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L'édito

Le pénis est-il l’avenir du féminisme ?

Pendant que Mila se fait copieusement insulter et traiter de « sale gouine » sur Twitter, ce à quoi elle oppose sa liberté sexuelle, sa liberté de conscience et son rejet des religions, que font les féministes en pointe sur la question des violences ? Que font les associations LGBT ? Rien. Pas de solidarité, pas de défense de Mila, définitivement « souillée » par le soutien qu’elle a reçu de l’extrême droite. Si des voix au Rassemblement national s’indignent contre cette tentative de retour du délit de blasphème alors la cause est délégitimée. Plutôt le retour du blasphème qu’une parole pouvant ressembler à celle de Marine Le Pen. Voilà où nous en sommes. Et puis, soyons sérieux, le mouvement féministe a d’autres chats à fouetter. Des dossiers bien plus essentiels qu’une adolescente lesbienne menacée de mort pour avoir « blasphémé »… L’urgence aujourd’hui, pour les plus actives, est de faire du combat des « trans » le fer de lance de la cause des femmes.

Bienvenue dans le nouveau monde féministe où les « personnes à vulves » ne représentent plus le combat légitime et se font damer le pion par les « femmes à pénis », les trans, biologiquement hommes, non opérés, se déclarant femmes.

« Vous pensiez que le féminisme était un humanisme censé porter la défense des droits des femmes, leur liberté, l’égalité avec les hommes et la fin des discriminations ? Erreur. »

Vous pensiez que le féminisme était un humanisme censé porter la défense des droits des femmes, leur liberté, l’égalité avec les hommes et la fin des discriminations ? Erreur. C’est aujourd’hui le lieu où, sous prétexte de respecter la sensibilité des trans, on questionne des combats pourtant liés depuis l’origine au féminisme : le droit à l’IVG, l’excision, les violences faites sur le corps des femmes (par exemple le repassage des seins dans certaines communautés d’Afrique de l’Ouest). Mais aussi, la prise en compte du cancer du sein, la bataille contre la fermeture de maternités, etc. Tout cela, c’était le monde d’avant.

Il est évident que les trans ont des droits. Les agressions qui les visent doivent absolument être dénoncées et combattues. Mais de là à coloniser le combat féministe… On comprend que le sujet heurte ou pour le moins interpelle. Les féministes de première génération, qui se sont battues pour la reconnaissance des droits des trans, et qui osent aujourd’hui dire que leur combat est tout de même minoritaire et que le féminisme concerne d’abord les femmes… à vulves (on ne sait plus comment écrire) se retrouvent brusquement dans la position des intolérantes, des discriminantes, et sont accusées de transphobie, ce qui rappelons-le, est puni par la loi.

« Il devient dangereux de s’exprimer à ce sujet car on est immédiatement harcelée. »

Marguerite Stern, ex-Femen à l’origine du mouvement de collages dans la rue contre les féminicides, dénonce sur son compte Twitter : « Ce qui pose problème, c’est que leurs luttes prennent de plus en plus de place dans le mouvement féministe alors que ce sont des personnes ultra-minoritaires ». Pour la militante, il s’agit d’«une nouvelle tentative de la part des hommes de prendre le pouvoir, d’infiltrer les luttes féministes ». Et de conclure : « Il devient dangereux de s’exprimer à ce sujet car on est immédiatement harcelée ». Sur le Web, « critiquer les transactivistes, c’est encore plus difficile que de critiquer les religions ».

Le débat dans les pays anglo-saxons a largement dépassé les réseaux sociaux

À Paris, dans la nuit du 24 au 25 janvier, des activistes trans ont carrément appelé au meurtre leurs « opposantes » féministes radicales en taguant « Au bûcher les terfs » (La terf est la trans-exclusionary radical feminist ou féministe radicale qui exclut les trans.) Récemment, une femme trans connue sur les réseaux sociaux sous le nom de « Agressive trans » a violemment attaqué la campagne d’une féministe qui demandait que les manuels scolaires parlent du clitoris : la transactiviste dénonçait une campagne qui n’incluait pas les trans ayant un pénis, des testicules et pas de clitoris. « Cette campagne ne nous inclut pas, ne nous respecte pas. Nous méritons des excuses », peut-on lire sur son compte Twitter.

