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22 pèlerinages artistiques à faire au moins une fois dans sa vie

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Perdues dans le désert, isolées en pleine mer ou nichées dans de petits villages, certaines destinations artistiques s’abordent et se méritent comme de vrais lieux de pèlerinage. L’occasion de vivre une expérience spirituelle, en immersion dans un environnement unique. Sites archéologiques, fondations, maisons d’artistes, land art : de la Normandie au Nouveau-Mexique, voici 22 expéditions arty à faire au moins une fois dans sa vie !

Tous les chemins mènent à l’art. Road trip bucolique à Giverny, virée architecturale à Dessau, retraites surréalistes à Cadaqués… Les vacances aussi peuvent devenir des expériences artistiques uniques.

Arpenter les ruines romaines de Pompéi, prendre un bol d’air frais au château La Coste, admirer les sculptures du parc de Vigeland à OsloDes plus excentriques aux plus aventuriers en passant par les plus méditatifs, ces pèlerinages sont aussi des destinations inattendues. Une belle façon de découvrir le monde les yeux grands ouverts. En route !

1. Pour les amoureux de l’impressionnisme : la maison de Claude Monet à Giverny

Tout amateur d’art se doit de visiter un jour cette charmante maison rose où vécut, de 1883 à sa mort en 1926, le plus célèbre des impressionnistes. Les touristes affluent des quatre coins du monde pour y visiter son atelier, sa salle à manger décorée d’estampes de grands maîtres nippons, et surtout son jardin enchanteur où les nénuphars, modèles de ses célébrissimes Nymphéas, flottent toujours sous l’élégant pont japonais. Une balade hors du temps qu’éclaire, quelques mètres plus loin, le musée des Impressionnismes, hommage à la diversité du mouvement initié par le maître. J.B.

Vue du pont dans le jardin de Claude Monet à Giverny
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Vue du pont dans le jardin de Claude Monet à Giverny

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© Fondation Claude Monet

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Fondation Claude Monet

À Giverny, à 75 km de Paris.
À 45 minutes en train depuis la gare Saint-Lazare.

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Musée des Impressionnismes - Giverny

2. Pour les plus modernistes : le Bauhaus Building à Dessau

Fondée en 1919 par Walter Gropius, l’école du Bauhaus a bouleversé les codes de l’art, de l’architecture et du design. À Dessau en Allemagne, les amateurs peuvent encore visiter le bâtiment où les maîtres du mouvement, dont les peintres Paul Klee et Vassily Kandinsky, ont enseigné entre 1925 et 1932. Au programme ? Les appartements des professeurs au décor avant-gardiste ou encore les dortoirs des étudiants, dans lesquels on peut passer la nuit ! S’y ajoute un musée flambant neuf inauguré en septembre 2019 (alors que le mouvement fêtait son centenaire), où sont conservées 50 000 pièces de ce courant qui continue d’inspirer les créateurs du monde entier. J.B.

Walter Gropius, Bauhaus building à Dessau
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Walter Gropius, Bauhaus building à Dessau

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@ Stiftung Bauhaus Dessau / Pen Magazine / Photo Tadashi Okochi

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Bauhaus Building

3. Pour les plus cosmiques : le Garden of Cosmic Speculation en Écosse

Féru de sciences, de design, d’art et d’architecture ? Foncez en Écosse ! Butte en forme de cône plissé, escaliers en zig-zags, plans d’eau en spirales, sphères géantes, buis cubistes, pelouses en damier, sculptures en aluminium aux lignes hypnotiques… Créé à partir de 1988 par l’architecte paysagiste Charles Jencks autour de sa propre maison, cet élégant jardin de sculptures de 12 hectares, ouvert au public un jour par an en mai (1500 places à réserver d’avance), s’inspire de la cosmologie moderne, des fractales, des trous noirs et des illusions d’optique. Un paysage fou qui pourrait aisément servir de décor au cinéaste Tim Burton ! J.B.

