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A peine élu avec les voix de l’extrême droite, le dirigeant de la région allemande de Thuringe démissionne

Le départ de Thomas Kemmerich paraissait la seule issue envisageable tant son élection a indigné et ébranlé tout le paysage politique allemand.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 février 2020 à 15h26, modifié le 06 février 2020 à 17h51

Temps de Lecture 2 min.

Thomas Kemmerich, élu mercredi à la tête du Land allemand Thuringe avec les voix de l’extrême droite, a annoncé jeudi 6 février sa démission.

En Allemagne, Thomas Kemmerich tente d’éteindre l’incendie politique allumé par son élection à la tête du Land de Thuringe, mercredi, grâce aux voix de l’extrême droite. Le dirigeant libéral a annoncé jeudi 6 février qu’il démissionnait et qu’il demandait la dissolution du Parlement régional.

« La démission est inévitable (...) Nous voulons de nouvelles élections afin de retirer le stigmate du soutien de l’AfD », le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse :

« Les démocrates ont besoin de majorités démocratiques qui ne peuvent évidemment pas être obtenues dans ce Parlement. »

L’élection de M. Kemmerich a suscité un séisme en Allemagne : il s’agit de la première fois depuis l’après-guerre que des formations de droite, de centre droit et d’extrême droite joignent leur voix autour d’un candidat.

Un « acte impardonnable » pour Merkel

Manifestation à Erfurt, exigeant la démission du dirigeant du Land.

« Un travail conjoint avec l’AfD n’a pas existé, n’existe pas et n’existera pas », a précisé M.Kemmerich jeudi, expliquant avoir effectué ce choix « sans pression ». Il a cependant changé d’avis après s’être entretenu avec Christian Lindner, le dirigeant national de son parti, le Parti libéral-démocrate (FDP). La veille, il avait catégoriquement refusé de démissionner malgré les nombreux appels en ce sens.

Mais la démission de l’élu libéral, vingt-quatre heures seulement après sa désignation, paraissait la seule issue envisageable tant son élection a indigné et ébranlé tout le paysage politique allemand.

D’habitude réservée, la chancelière Angela Merkel a qualifié d’« acte impardonnable » cette alliance électorale, depuis Pretoria, en Afrique du Sud, où elle est en déplacement. Elle avait clairement indiqué que cette élection devait « être annulée », ouvrant alors la voie à de nouvelles élections dans cette région où l’extrême droite était arrivée en seconde position, derrière la gauche radicale, à l’automne dernier.

Jusqu’ici, et contrairement à un pays comme l’Autriche, la droite modérée a toujours exclu toute alliance ou coopération avec l’AfD, qui de surcroît a fait de la chancelière allemande et de sa politique migratoire sa principale cible.

Parallèle avec les années 1930

Des manifestations spontanées se sont déroulés dans plusieurs villes pour s’indigner du vote et dresser un parallèle avec les années 1930, lorsque le parti nazi d’Adolf Hitler réussit à conquérir le pouvoir, notamment en concluant des alliances avec la droite traditionnelle.

En 1930, c’est justement dans la région de Thuringe que des responsables nazis étaient pour la première fois entrés dans un gouvernement régional. Trois ans plus tard, le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devenait chancelier.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Les nouveaux clivages du modèle politique allemand

Sur les réseaux sociaux, la photo de la poignée de main entre le nouveau dirigeant de cet Etat régional et le chef de l’AfD dans cette région, le très radical Björn Höcke, côtoie celle d’une autre poignée de mains historique, celle entre Hitler et le vieux président du Reich Paul von Hindenburg, lorsque ce dernier l’avait nommé chancelier.

M. Höcke a par le passé appelé de ses vœux un « virage à 180° » de la culture mémorielle allemande. Il s’est félicité du vote de mercredi en émettant l’espoir qu’il serait « remarqué » et servirait d’exemple dans le reste du pays.

Le Monde avec AFP

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