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Le point sur l’épidémie de coronavirus : plus de 17 200 infections en Chine et des restrictions internationales de voyage

La Chine, qui recense 361 décès dus au coronavirus, a besoin d’urgence de masques, lunettes et combinaisons pour ralentir l’épidémie, déjà signalée dans plus de 20 pays.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 février 2020 à 02h48, modifié le 04 février 2020 à 16h26

Temps de Lecture 5 min.

C’est un nouveau cap symbolique dans l’épidémie de pneumonie aiguë qui touche principalement la Chine depuis décembre. Le nombre de décès confirmés dus au coronavirus 2019-nCoV est passé à 361 morts, soit plus que pour l’épidémie de SRAS, en 2002-2003 (349 en Chine continentale). A travers le pays, près de 17 300 personnes ont été contaminées.

L’épidémie a pris à présent les proportions d’une « urgence sanitaire à portée internationale », selon l’expression employée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec des cas signalés dans plus de 20 pays.

  • Plus 17 200 personnes infectées sur le territoire chinois

Des piétons à Hongkong, qui portent des masques de manière préventive, le 3 février 2020.

Dix jours après la mise sous cloche de Wuhan, la métropole à l’épicentre du virus, la Commission nationale de la santé a fait état, lundi 3 février, de 361 morts, dont 57 décès supplémentaires lors de la seule journée de dimanche. Le nombre d’infections confirmées en Chine a grimpé à plus de 17 200, dépassant largement celui du SRAS.

Pékin a pris des mesures sans précédent pour limiter les déplacements des personnes. Depuis le 23 janvier, quelque 56 millions d’habitants sont confinés dans la province du Hubei et sa capitale, Wuhan, où le virus a déjà contaminé 661 personnes. Dimanche, le confinement a été étendu à Wenzhou (800 km à l’est de Wuhan), où seule une personne par foyer est autorisée à sortir une fois tous les deux jours pour faire les courses.

Si les traditionnelles vacances du Nouvel An lunaire se sont achevées théoriquement dimanche, le pays continuait lundi à fonctionner au ralenti, beaucoup d’entreprises ayant prolongé d’office les congés d’une semaine ou permis à leurs employés de travailler à la maison. Ainsi, à Shanghaï, la capitale économique, un immeuble de bureaux interdisait aux salariés d’accéder à leur lieu de travail, citant un arrêté municipal repoussant la reprise de l’activité au 10 février.

A Pékin, où la quasi-totalité des habitants se couvrent le visage d’un masque de protection, les quartiers d’affaires étaient déserts, avec une circulation automobile très inférieure à celle d’un week-end calme. Des contrôles de la température corporelle ont lieu systématiquement aux entrées d’immeubles de bureaux ou des lieux publics comme les parcs.

du coronavirus

Ce tableau présente les cas d'infections confirmées et les cas mortels de coronavirus dans le monde.

TotalSoit un total de :
  • La Chine appelle à l’aide internationale

Le chantier de construction du nouvel hôpital de Wuhan, en Chine, le 27 janvier 2020.

La diplomatie chinoise a fait savoir qu’elle avait besoin d’urgence de fournitures, telles que masques, lunettes et combinaisons de protection, pour faire face à l’épidémie. Plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud, ont déjà envoyé des équipements à la Chine, a déclaré à la presse une porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying.

Il est très inhabituel que la Chine reconnaisse son incapacité à faire face à une crise intérieure. Le seul appel lancé par Pékin à l’aide internationale remonte à 2008, lorsqu’un séisme dévastateur avait fait plus de 80 000 morts et disparus.

Outre le Hubei, plusieurs provinces et villes de Chine ont rendu obligatoire le port du masque. Cela comprend la province du Guangdong, la plus peuplée de Chine, ainsi que celles du Sichuan, du Jiangxi, du Liaoning et la ville de Nankin. Ce sont donc plus 300 millions de personnes qui doivent sortir le visage couvert d’un masque.

A Wuhan, où le système hospitalier est débordé, un hôpital construit dans le délai record de dix jours, d’une capacité d’un millier de lits, devait accueillir lundi les premiers malades. Un autre hôpital encore plus grand (1 600 lits) est en construction dans la ville.

  • Des dizaines d’engins de terrassement au premier jour de la construction de l’hôpital Huoshenshan, dans la banlieue sud-ouest de Wuhan, le 24 janvier.

    Des dizaines d’engins de terrassement au premier jour de la construction de l’hôpital Huoshenshan, dans la banlieue sud-ouest de Wuhan, le 24 janvier. Chinatopix / AP

  • La construction a nécessité une équipe de sept mille ouvriers : charpentiers, plombiers, électriciens…, selon l’agence officielle Chine nouvelle.

    La construction a nécessité une équipe de sept mille ouvriers : charpentiers, plombiers, électriciens…, selon l’agence officielle Chine nouvelle. HECTOR RETAMAL / AFP

  • L’installation des réseaux sanitaires après les premières excavations, le 28 janvier.

    L’installation des réseaux sanitaires après les premières excavations, le 28 janvier. Chinatopix / AP

  • Premier coulage du béton dans la soirée du 27 janvier. Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Wuhan, le nouvel hôpital se dresse au bord d’une route à deux fois deux voies dont un sens de circulation a été entièrement coupé pour permettre le passage de dizaines de camions de livraison et d’engins de terrassement.