Charles Jencks et Maggie Keswick, À gauche : Le Serpent Mound et l’Escargot Mound. À droite : L’Univers Cascade
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Charles Jencks et Maggie Keswick, À gauche : Le Serpent Mound et l’Escargot Mound. À droite : L’Univers Cascade

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© Gardenpics / Alamy / Hemis

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Garden of Cosmic Speculation

4. Pour les fous de Frida : la Casa Azul à Coyoacán

Nichée dans la banlieue de Mexico, la Casa Azul a vu naître et mourir Frida Kahlo (1907 – 1954), qui y a vécu une relation passionnée avec le muraliste Diego Rivera, et une liaison avec le révolutionnaire russe Léon Trotski à la fin des années 1930. Dotée d’un jardin exotique, cette mythique maison bleue renferme toujours les meubles et effets personnels de la célèbre peintre mexicaine, dont ses livres, son matériel de peinture, ses robes traditionnelles flamboyantes, son fauteuil roulant et sa collection de statuettes précolombiennes. Un moment émouvant passé dans l’intimité d’une artiste dont l’œuvre et la vie tourmentées n’ont pas fini de fasciner les foules. J.B.

Vue de la cour intérieure de la maison bleue (Casa Azul) à Coyoacán
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Vue de la cour intérieure de la maison bleue (Casa Azul) à Coyoacán

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© Alamy – Hémis / Photo Anton Ivanov

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Casa Azul, Museo Frida Kahlo

5. Pour ceux qui cherchent une bulle d’art total : l’île de Naoshima au Japon

Accessible en ferry depuis Takamatsu, Uno ou Inujima, la petite île japonaise de Naoshima est un véritable paradis artistique perdu dans la mer intérieure de Seto. D’une beauté extraterrestre, des bâtiments enterrés au design épuré, conçus dans les années 1990 – 2000 par l’architecte Tadao Andō, y abritent la collection de la Benesse Corporation. On pouvait y croiser, jusqu’il y a peu, la citrouille géante à pois de Yayoi Kusama emportée en août dernier par une tempête et désormais en attente de restauration, et un musée entier dédié à l’artiste coréen Lee Ufan. En dialogue avec l’architecture et la nature environnantes, des œuvres majeures de Claude Monet, Yves Klein, Bruce Nauman, James Turrell et Walter de Maria invitent à la méditation. Un hôtel permet même de passer la nuit dans cette bulle irréelle… J.B.

De gauche à droite : Yayoi Kusama, “Pumpkin”, 1994 et vue de “Matrix”, une œuvre de Rei Naito réalisée en 2010 en collaboration avec l’architecte Ryue Nishizawa, sur le site du Teshima Art Museum (à 5 km de Naoshima)
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De gauche à droite : Yayoi Kusama, “Pumpkin”, 1994 et vue de “Matrix”, une œuvre de Rei Naito réalisée en 2010 en collaboration avec l’architecte Ryue Nishizawa, sur le site du Teshima Art Museum (à 5 km de Naoshima)

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© Benesse Art Site Naoshima

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Benesse Art Site

6. Pour les plus bon enfant : Wanås en Suède

Situé à Östra Göinge en Suède, le château de Wanås, bâtiment blanc de style médiéval danois reconstruit au XVIe siècle, abrite des œuvres de Rembrandt, Rubens et van Dyck… tandis que son beau parc de 40 hectares accueille depuis 1987 (à l’initiative de ses héritiers) 70 sculptures et installations réalisées sur place par souci écologique : des arbres à vœux de Yoko Ono mais aussi des œuvres de Jenny Holzer, Per Kirkeby, Antony Gormley ou Ann-Sofi Sidén. Une importante ferme laitière et des moutons roses y côtoient des blocs colorés dignes d’un jeu de Tétris. Idéal pour une visite en famille, d’autant que le public est encouragé (une fois n’est pas coutume) à toucher et escalader les œuvres ! J.B.

Maya Lin, Eleven minute line
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Maya Lin, Eleven minute line, 2004

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© Photo : Per Pixel

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Château de Wanås — Suède

7. Pour les plus excentriques : la maison de Dalí à Portlligat

Fan de surréalisme ? Courez à Portlligat. Dans ce hameau situé près de Cadaqués sur la Costa Brava se trouve l’incroyable résidence où vécut Salvador Dalí de 1930 à 1982. Cygnes empaillés, canapé-bouche, œufs géants… Dans cet agrégat de maisons de pêcheurs reliées entre elles par un dédale de couloirs, chaque détail renvoie à l’univers délirant du peintre. À 36 kilomètres de là, la folie continue au musée Dalí de Figueres, qui abrite plus de 1500 œuvres de l’artiste, puis dans le château médiéval de Púbol que le légendaire moustachu avait décoré pour sa muse Gala, avec sa salle du trône, ses plafonds peints et son jardin peuplé d’éléphants aux longues pattes ! J.B.

