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Avast, un scandale exemplaire

L’éditeur de l’antivirus gratuit récoltait une masse de données impressionnantes à des fins marketing

Un centre de recherche d’Avast à Prague. — © DR
Un centre de recherche d’Avast à Prague. — © DR

Le scandale causé par Avast il y a quelques jours est exemplaire. Exemplaire, car il montre comment une entreprise proposant un service d’apparence gratuit se moque totalement de ses utilisateurs. L’affaire concerne Avast, l’antivirus – gratuit – offert depuis des années par l’entreprise tchèque du même nom. Réputé, utilisé par plus de 400 millions d’internautes sur la planète, Avast était jusqu’à présent un acteur solide du secteur.

Mais une enquête conjointe de Vice et de PCMag, publiée fin janvier, a mis en pièces la réputation de la société. Son logiciel ne se contente pas de détecter des menaces: il épie en permanence l’utilisateur. Ses recherches sur YouTube, ses recherches Google, son historique de navigation et de localisation, le contenu consulté sur des sites pour adultes… Tout, absolument tout est enregistré et envoyé à Jumpshot, une filiale d’Avast. Celle-ci revend ces informations très précieuses à des géants tels que… Google, Microsoft, L’Oréal ou encore Sephora.

Ces données devraient être anonymes. Mais comme souvent, il est relativement simple de les croiser pour identifier précisément un internaute. Depuis, Avast s’est excusé et a promis de cesser les activités de Jumpshot. Mais il est à craindre que ce genre de pratiques soit encore très répandu et que d’autres affaires de ce type n’éclatent prochainement.

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