    Premier coulage du béton dans la soirée du 27 janvier. Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Wuhan, le nouvel hôpital se dresse au bord d’une route à deux fois deux voies dont un sens de circulation a été entièrement coupé pour permettre le passage de dizaines de camions de livraison et d’engins de terrassement. CHINA DAILY / REUTERS

  • Le 28 janvier, les ouvriers étalent le béton des dalles principales sur lesquelles seront montés les préfabriqués qui constitueront les bâtiments de l’hôpital.

    Le 28 janvier, les ouvriers étalent le béton des dalles principales sur lesquelles seront montés les préfabriqués qui constitueront les bâtiments de l’hôpital. Chinatopix / AP

  • Pause repas pour quelques-uns des sept mille ouvriers qui se sont relayés nuit et jour pour tenir le délai de construction (dix jours).

    Pause repas pour quelques-uns des sept mille ouvriers qui se sont relayés nuit et jour pour tenir le délai de construction (dix jours). AP

  • AP

  • Installation des préfabriqués, le 30 janvier.

    Installation des préfabriqués, le 30 janvier. CHINA DAILY / REUTERS

  • Le 2 février.

    Le 2 février. STR / AFP

  • Des ouvriers finissent d’installer un scanner à tomographie dans le nouvel hôpital.

    Des ouvriers finissent d’installer un scanner à tomographie dans le nouvel hôpital. Chinatopix / AP

  • Le 2 février, neuf jours après le début du chantier, l’hôpital Huoshenshan est prêt à être remis aux autorités sanitaires.

    Le 2 février, neuf jours après le début du chantier, l’hôpital Huoshenshan est prêt à être remis aux autorités sanitaires. STR / AFP

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  • Hongkong ferme la quasi-totalité de ses points de passage avec la Chine continentale

Hongkong a annoncé la fermeture de presque tous les points de passage terrestres avec la Chine continentale à compter de lundi soir à minuit (17 heures, heure de Paris), à l’exception de deux ponts, afin de réduire le risque de propagation du coronavirus. Quinze cas de contamination ont été confirmés lundi dans cette ex-colonie britannique, dont beaucoup concernent des personnes arrivées de Chine continentale.

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La chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a assuré que ces nouvelles fermetures, intervenant après celle de quatre points de passage la semaine dernière, devraient réduire le nombre des personnes arrivant de Chine continentale. Elle a répété qu’une fermeture complète de la frontière serait irréalisable et économiquement préjudiciable.

Les appels à une fermeture totale de la frontière se font toutefois de plus en plus insistants à Hongkong, où la population demeure profondément marquée par l’épidémie de SRAS qui avait fait 299 morts en 2003 sur ce territoire. Pékin avait alors tardé à donner l’alerte. Des centaines de membres du personnel médical hongkongais ont entamé lundi une grève, prévue pour durer cinq jours, afin de réclamer cette fermeture complète.

  • Des restrictions internationales face à l’épidémie

Inquiets, de nombreux pays ont multiplié les mesures de protection. Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Irak, Israël et Philippines, notamment, ont interdit l’entrée sur leur territoire aux étrangers s’étant récemment rendus en Chine. La Russie a annoncé lundi qu’elle procéderait à l’expulsion des étrangers contaminés par le nouveau coronavirus. Les ministres de la santé des pays du G7 devaient tenir une conférence téléphonique lundi après-midi en vue de s’accorder sur la conduite à adopter.

S’adressant à la presse, la porte-parole de la diplomatie chinoise Hua Chunying s’en est prise aux Etats-Unis, accusant ce pays de « semer la panique » par ses restrictions et de donner « un très mauvais exemple » :

« Le gouvernement américain a été le premier à évacuer le personnel de son consulat à Wuhan, à suggérer le retrait partiel de son personnel d’ambassade et à imposer une interdiction d’entrée sur le territoire aux voyageurs chinois ».

Les unes après les autres, les compagnies aériennes ont cessé de desservir le pays. Lundi, ce sont les croisiéristes qui ont annoncé interdire la présence à leur bord de passagers ou de membres d’équipage ayant voyagé en Chine au cours des quatorze derniers jours, selon un communiqué de l’Association internationale des navires de croisière sise à Hambourg.

Par ailleurs, les opérations de rapatriement d’étrangers coincés à Wuhan se poursuivent. La France a accueilli dimanche un deuxième avion, avec des passagers de 30 nationalités. Les tests effectués pour une vingtaine d’entre eux en raison de « symptômes » se sont révélés lundi « négatifs ». Un avion ramenant 243 personnes, dont 89 enfants, a atterri lundi en Australie qui envisage l’envoi d’un deuxième appareil.

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  • Les Bourses du pays dévissent

Confinement, liaisons ferroviaires suspendues, fermeture de la plupart des entreprises et usines jusqu’au 9 février : les mesures adoptées pour endiguer l’épidémie continuent de paralyser des pans entiers de l’économie et menacent les chaînes de production à l’échelle de la planète.

Après dix jours d’interruption, les Bourses chinoises ont dévissé lundi d’environ 8 %, leur plus fort plongeon depuis cinq ans, paniquées par l’impact économique de l’épidémie : l’indice composite shanghaïen a clôturé sur une chute de 7,72 % à 2 746,61 points, tandis que la Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, finissait en repli de 8,41 %, à 1 609,00 points.

Les autorités chinoises avaient pourtant pris les devants pour tâcher de rassurer les investisseurs. La banque centrale chinoise avait annoncé dimanche l’injection de 1 200 milliards de yuans (156 milliards d’euros) dans le système bancaire pour soutenir l’économie.

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