La maison de Dalí à Portlligat
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La maison de Dalí à Portlligat

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@ Fundació Gala-Salvador Dalí - Figueres

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Maison Salvador Dalí

Attention : visite à réserver à l’avance

8. Pour les plus aventuriers : le MONA en Tasmanie

Situé à Hobart sur l’île de Tasmanie, le Museum of Old and New Art, accessible en ferry et creusé à même la falaise, est le musée le plus extravagant d’Australie. Dans ce gigantesque cabinet de curiosités troglodyte conçu en 2011 par le milliardaire tasmanien David Walsh – une grotte sombre à trois niveaux reliés par des escaliers et des coursives labyrinthiques –, une momie égyptienne, une porte de palais yoruba et des œuvres tribales côtoient des machines de Jean Tinguely, une « fat car » d’Erwin Wurm, des installations de James Turrell, une cascade crachant des mots en lettres d’eau (Julius Popp) ou encore une machine géante de Wim Delvoye imitant le processus digestif humain, effluves compris… Une expérience muséale hors-norme ! J.B.

À gauche, vue du MONA (Museum of Old and New Art) en Tasmanie. À droite :  James Turrell, “Unseen Seen”, 2017
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À gauche, vue du MONA (Museum of Old and New Art) en Tasmanie. À droite : James Turrell, “Unseen Seen”, 2017

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À gauche : © Jesse Hunniford / Courtesy Mona Hobart, Tasmania, Australie / À droite : © Jesse Hunniford / Courtesy Mona Hobart, Tasmania, Australie et James Turrell

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MONA — Museum of Old and New Art

9. Pour les fans de Gustav Vigeland : le Parc de Vigeland à Oslo

Installé dans les années 1940–1950 au cœur du Frognerpark d’Oslo, ce parc de sculptures de 320 hectares est le plus grand au monde à être consacré à un seul artiste. Entièrement imaginé dans les années 1920–1930 par le sculpteur le plus célèbre de Norvège, Gustav Vigeland (1869–1943), il rassemble de ce dernier pas moins de 214 sculptures en bronze ou en granit, entourées de portails en fer forgé, disposées autour d’une fontaine et le long des allées. De surprenantes figures humaines dont le célèbre Garçon en colère, des couples bagarreurs, une femme asservie par un bébé et une gigantesque pyramide de corps nus – 121 personnages taillés dans un seul morceau de pierre. Une promenade hallucinatoire à prolonger (à deux pas) par la visite du musée dédié à l’artiste. J.B.

Vue sur le Parc de Vigeland
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Vue sur le Parc de Vigeland

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© Musée Vigeland, Oslo / Photo : Espen Grønli

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Parc de Vigeland

10. Pour les plus méditatifs : la Villa Carmignac à Porquerolles

Entouré de pins, d’eau turquoise et de plages de sable fin, un mas provençal s’est transformé en bijou d’architecture moderne. Au large de Hyères, l’île de Porquerolles et son sublime site naturel y abritent depuis juin 2018 la collection d’art contemporain de l’homme d’affaires Édouard Carmignac. La visite, à réserver, frôle le voyage initiatique. Pieds nus, en contact avec la pierre fraîche, on arpente 2000 m² de salles qu’un épais plafond de verre recouvert d’eau transforme en bulles sous-marines. De quoi sublimer des œuvres de Roy Lichtenstein, Jean-Michel Basquiat ou Gerhard Richter mais aussi des expositions temporaires, dont l’actuelle a pour thème la mer. L’enchantement se poursuit dans le jardin paysager de 15 hectares, semé de sculptures et installations étonnantes. Un rêve éveillé ! J.B.