Ne croyez pas que tout cela soit uniquement le signe d’une surenchère grotesque entre éléments radicalisés. Le débat dans les pays anglo-saxons a largement dépassé les réseaux sociaux. Une manif pro IVG au Canada a été interrompue par des activistes trans au motif que cela ne les concernait pas.

«  Plus généralement, celles qui s’opposent au mouvement trans radical redoutent qu’il mène à une « “invisibilisation des femmes” ».

Au Canada toujours, une activiste trans a porté plainte pour transphobie contre une esthéticienne qui refusait d’épiler ses organes génitaux masculins. (Elle a finalement perdu son procès.) En octobre 2019, la direction de Procter et Gamble a accepté d’ôter le signe de la femme de l’emballage de ses serviettes hygiéniques Always parce que des activistes ont affirmé que cela excluait les hommes trans (dont certains ont des vagins). Des féministes se sont insurgées, pointant une volonté inquiétante « d’élimination totale de la biologie des femmes ». Plus généralement, celles qui s’opposent au mouvement trans radical redoutent qu’il mène à une « invisibilisation des femmes ».

Accusations de transphobie et menaces de mort

La puissance des militants trans sur les réseaux sociaux est impressionnante. La célèbre auteure des Harry Potter, J.K. Rowling, a subi un torrent de haine sur Twitter pour avoir défendu Maya Forstater, une fiscaliste licenciée pour avoir osé critiquer la nouvelle loi britannique GRA (Gender Recognition Act : cette loi reconnaît l’identité de genre et autorise l’accès aux personnes transgenres aux espaces non mixtes de leur choix : vestiaires, refuges, douches et prisons compris). J.K. Rowling a été qualifiée de transphobe et menacée de mort sur les réseaux sociaux.

Préoccupant : le plus ancien centre d’aide canadien aux victimes de viol (Le Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter) s’est retrouvé privé d’une subvention annuelle de 30 000 $ de la ville de Vancouver sous prétexte que leur refuge n’accepte que des femmes, exclut les trans et tout autre individu de sexe masculin selon son identité de genre. L’élue municipale Christine Boyle a accusé le centre d’« encourager la transphobie ».

Plus inquiétant : en Angleterre, rapporte le site Racine rouge, « les hommes condamnés pour viol qui ne désirent plus être identifiés au sexe masculin ont l’autorisation d’être inscrits dans les fichiers des forces de l’ordre en tant que femmes. […] Nicola Williams, directrice de Fair Play for Women, a déclaré au Sunday Times : « Il n’y a pas de crime plus masculin que le viol. Il serait très insultant qu’une femme ayant été violée se voie inscrire sur sa déposition qu’elle a été attaquée par une femme alors qu’il s’agit selon toute évidence d’un homme avec un pénis. »

Terrorisme idéologique vs liberté d’expression

Encore plus inquiétant : Karen White, 52 ans, né Stephen Terence Wood et s’identifiant comme une femme, a été condamnée à la perpétuité en Angleterre après avoir admis commettre des agressions sexuelles dans une prison pour femmes. White comptabilisait pourtant de nombreux antécédents d’agressions sexuelles. Mais sa demande d’être transféré dans une prison pour femmes sans avoir entamé un quelconque processus de transition avait été acceptée : White portait une perruque, du maquillage et des faux seins… Le ministère de la Justice a présenté ses excuses.

« On peut compter sur les figures historiques de la gauche, féministes par définition, pour défendre les problématiques essentielles. Comme Ségolène Royal, par exemple. Mauvaise pioche ! »

En France, ce terrorisme idéologique devient une entrave à la liberté d’expression. Hala Oukili, cyberactiviste militante laïque et républicaine, en a fait les frais puisqu’elle a été interdite de compte Twitter après une violente campagne menée par des militants queer et trans. Sur son compte @imamette, elle expliquait à des internautes trans qu’elle souhaitait qu’existent des espaces réservés pour eux, où ils puissent être en sécurité. Par contre, elle critiquait l’ouverture des espaces exclusivement féminins aux femmes trans dans la mesure où elles pouvaient se révéler être des prédateurs.

