriser un million de tonnes de déchets chaque année, et ce, dans ces secteurs seulement ».

Toutefois, c’est « un chiffre qu’il est toujours difficile d’établir, car il dépend lui-même de la production agricole ».

« Les systèmes de cultures agricoles, qui produisent de la biomasse en grande quantité, pourraient et auraient intérêt à contribuer à la production de leurs carburants », a conclu le PDG de la BLC3.

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Le Campus de Technologie et d’Innovation de la BLC3 et une association sans but lucratif qui été fondée en 2010. Elle se veut le reflet d’un « nouveau modèle qui fait avancer la recherche et le secteur hightech, qui rassemble plusieurs visions et sociétés, et qui soutient le développement du tissu économique des zones rurales et des régions intérieures ».

D’après leur site internet, BLC3 est la seule organisation au Portugal à avoir été établie pour développer et industrialiser les bioraffineries (de deuxième et troisième générations). Elle encourage, en outre, les progrès dans le secteur bioéconomique et « les régions intelligentes », et se concentre sur l’économie circulaire.

Par ailleurs, le Collaborative Laboratory for the Circular Economy (CoLab, le Laboratoire collaboratif pour l’économie circulaire), qui a récemment été inauguré à Oleivera do Hospital, déploie des activités sur trois plateformes technologiques qui couvrent l’industrie biotechnologique, les opérations de séparations durables, la chimie verte et l’éco-conception.

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