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Inde: à New Delhi, les nationalistes hindous attisent la haine avant les élections

Ce samedi 8 février, les habitants de New Delhi vont renouveler leur Parlement régional. Une élection locale qui a pris des accents de scrutin national. Les nationalistes hindous dans l’opposition tentent de créer un climat de peur face à un gouvernement régional présentant un bilan assez positif.

Des militants nationalistes hindous demandent la réouverte d'une route fermée pour les manifestations contre la nouvelle loi sur la citoyenneté à New Delhi, le 2 février 2020.
Des militants nationalistes hindous demandent la réouverte d'une route fermée pour les manifestations contre la nouvelle loi sur la citoyenneté à New Delhi, le 2 février 2020. REUTERS/Danish Siddiqui
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De notre correspondant à New Delhi,

Le Aam Admi Party (Parti de l’homme ordinaire en français) est la formation d’Arvind Kejriwal, un ancien haut fonctionnaire et militant anticorruption, qui a conquis la capitale dans un raz de marée il y a 5 ans. Il a mis en place depuis une politique en faveur des pauvres, légèrement populiste : l’eau et l’électricité sont gratuites pour les petits consommateurs, les bus le sont également depuis quelque temps pour les femmes. Il a également amélioré la qualité des écoles publiques, réputées vétustes et surpeuplées, afin d’aider les plus pauvres.

Fausses accusations des nationalistes hindous

Mais cette politique populaire, les nationalistes hindous essaient de l’attaquer, coûte que coûte. Le parti du Premier ministre, le BJP, dans l’opposition dans la capitale, a lancé l’une des campagnes les plus violentes et toxiques depuis longtemps. Il attaque ainsi le grand sit-in pacifique de femmes musulmanes, qui se tient depuis près de deux mois à Delhi contre la loi nationale sur la citoyenneté. En affirmant que ces protestations sont soutenues par le gouvernement régional.

Les nationalistes hindous insinuent ainsi que le ministre en chef de Delhi est soutenu par le Pakistan, qu’il est un séparatiste, un terroriste, que ces manifestants musulmans seraient prêts à entrer chez les honnêtes gens et les violer, et qu’il faut abattre ces traitres. Selon leurs attaques, le rassemblement serait même un atelier de confection de bombes pour les islamistes !

Ce sont des ministres et députés fédéraux qui lancent de telles accusations, qui sont bien sûr sans fondement. Mais qui ont tellement enflammé l’atmosphère que trois habitants ont attaqué ces manifestants, dont un a tiré sur un musulman en proclamant un appel à la suprématie hindoue.

Le BJP attise la haine

Ces attaques ont finalement été sanctionnées pour un temps. La commission des élections a puni un ministre fédéral ainsi qu’un député national, en leur interdisant de faire campagne pendant plusieurs jours. Mais cela ne les a pas empêchés de récidiver dès que la sanction était levée et d’être sanctionnés à nouveau.

Cela montre à quel point le parti du BJP essaie de diaboliser la communauté musulmane et toute personne qui oserait prendre sa défense, et d’effrayer la majorité hindoue pour qu’elle vote pour eux. Cela ne devrait pas marcher à New Delhi, où la population éduquée et urbaine est encore très favorable au gouvernement en place, mais pourrait devenir extrêmement explosif dans les scrutins régionaux à venir. Des régions rurales où un tel discours a déjà entrainé des émeutes communautaires sanglantes.

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