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Burn-out : dans le football, une prise de conscience progressive

Les études sont encore rares sur les pathologies psychiques dont peuvent souffrir les joueurs.

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Publié le 29 janvier 2020 à 06h56, modifié le 29 janvier 2020 à 17h16

Temps de Lecture 3 min.

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Adil Rami à La Beaujoire (Nantes), le 5 décembre 2018.

Joachim Löw a déposé des fleurs. Le sélectionneur allemand s’est recueilli, le 10 novembre 2019, dans un cimetière de Basse-Saxe. Une décennie jour pour jour après le suicide de Robert Enke : un gardien de but mort à l’âge de 32 ans, après des années de dépression en silence, au surlendemain d’un ultime match avec le club de Hanovre.

« Ce n’est pas le football qui l’a poussé vers cette maladie », a estimé sa veuve, Teresa Enke, dans un entretien donné il y a deux mois au magazine Stern. Mais « le football a peut-être été plus difficile à gérer que ne l’auraient été d’autres métiers. »

Quelle corrélation entre dépression, troubles de l’anxiété et pratique du ballon rond à haut niveau ? Réponse prudente du réseau médical de la Fédération internationale de football (FIFA) : « Les rares études concernant les troubles mentaux chez les footballeurs indiquent que ces pathologies sont au moins aussi fréquentes parmi les joueurs que dans la population générale. »

L’une d’elles montre l’importance du sujet. En 2015, le syndicat mondial des joueurs a sondé 607 footballeurs en activité et 219 à la retraite. Bilan : 38 % des uns et 35 % des autres ont déclaré à la FIFPro présenter un sentiment d’anxiété ou de dépression.

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« Une de nos priorités »

Robert Enke avait une « grande crainte », selon son épouse : « Perdre sa place dans les buts s’il rendait publique sa maladie ou s’il allait en thérapie. » Le football, c’est « beaucoup d’argent » et « il y règne une grosse concurrence pour garder sa place », avance Mme Enke, qui a créé une fondation pour venir en aide aux personnes souffrant de dépression.

Ces troubles peuvent toucher des joueurs de niveau variable et parfois bien inférieur à celui de l’ancien international allemand, passé par le FC Barcelone. « Un nombre croissant de joueurs rapportent des troubles psychologiques et souhaitent être aidés, que ce soit pendant ou après leur carrière dans le football professionnel, précise aujourd’hui Vincent Gouttebarge, médecin-chef de la FIFPro, et lui-même ex-footballeur d’Auxerre. Donc, logiquement, nous avons fait de ce thème une de nos priorités. Le suicide de Robert Enke a contribué à casser le tabou et encouragé d’autres footballeurs à parler ouvertement de leurs problèmes psychologiques. »

Si Adil Rami a choisi d’évoquer un « burn-out » peu après son titre de champion du monde avec les Bleus, en 2018, d’autres ont préféré attendre la fin de leur carrière pour se livrer. Ainsi de Cédric Anselin, désormais quadragénaire : « Le football, c’est un monde que j’aime et que je n’aime pas. Il m’a donné beaucoup de plaisir, mais aussi une dépression. »

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