Voici plus de six mois que Twitter France refuse de lui rouvrir son compte sous prétexte de transphobie, en se fondant, non pas sur le droit français, mais sur le droit anglais/américain. Bah, me direz-vous, tout cela est ridiculement minoritaire. Et heureusement les féministes chez nous ne sont majoritairement pas radicales. On peut compter sur les figures historiques de la gauche, féministes par définition, pour défendre les problématiques essentielles. Comme Ségolène Royal, par exemple. Mauvaise pioche ! Elle préfère morigéner Mila, sale gosse qui manque de respect à la religion plutôt que de fustiger ceux qui la menacent de mort. Il faut dire qu’elle s’était déjà illustrée à l’époque des caricatures de Charlie en refusant de défendre les humoristes.

Notre mal vient de loin.

Photo : le 19 septembre 2019, à Paris. © Julie Sebadelha/ABACAPRESS.COM

Valérie Toranian

Valérie Toranian

Directrice de la rédaction du Point. Ancienne directrice de la Revue des Deux Mondes.

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13 Comments to "Le pénis est-il l’avenir du féminisme ?"

  1. Avatar
    Florent 3 février 2020 at 19 h 43 min

    Il est normal que les femmes trans rejoignent les mouvements féministes et bougent les anciennes non-trans qui se reposent sur leurs lauriers et ne se placent pas sur les nouveaux terrains politiques à conquérir.
    Il ne peut pas y avoir d’égalité homme-femme si une partie des femmes (les femmes trans, c’est à dire dans l’absolu tout personne de sexe masculin se déclarant femme) ne sont pas prises en compte et ne se défendent pas en premier lieu contre les autres femmes qui critiquent leurs identités, leurs souhaits, leurs combats.

    Les femmes trans souffrent tout autant que les femmes non-trans, on peut être féministe et avoir plusieurs trains de retard sur la conception et la réalité du genre en 2020. Il suffit pour ces personnes de se mettre à jour tel un PC. Il y a plein d assos trans qui peuvent proposer de bonnes disquettes pour celles souhaitant apprendre.

    • Avatar
      Deudon 13 février 2020 at 10 h 16 min

      N’est pas femme qui veut
      Et en tout cas un trans délirant qui prétend que le droit à l’avortement le discrimine n’a pas sa place dans un mouvement féministe.
      Je ne suis pas concernée par l’avortement je n’aurai pas l’idée saugrenue que les fėministes me discriminent.
      L’argument de la trans phobie est aussi couillon et mal venu dans ce cas de délire que le concepte
      d’islamophobie dés qu’on critique la religion.
      Quand donc les trans assumeront ils d’être ce qu’ils sont: des trans ?
      Et se battront non pas contre les femmes et les féministes, mais contre ceux qui les discriminent,voir les assassinent, les obligent à se prostituer pour survivre ,cela serait autrement plus courageux et ne pas se tromper d’ennemi.

    • Avatar
      Catherine Albertini 7 août 2020 at 13 h 54 min

      Dans la théorie Queer la notion de subjectivité de genre fait que des hommes peuvent se dire femmes sans même avoir été opérés. Ils se disent femmes et ont été élevés comme des hommes. Ils empêchent -enfin ceux qui sont dans l’activisme agressif – les femmes de parler de leur corps car cela les exclurait.
      Donc ils/elles ne défendent pas les droits des femmes mais les réduisent au silence comme le bon vieux patriarcat. Si les femmes ne peuvent manifester pour l’IVG, parler de leur sexualité et du clitoris parce que des hommes transformés (ou pas) en femmes se sentent exclus, alors autant rétablir le délit de blasphème.
      Et ils/elles peuvent être des prédateurs tout à fait misogynes, bien plus que le mâle hétéro traditionnel qui peut, de surcroit, être courtois.
      La réalité biologique ne peut être niée. Il y a 2 sexes et l’un opprime l’autre. En l’occurrence les trans activistes veulent dominer les femmes. Une minorité de dysphoriques (ou pas) lutte contre les femmes qui forment la majorité de l’humanité. Et cette minorité ne se préoccupe que de sexe, de représentation, adore les stéréotypes associés à la féminité et son nombril. Il m’étonnerait que de tels trans qui souffrent de “dysphorie” se révèlent en Afghanistan, au Pakistan ou au Yemen.
      CQFD.