De gauche à droite : Alexandre Farto alias Vhils, “Scratching the surface”, 2018 et Miquel Barceló, “Not titled yet”, 2018
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De gauche à droite : Alexandre Farto alias Vhils, “Scratching the surface”, 2018 et Miquel Barceló, “Not titled yet”, 2018

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Porquerolles • © Fondation Carmignac / Photo Camille Moirenc / © Fondation Carmignac / ADAGP Paris 2020/ Photo Luc Boegly

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Fondation Carmignac

11. Pour les plus romantiques : les ruines romaines de Pompéi

Détruite par l’éruption du Vésuve en l’an 79, la ville antique de Pompéi est restée ensevelie durant quinze siècles sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques. Rues pavées, bâtiments, statues, mosaïques, fresques grandioses… À 40 minutes en train de Naples, on explore librement les ruines excavées de ce lieu unique, aussi bien préservé que ses habitants dont les corps ont été pétrifiés pour la postérité. Un témoignage émouvant et inestimable sur l’art et le quotidien de la Rome antique, à compléter par une inoubliable ascension du volcan toujours actif… J.B.

Vue de la Via Consolare de Pompéi
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Vue de la Via Consolare de Pompéi

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© Alamy-Hémis / Photo Erin Babnik

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Pompéi

12. Pour les épicuriens : le château La Coste en Provence

À une vingtaine de kilomètres d’Aix-en-Provence, la petite route départementale qui serpente jusqu’au domaine du château La Coste ne laisse rien présager des grands noms de l’art et de l’architecture qu’on y rencontre, comme par magie, au milieu des vignes. Depuis 2011, le public peut parcourir les 125 hectares de ce sublime paysage provençal que le collectionneur irlandais Paddy McKillen a semé de sculptures et de constructions spectaculaires. Ici un élégant pavillon de Tadao Andō, là un nid géant lové dans la pierre par Andy Goldsworthy (Oak room), au bout d’un chemin, une tombe posée par Sophie Calle pour recueillir les secrets des promeneurs ou encore, posée sur l’eau, l’élégante silhouette arachnéenne de Louise Bourgeois (Crouching spider)… En tout, une quarantaine d’œuvres et des expositions temporaires à faire pâlir les plus grands musées du monde. Le must ? Une nuit à la très luxueuse Villa La Coste. Ou, plus simplement, un verre de château La Coste dans l’un des quatre restaurants du domaine. F.G.

« Crouching spider » de Louise Bourgeois au château La Coste
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« Crouching spider » de Louise Bourgeois au château La Coste, 2003

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Château La Coste

13. Pour les plus spirituels : le Chandigarh Rock Garden en Inde

En roche et ciment, couverts d’éclats de céramique colorée, de verre brisé, de ferraille, de tuyaux et même d’appareils électriques, de surprenants danseurs, animaux, musiciens et arches dotées de balançoires, comme sortis de rêves d’enfants, peuplent des chemins sinueux reliant cascades et petites cours secrètes. Niché dans une gorge aux abords de la ville indienne de Chandigarh, ce jardin de sculptures de 160 000 m², construit en catimini par un réfugié pakistanais, humble fonctionnaire local, est resté caché durant 18 ans avant que les autorités ne le découvrent en 1973 ! L’autodidacte Nek Chand Saini a récupéré des matériaux sur les chantiers de construction de la ville (érigée par Le Corbusier dans les années 1950) pour fabriquer, de bric et de broc, sa vision du royaume divin de Sukrani. Un chef-d’œuvre d’art brut visité par plus de 5000 personnes par jour. J.B.

Vue sur le Chandigarh Rock Garden
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Vue sur le Chandigarh Rock Garden

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© Robert Harding / Hemis

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Chandigarh Rock Garden

14. Pour les plus baroudeurs : un road trip sur les traces du land art dans le désert américain

Amateur de land art ? Dans l’immensité époustouflante des paysages de l’Ouest américain, partez à la découverte de spirales géantes, de totems de rochers multicolores et autres œuvres irréelles installées en pleine nature par les pionniers du genre. Spiral Jetty de Robert Smithson (Utah, 1970), Sun Tunnels de Nancy Holt (Utah, 1973–1976), Seven Magic Mountains d’Ugo Rondinone (Nevada, 2016)… Une carte au trésor répertorie de nombreuses pépites à repérer à l’avance. Car votre GPS, lui, vous lâchera en plein désert ! J.B.

