Festival d'Angoulême : Catherine Meurisse, les couleurs vives

Dans une série de vidéos réalisées à l’occasion du festival d’Angoulême 2020 - l’année de la BD, « Vanity Fair » explore, au plus près des planches, les motifs, les obsessions et les méthodes de six auteurs essentiels. Objet d’une rétrospective cette année, Catherine Meurisse nous a accueilli dans son atelier pour évoquer les liens entre dessin de presse et BD et la tournure autobiographique prise par son travail après l’attentat contre « Charlie Hebdo ». Par Toma Clarac.
Catherine Meurisse  Les couleurs vives
Capture d'écran

Pilier de la rédaction de Charlie Hebdo pendant une décennie, Catherine Meurisse évolue depuis ses débuts entre dessins de presse, bande dessinée et illustration, dans un va-et-vient fertile ou chaque dessin nourrit les autres. Ses premiers livres – Mes Hommes de lettre, Le Pont des arts, Moderne Olympia -, dessinés le week-end après une semaine chez Charlie à croquer l’actualité, prennent appui sur l’art et la littérature dans un savant dosage d’érudition et d’humour. Comme elle le dit joliment elle-même, Meurisse conçoit alors ses albums « en courant ». Dans La Légèreté (2016), qui ouvre un cycle autobiographique, elle raconte avec fragilité et drôlerie les mois qui ont suivi le 7 janvier 2015 et l’attentat contre Charlie Hebdo, la douleur du réapprentissage de la vie et du dessin. Elle poursuit cette veine introspective dans Les Grands espaces (2018), récit de son enfance dans une campagne en proie à une périurbanisation sauvage. Doucement, son dessin se ralentit, les paysages prennent vie. Le festival d’Angoulême célèbre son œuvre avec une vaste rétrospective.