  2. Avatar
    MINIERE 4 février 2020 at 9 h 46 min

    Ah, les femmes emmitouflées ! Oui, “notre mal vient de loin”, et décider de ce qui fait actualité, vraiment, dans la “nudité”, exige beaucoup de courage, intellectuel et poétique. Exige de ne point se jeter sur toute sortie des canons-à-bulles_de_savon que sont devenus les “médias sociaux”.

  3. Avatar
    Monique Michaëlis 5 février 2020 at 0 h 58 min

    Cet article intelligent me fait du bien. La lutte trans qd elle confine à la transmania dépasse de loin le droit à vivre le genre librement.D’un combat ouvert, de déconstruction du genre ( que j’ai soutenu très activement ) on passe à de nouvelles injonctions.. à de nouveaux dénis de réalités biologiques et sociologiques. Jusqu’à de nouvelles normes. En fait le rapport à l’autre revient alors fondamentalement au même: une nouvelle forme de sexisme et de sexage ..
    Heureusement toustes les militant. e
    s féministes et./ ou trans ne sont pas de cet acabit. La réflexion passe encore un peu par la tête…

  4. Avatar
    Banlieue Rouge 5 février 2020 at 9 h 32 min

    Nous sommes dans la queue (ha ha) de la comète du renversement de paradigme post soixante-huitard :
    Les victimes sont des coupables et les coupables sont “en réalité” des victimes. Tout ceci amplifié par l’accélérateur victimaire en tant que vecteur communiquant imparable, parce que si je suis une victime, j’ai forcément raison, et je vous ferme votre clapet, à tous… et je peux vous imposer ma vision du monde.
    L’arrogance et la bêtise dominent bel et bien l’action des “héritiers” du post soixante-huit

  5. Avatar
    Laurent 7 février 2020 at 11 h 36 min

    Ce découpage du corps social en groupes d’influence communautaires rend totalement inopérant l’universalisme républicain dont nous sommes les héritiers. Nous voici entrés dans la dernière phase de notre américanisation, la plus douloureuse, celle qui nous demande d’arracher le noyau de ce que nous sommes. La liberté à l’anglo-saxonne contre l’égalité à la française. Nous sommes défaits, ne sommes-nous pas ?

    • Avatar
      Sonia 16 février 2020 at 11 h 32 min

      Après avoir modelé sur notre vision de l’économie, le libéralisme à l’américaine s’est invité dans nos sociétés depuis bien longtemps déjà; et les porteurs d’un projet collectif perdent chaque jour un peu plus de terrain face aux injonctions de ces identités individuelles dont la juxtaposition donne l’illusion de faire société.
      Curieusement, alors que le libéralisme économique était porté par des partis de droite, ce sont les partis de gauche, orphelins de l’utopie communiste, qui deviennent les plus ardents défenseurs de cette forme politique du libéralisme à l’américaine où la conjonction des individualismes triomphe peu à peu sur le collectif.

  6. Avatar
    Axel 8 février 2020 at 14 h 30 min

    Le Pen hisse, aurait dit Lacan, définitif sur tout. Ouaf !

  7. Avatar
    Sacha Touille 3 mars 2020 at 18 h 44 min

    Très caricaturale cette vision du “transactivisme radical”…

    Féminisme et “transactivisme” ne sont pas antagonistes ou exclusifs. Nombre de féministes radicales incluent dans leur mouvement les personnes transgenres qui subissent le sexisme, et ce sans que leur ligne directrice, leurs revendications soient remises en question.

    L’objectif est le même: le renversement du patriarcat, l’arrêt de toute violence sexiste, discrimination sexiste, inégale considération des intérêts de chacun-e en fonction de ce critère arbitraire qu’est le genre binaire imposé des la naissance par le système oppressif.

    Ce qui m’effraie, moi, c’est qu’on puisse prétendre que les femmes transgenres seraient des masculinistes infiltrés dans le but de détruire le féminisme de l’intérieur, à coups de sophismes et de généralisations abusives.

    • Avatar
      Juliette VH 20 mars 2020 at 7 h 22 min

      Vous ne connaissez pas le milieu radical donc, mais vous vous permettez quand même de le définir de manière hasardeuse. Tel un homme faisant sienne la définition de femme sans en être une.

