Sélection

5 expos gratuites à ne pas manquer en février

Par

Publié le , mis à jour le
Difficile de courir les musées lorsque son compte en banque fait grise mine… D’écoles en galeries, de Paris à Grenoble, tour d’horizon de nos expositions gratuites préférées en février.

1. Dans le jardin recyclé d’Anna Solal

Anna Solal est l’infirmière des objets malmenés et oubliés sur le bord des routes. Écrans brisés, chaînes de vélos, baskets trouées, vieux tissus… Cette artiste née en 1988 collecte, recolle et raccommode les restes de nos existences jetables pour leur donner une seconde vie. Et quelle vie… Avec elle, les rebuts se métamorphosent en soleils, en hirondelles, en retables et même en cerfs-volants. Si Anna Solal a recours à des formes presque naïves et romantiques, c’est pour mieux parler de précarité, de marginalité et de survie. À la galerie Édouard Manet à Gennevilliers, son exposition est violente et infiniment politique. Elle y imagine un jardin urbain peuplé d’assemblages aux accents vaudous et post-adolescents. Une œuvre coup de poing que l’artiste qualifie d’« art-tech povera » et d’« animiste ».

Anna Solal, Tournesol (détail)
voir toutes les images

Anna Solal, Tournesol (détail), 2020

i

Assemblage, technique mixte • 115 × 130 cm • © Anna Solal

Arrow

Anna Solal - « Le jardin, la zone »

Du 23 janvier 2020 au 14 mars 2020

2. Nos vies de chats

Billets d’humour, dessins figuratifs, peintures abstraites, sculptures de martiens…L’œuvre d’Alain Séchas est protéiforme, mais identifiable par son leitmotiv : les chats. Depuis 1996, de grands échalas à têtes de félins peuplent son travail. Ils se prélassent dans la forêt, participent au mouvement des Gilets Jaunes, discutent en famille, visitent la Biennale de Venise… Né en 1955, Alain Séchas nous plonge dans un monde parallèle anthropomorphe pour mieux scruter l’absurdité, la poésie et la noirceur des mœurs, affects et modes de vie humains. Inclassable, cet artiste français flirtant avec le dessin de presse entérine la fin des hiérarchies entre art dit « mineur » et art « majeur ». Drôle et cinglant, Séchas est aujourd’hui à l’honneur à la Maison d’art Bernard Anthonioz.

Alain Séchas, Arbres rouges
voir toutes les images

Alain Séchas, Arbres rouges, 2019

i

Huile et mine de plomb sur papier • 66 × 50,3 cm • © Courtesy Alain Séchas et de la Galerie Laurent Godin

Arrow

Alain Séchas - « Ô saisons, Ô chats ! »

Du 16 janvier 2020 au 5 avril 2020

www.fondationdesartistes.fr

3. Pastoral love

Alors qu’elle a grandi dans plusieurs métropoles, Natsuko Uchino décide, à 25 ans, de s’installer à la campagne. Depuis, cette grande spécialiste de la céramique développe un projet d’agriculture alternative au croisement de l’artisanat populaire, de la cuisine, des arts visuels et de l’écologie. Banquets, contenants utilitaires, tableaux en torchis… Ses œuvres sont bien plus que de simples objets à admirer : elles incarnent un mode de vie et portent sur l’histoire de pratiques traditionnelles et écologiques. Dans la galerie Allen, olives noires, scobies et kombucha fermentent dans des jarres, des champignons poussent sur des tas de paille, une étagère est recouverte de céramiques… Il est même possible d’y faire du troc de pots de confiture maison ! L’artiste, qui explore la vie pastorale sans en faire le terreau de revendications identitaires, célèbre savoir-faire, convivialité et solutions durables à l’heure de l’urgence climatique.

Vue de l’exposition Scobies à la galerie Allen, Paris
voir toutes les images

Vue de l’exposition Scobies à la galerie Allen, Paris

i

© Courtesy de Natsuko Uchino et Galerie Allen

Arrow

Scobies - Natsuko Uchino

Du 23 janvier 2020 au 14 mars 2020

www.galerieallen.com

4. Christina Ramberg : les normes dans la peau

Christina Ramberg est l’une des rares femmes affiliées au mouvement des Chicago Imagists. Influencés par les comics, l’art brut et les folklores, ces artistes inventèrent à partir des années 60 une version alternative au pop art new-yorkais. Née en 1946, Christina Ramberg se singularise rapidement par ses tableaux de corps emmaillotés ou sculptés par des sangles et des corsets en tout genre (métaphores des conventions sociales). Dans l’œuvre de cette féministe pop, il n’y a souvent qu’un pas entre violence et désir. Empruntant au vocabulaire de l’imagerie publicitaire, ses œuvres annoncent l’émergence du corps techno et entrent en écho avec cette génération de peintres influencés par les réseaux sociaux, comme Julie Curtiss, Emily Mae Smith ou Orion Martin. Au FRAC Lorraine, l’exposition met en regard le travail de cette pionnière avec des œuvres d’artistes s’inscrivant dans son sillage.

Christina Ramberg, Tight Hipped
voir toutes les images

Christina Ramberg, Tight Hipped, 1974

i

Coll. du Madison Museum of Contemporary Art et Coll. Bill McClain du Chicago Imagism / © The Estate of Christina Ramberg

Arrow

The Making of Husbands : Christina Ramberg en dialogue

Du 14 février 2020 au 10 mai 2020

www.fraclorraine.org

5. Rose Valland, protectrice des arts sous l’Occupation

Le Musée dauphinois à Grenoble retrace le parcours d’une figure marquante de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Née en Isère en 1898, Rose Valland a joué un rôle majeur dans le sauvetage et la restitution des œuvres d’art spoliées par les Nazis. Celles-ci étaient alors mises en dépôt au Jeu de Paume, où Rose Valland était bénévole jusqu’à la Libération. Sa compréhension de l’allemand lui a permis de faire de l’espionnage et de réaliser l’inventaire des œuvres en partance pour l’Allemagne. Grâce aux informations recueillies par cette passionnée d’art, près de 45 000 œuvres ont ainsi été restituées.

Rose Valland en compagnie d’Édith Standen, spécialiste américaine de la tapisserie intégrée au corps des Monuments Men, pose devant l’ « armure de Nuremberg », Wiesbaden (Allemagne)
voir toutes les images

Rose Valland en compagnie d’Édith Standen, spécialiste américaine de la tapisserie intégrée au corps des Monuments Men, pose devant l’ « armure de Nuremberg », Wiesbaden (Allemagne), 1946

i

Coll. Camille Garapont

Arrow

Rose Valland. En quête de l'art spolié

Du 5 novembre 2019 au 27 avril 2020

Vous aimerez aussi

Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...

Visiter la boutique
Visiter la boutique

À lire aussi