Ugo Rondinone, Seven Magic Mountains
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Ugo Rondinone, Seven Magic Mountains, 2016

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Courtesy Nevada Museum of Art and Art Production Fond / Photo Gianfranco Gorgoni © Ugo Rondinone

15. Pour les plus joueurs : le Jardin des Tarots en Toscane

S’il y a un endroit où doivent se rendre les fans de Niki de Saint Phalle, c’est bien là, en Toscane, dans cet incroyable parc ésotérique élaboré par l’artiste elle-même, de la fin des années 1970 à son décès en 2002. Inspirées des cartes du jeu du tarot, de monumentales maisons-sculptures allant jusqu’à 15 mètres de haut, faites de béton recouvert de céramiques polychromes, de mosaïques de miroirs et de fragments de verre précieux, y offrent une promenade bariolée sortie de l’esprit joyeux et fantasque de leur créatrice. J.B.

Vue d’une sculpture de Niki de Saint Phalle dans le Jardin des Tarots
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Vue d’une sculpture de Niki de Saint Phalle dans le Jardin des Tarots

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© Alamy – Hémis / Photo Isaac74

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Le Jardin des Tarots

16. Pour les plus perchés : le James Turrell Museum de Colomé en Argentine

Il faut de longues heures de route à travers le désert puis sur des pistes vertigineuses pour accéder à ce lieu improbable niché à 2300 mètres d’altitude au cœur des Andes argentines. Là, au milieu des cactus, des vignobles et des montagnes se tient un superbe musée de 1700 m² fondé en 2009 par le collectionneur suisse Donald Hess, abritant neuf installations iconiques de l’artiste californien James Turrell (né en 1943) – des environnements lumineux et son plus grand Skyspace, Unseen Blue (2002) – qui achèvent de propulser le visiteur sur une autre planète. À compléter par une dégustation de vin et une nuit à l’hôtel Estancia Colomé – une hacienda avec piscine offrant une vue sublime sur les vignes et le Nevado de Cachi… J.B.

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James Turrell Museum

17. Pour les plus idéalistes : le palais du Facteur Cheval à Hauterives

Fait de milliers de pierres assemblées entre elles avec de la chaux et du ciment, le Palais Idéal est l’œuvre délirante de Ferdinand Cheval (1836 – 1924), facteur autodidacte qui lui a consacré trente ans de sa vie. Foisonnante de motifs inspirés de la nature, de la Bible et de la mythologie, cette invraisemblable construction de 12 mètres de haut et 26 mètres de long, érigée de 1879 à 1912 dans le village drômois de Hauterives, évoque un étrange temple hindou. Incompris en son temps, ce chef-d’œuvre d’art naïf a atteint en 2019 son record historique de fréquentation en accueillant plus de 305 000 visiteurs ! J.B.

Vue Panoramique du Palais idéal du Facteur Cheval
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Vue Panoramique du Palais idéal du Facteur Cheval

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© Courtesy Palas idéal du facteur Cheval / Photo Frédéric Jouhanin

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Le Palais idéal du facteur Cheval

18. Pour les plus surréalistes : Las Pozas au Mexique

Niché dans le village de Xilitla, à environ 200 km au nord de Mexico, au milieu de la forêt tropicale luxuriante des montagnes de la Sierra Madre, ce jardin labyrinthique de 32 hectares s’atteint lentement par des routes sinueuses. Fausses ruines de palais fous, colonnes sans plafond, escaliers ne menant nulle part, serpents ondulants… Reliés par des ponts et passerelles, 36 monuments et sculptures surréalistes en béton hérissent ce lieu unique créé entre 1962 et 1984 par le poète et mécène britannique Edward James (1907–1984) – connu pour avoir financé des œuvres de Dali, Picasso et Magritte – avec l’aide de l’architecte de jardin anglais Ivan Hicks. J.B.

Bamboo Palace
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Bamboo Palace

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© Fondation Pedro et Eena Hernandez / photo : David Paniagua

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Las Pozas

19. Pour les plus minimalistes : le ranch de Georgia O’Keeffe au Nouveau-Mexique

Un ciel bleu intense, des dégradés de jaunes, de pourpres et de roses… Une fois sur place, on comprend d’où la peintre américaine Georgia O’Keeffe (1887 – 1986) tirait son inspiration, et pourquoi elle ne se lassait pas de contempler les sublimes paysages de l’Ouest depuis les fenêtres de son ranch isolé en plein désert. Acquise en 1940, cette demeure épurée, où d’élégants meubles et objets design dialoguent avec un mobile d’Alexander Calder et des poteries amérindiennes, a été son refuge durant près de quarante ans. La visite se poursuit à 85 kilomètres au sud, au musée Georgia O’Keeffe de Santa Fe, qui abrite la plus grande collection au monde d’œuvres de cette grande figure de l’art moderne. J.B.