      Les radfem ne veulent pas de personnes transgenres dans leur lutte car les problématiques sont simplement distinctes, et que ces dernières occupent systématiquement tout l’espace afin d’avoir l’attention de toutes les membres centrée uniquement sur elles, par ce qui s’apparente comme des caprices systématiques et sexistes.
      Les radfem sont opposées à ce que des femmes (lesbiennes, bies, hétéros) soient obligées par le biais d’une idéologie d’hommes complètement misogyne et loufoque à avoir des relations avec des hommes sous prétexte d’inclusivité ou de progressisme forcé.
      A noter qu’il n’y a aucune menace, jamais, de personnes “homme trans” à l’égard des femmes et radfem.
      De plus en plus de LGB quittent les associations LGB-TQQIAAetc, depuis quelques années et l’obligation d’être relégués au 2nd plan dans ce qui est à l’origine notre mouvement. De plus en plus de femmes noires et autres racisées, et/ou invalides, refusent également cette inclusivité… qui les effacent doucement mais sûrement.

      Quel journal (de gauche) en discute? Aucun en effet, trop occupé à racoler de nouveaux électeurs pour compenser la perte des plus anciens, forcément déçus.
      Tout article sur le sujet est systématiquement à charge contre les radfem, sans même les interroger, et écrit par des personnes généralement proches des milieux queers, les mêmes qui veulent imposer le transactivisme partout.

      Angel Buck (transexuel) lui-même est insulté et harcelé par ces nouveaux dictateurs de la Pensée (SJW) pour être distant et critique de cette idéologie qu’est le transactivisme actuel.
      Arielle Scarcella, activiste lesbienne, ne se revendique plus membre LGB-T, comme de nombreuses et nombreux anonymes (cf la scission de Stonewall UK).
      Miranda Yardley, Blaire White, femmes transgenres sont elles-mêmes vilipendées sur le web pour se positionner en faveur des femmes ET des transgenres (en tant que… transgenres à part entière).
      Je passe sur Meghan Murphy, Magdalen Berns, Juls O., Francine Sporenda, Posie Parker et tant d’autres femmes qui reçoivent menaces et harcèlements en permanence.
      Le site This Never Happens donne un aperçu infime du transactivisme irl.

      Qu’en est-il des “i punched a terf” ou des incitations à frapper, blesser, saigner voir tuer des “terf” par les Queers et pro-transactivisme? Pourquoi n’assumez-vous pas ces appels aux violences et menaces enfin Sacha Touille?
      Toute action consistant à effacer des femmes, leur état, leur définition et leur parole au profit de quelques intérêts égoïstes et personnels, est misogyne. En conséquence le transactivisme et ses alliés sont misogynes.

    • Avatar
      LGB sans le T 26 octobre 2022 at 3 h 15 min

      Complètement faux les féministes radicales Radfem n’inclut pas les personnes trans.
      C’est le féminisme libéral qui le fait et se faisant passer pour un féminisme radicale.

      Dans un sens c’est un féminisme radical-ement anti femme biologique.

  8. Avatar
    Sultana 28 juillet 2021 at 7 h 06 min

    Mère d’un fils de 31 ans qui veut être une femme
    Il m’a rejetée violemment sous prétexte que je suis transphobe … Je n’ai plus le droit à la parole il a coupé les ponts …
    Mon tord c’est d’avoir voulue comprendre sa décision alors que chez lui , il n’y jamais eu chez de signes avants coureurs …
    je suis de la génération 70 j’ai toujours défendue le droit des femmes comme celui des hommes je suis pour l’égalité homme/femme … aujourd’hui mon fils parle de son père comme un agresseur et pour lui l’amour maternel est une construction de la société …
    Pas de discussion possible je le soupçonne d’être rentrée dans cette forme d’activisme trans , totalitaire , sous prétexte d’être féministe …
    En attendant il fait le plus grand mal à la première femme de sa vie , sa mère …
    Cette mouvance extrémiste sous couvert de féminisme me fait peur par sa violence , nous n’avons plus le droit au débat à l’interrogation sans être traitée de transphobe de raciste tout se mélange et la haine de l’autre est de plus en présente …

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