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Snobées pendant des années, les rappeuses font désormais entendre leur voix

Elle tient un micro dans la main droite

La rappeuse Nicki Minaj sur scène

Photo : Getty Images

Radio-Canada

Après avoir longtemps été un milieu masculin et macho, où l'on écrivait des paroles sexistes et traitait les femmes comme des objets, le monde du rap s'est considérablement ouvert ces dernières années, sous l'impulsion de nombreuses femmes qui veulent faire enfin entendre leur voix.

Dans les années 1990, considérées par beaucoup comme l'âge d'or du rap américain, les femmes ont eu leur mot à dire, de Salt-N-Pepa à Foxy Brown, en passant par Lil Kim, Lauryn Hill puis Missy Elliott.

Les femmes, victimes de la crise du disque dans les années 2000

Puis, petit à petit dans les années 2000, elles se sont effacées de la scène, premières victimes de la crise du disque.

L'industrie était en chute libre, quand il a fallu réduire les coûts, bien sûr que ce sont les femmes qui l'ont le plus senti, explique Kathy Iandoli, autrice d'un livre récent sur la question, God Save the Queens.

Alors qu'auparavant, on trouvait des dizaines de noms de femmes signés chez les grosses étiquettes, en 2010 elles n'étaient que trois à avoir un contrat avec une grosse maison de disques, rapporte le documentaire My Mic Sounds Nice: The Truth About Women in Hip Hop.

Souvent, on les opposait les unes aux autres, comme s'il ne pouvait y avoir de place que pour une seule femme dans ce monde.

Mais cela n'a pas empêché ces artistes de créer et d'innover, bien au contraire.

Le site Napster, qui fut l'un des pionniers du téléchargement illégal, a rendu folles les maisons de disques, mais il a permis de lancer des carrières comme on n'avait jamais vu auparavant, parce que les gens n'étaient plus aussi obnubilés par l'idée de décrocher un contrat avec une étiquette, analyse Kathy Iandoli.

La révolution Nicki Minaj

En 2010 est alors entrée en scène la New-Yorkaise Nicki Minaj, avec son style provocant et son débit impressionnant. C'était la première artiste hip-hop à émerger durant ce creux, poursuit Kathy Iandoli.

Nicki était la première depuis longtemps à être à la fois sexy et bonne parolière, avec un style qui parlait à la fois aux fans de rap de rue brut de décoffrage et aux hommes qui veulent juste entendre des femmes parler de sexe.

Nicki Minaj s'est elle-même félicitée d'avoir réintroduit la figure de la rappeuse à succès dans la culture pop.

Quand je suis arrivée, il y avait eu une sécheresse de plusieurs années pendant laquelle aucun album fait par une femme n'avait été récompensé d'un disque de platine et pendant laquelle les femmes ne recevaient pas de budget, a-t-elle écrit sur Instagram en 2017.

J'ai montré aux gros groupes que, comme les garçons, nous jouions un rôle important dans ce paysage.

Une citation de Nicki Minaj, rappeuse

Dans la foulée de Nicki Minaj, nombre de rappeuses sont arrivées dans le paysage : Cardi B, Megan Thee Stallion, Rico Nasty, City Girls, Tierra Whack... Toutes œuvrent dans des registres différents.

Se faire connaître grâce à Internet

La rappeuse de New York Dai Burger estime que les plateformes et les réseaux sociaux comme YouTube ou SoundCloud ont permis à de nombreuses artistes de toucher plus facilement leur public, sans parler d'Instagram, qui offre un accès inédit à la vie privée des vedettes.

Avant, il fallait avoir ces personnes qui signaient [des contrats] sur votre dos et il fallait avoir un certain look ou se comporter d'une certaine façon, a expliqué l'artiste à l'imposante stature à l'AFP depuis son studio de Brooklyn.

Internet nous a offert une chance à nulle autre pareille de faire ce que l'on voulait. Je n'ai besoin de la permission de personne pour être sur le devant de la scène.

Une citation de Dai Burger, rappeuse

De la place pour toutes

Dai Burger est une rappeuse ouvertement homosexuelle qui célèbre le sexe sur des sonorités festives.

De nos jours, il y a plus de camaraderie entre les femmes, dans le rap, se réjouit-elle. Il y a tellement de place pour nous toutes!, dit-elle.

Des voix critiques

L'ascension des femmes dans le rap, et leur liberté de ton, font l'objet de quelques critiques. Le rappeur et producteur d'Atlanta Jermaine Dupri, un grand nom des années 1990-2000, s'est ainsi plaint l'année dernière que le sexe soit trop présent dans les paroles des grandes vedettes du moment.

Ce à quoi l'ancienne effeuilleuse Cardi B avait répondu qu'elle rappait sur sa chatte si elle le voulait, car c'était sa meilleure amie.

Il y a plein de rappeuses qui rappent jusqu'à l'essoufflement, s'était-elle énervée sur Instagram, en dénonçant une certaine hypocrisie. Vous ne les soutenez pas alors que c'est de la bombe, avait-elle conclu.

Avec les informations de Agence France-Presse

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