De gauche à droite : Georgia O’Keeffe, “On the Old Santa Fe Road”, (1930-1931) et vue du Mesa Lake au Ghost Ranch
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De gauche à droite : Georgia O’Keeffe, “On the Old Santa Fe Road”, (1930-1931) et vue du Mesa Lake au Ghost Ranch

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@ AKG Images / @ Photo William Helms

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Ghost Ranch

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Georgia O'Keeffe Museum

20. Pour les plus green : l’Institut Inhotim au Brésil

Avec son jardin botanique luxuriant garni de milliers de palmiers, d’orchidées, de cactus et de nénuphars géants, ce centre d’art contemporain installé sur un site de 1000 hectares (dont 110 ouverts au public) dans l’état brésilien du Minas Gerais n’est autre que le plus grand musée à ciel ouvert du monde – si grand qu’il faut plusieurs jours pour une visite complète ! Inauguré en 2006 par l’homme d’affaires Bernardo Paz, il regroupe 560 œuvres de 60 artistes issus de 38 pays (parmi lesquels Yayoi Kusama, Tunga, Adriana Varejão et Chris Burden) disséminées en plein air et dans les 23 galeries-pavillons du parc, posées sur l’eau ou nichées dans la verdure… Un véritable paradis ! J.B.

Dan Graham, Bisected triangle, Interior curve
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Dan Graham, Bisected triangle, Interior curve, 2002

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© photo : Brendon Campos

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Institut Inhotim

21. Pour les esthètes : la villa d’Yves Saint Laurent à Marrakech

Féru d’architecture, de mode, de botanique, d’art berbère ? Il y a mille raisons de visiter cette étonnante villa érigée en 1931 à Marrakech par les architectes Robert Poisson et Paul Sinoir à la demande du peintre Jacques Majorelle (1886 – 1962). Ultramoderne pour l’époque, ce bâtiment bleu vif entouré d’un luxuriant jardin de 9000 m² créé par l’artiste – un feu d’artifice de cactus, palmiers, nénuphars et bougainvilliers – revisite les palais hispano-mauresques à la sauce Art déco. Acquise en 1980 par le créateur Yves Saint Laurent (1936 – 2008) qui en a fait son havre de paix, le lieu expose aujourd’hui plus de 600 objets berbères. Témoins d’une culture dont le célèbre couturier français, natif d’Algérie, était tombé amoureux. J.B.

Vue du Jardin Majorelle à Marrakech
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Vue du Jardin Majorelle à Marrakech

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© Fondation Jardin Majorelle / Photo Nicolas Mathéus

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Jardin Majorelle

22. Pour les cow-boys solitaires : Marfa au Texas

La route est longue et aride avant d’atteindre cette étrange ville texane perdue dans le désert de Chihuahua, annoncée par une hallucinante sculpture d’Elmgreen et Dragset – une fausse boutique Prada plantée au bord de la route ! Dans ses rues vides, on y croise parfois Beyoncé, le directeur du MoMA ou un serpent à sonnettes. Marfa était devenue une ville fantôme avant que l’artiste Donald Judd, pionnier du minimalisme, n’y installe ses œuvres dans un hangar d’artillerie à la fin des années 1970 – le point de départ de l’immense Chinati Foundation, où se trouvent des pièces de Richard Long, Dan Flavin et bien d’autres. On y trouve désormais des galeries, des ateliers d’artistes, des librairies, des hôtels et des cafés… J.B.

Elmgreen & Dragset, Installation Prada Marfa
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Elmgreen & Dragset, Installation Prada Marfa, 2005

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760 × 460 cm • © Ian Dagnall / Alamy / Hemis

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Marfa

S’y visitent entre autres le Ballroom, laboratoire des arts visuels et musicaux, et l’Ayn Foundation, qui expose 100 peintures d’Andy Warhol.

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