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On pourrait croire que la situation s’est améliorée sur le plan de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ces dernières années. Mais non… “L’écart de salaires hommes-femmes évolue très peu depuis 1990”, observe Françoise Milewski, économiste à l’OFCE et co-fondatrice du programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre, Presage. Cette différence de rémunérations s’explique d’abord par une forte présence des femmes dans les postes dits “non qualifiés”, dans les services à la personne, par exemple.

Pour les postes qualifiés, cet écart de salaires entre les hommes et les femmes a trois grandes explications : “la ségrégation professionnelle (des secteurs et des métiers différents), la discrimination pure et un déroulement de carrière différent”, détaille Françoise Milewski. “Pendant très longtemps, il y avait un autre élément d’explication mis en avant : celui d’un écart de qualification. Mais il n’est plus valable puisque désormais, les femmes sont autant - voire plus - diplômées que les hommes à l’embauche”, ajoute l’économiste.

En fait, ce n’est pas en début de carrière que l’écart de salaires se fait, mais bien après. Cela s’explique par un accès moindre des femmes aux postes à responsabilité. On rejoint donc ici la troisième explication : un déroulement de carrière différent. Ainsi, “sept ans après avoir quitté le système éducatif, la proportion de femmes diminue à mesure que l’on s’élève de la hiérarchie des professions : elles représentent près de 55% des sortants de l’enseignement supérieur en 2010, mais seulement 40% des managers en 2017”, souligne le Céréq dans une étude sur les femmes managers. Et qui dit poste moins “important”, dit salaire moins élevé…

A partir des données 2016* de l’Insee, nous avons réalisé un classement des 15 plus grandes aires urbaines de France en fonction des écarts de salaires entre les hommes et les femmes. Et on constate que ces écarts y varient de 18% à… 30,2% ! Pas vraiment de quoi se réjouir, donc. Et ce, malgré la mise en place progressive d'un index de l'égalité femmes-hommes dans les entreprises depuis l'an dernier. Retrouvez en images les grandes aires urbaines où l’écart de salaires est le moins important entre les hommes et les femmes.

A noter que nous mettons en avant dans ce diaporama les écarts de salaires nets horaires moyens. En prenant en compte la rémunération annuelle, l’écart entre les hommes et les femmes est encore plus important. Cela s’explique tout simplement par une différence de temps de travail. “Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler en temps partiel”, relève Françoise Milewski.

* Données pour le secteur privé et le secteur public, hors agriculture.

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15. Toulouse

15. Toulouse

Toulouse est la 4e plus grande aire urbaine de France… et la moins bonne élève en termes d’égalité salariale entre les hommes et les femmes, avec un écart de 30,2% tout de même. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 16,8 euros, contre 12,9 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (26,9%, contre 7,9% des hommes à Toulouse en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 38% plus élevée que celle des femmes.

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14. Lyon

14. Lyon

Lyon, la 2e plus grande aire urbaine de France, arrive en avant-dernière position dans le classement des villes aux écarts de salaires hommes-femmes les moins importants. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 16,4 euros, contre 12,7 euros seulement pour une femme... soit une différence de 29,1%.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (27,2%, contre 7,9% des hommes à Lyon en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 35% plus élevée que celle des femmes.

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13. Nantes

13. Nantes

Dans la 8e plus grande aire urbaine de France, Nantes, l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes est encore très grand (28,7%). Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,7 euros, contre 12,2 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (31,8%, contre 8% des hommes à Nantes en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 35% plus élevée que celle des femmes.

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12. Grenoble

12. Grenoble

Grenoble est la 10e plus grande aire urbaine de France. Et elle arrive en 12e position quand on y regarde l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes (28,1%). Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,7 euros, contre 12,2 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (33,6%, contre 8,3% des hommes à Grenoble en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 37% plus élevée que celle des femmes.

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11. Paris

11. Paris

Paris est la plus grande aire urbaine de France. Mais elle est loin d’être une bonne élève en matière d’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 19,2 euros, contre 15,1 euros seulement pour une femme. Soit une différence de 27,2%.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (19,7%, contre 7,9% des hommes à Paris en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 31% plus élevée que celle des femmes.

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10. Rennes

10. Rennes

A Rennes, la 11e plus grande aire urbaine de France, l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes s’élève à 26%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,1 euros, contre 12 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (30,2%, contre 8,5% des hommes à Rennes en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 31% plus élevée que celle des femmes.

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9. Bordeaux

9. Bordeaux

Dans la 6e plus grande aire urbaine de France, Bordeaux, les femmes sont loin de gagner autant que les hommes. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,6 euros, contre 12,4 euros seulement pour une femme… soit un écart de 25,8%.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (24,4%, contre 7,9% des hommes à Bordeaux en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 30% plus élevée que celle des femmes.

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8. Rouen

8. Rouen

A Rouen, la 12e plus grande aire urbaine de France, l’écart de salaires entre les hommes et les femmes s’élève à 24%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15 euros, contre 12,1 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (26,7%, contre 8% des hommes à Rouen en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 27% plus élevée que celle des femmes.

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7 ex aequo. Lille

7 ex aequo. Lille

Lille est la 5e plus grande aire urbaine de France. Et elle arrive en 7e position (ex aequo) en matière d’égalité salariale. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,7 euros, contre 12,7 euros seulement pour une femme, soit un écart de 23,6%.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (27,8%, contre 9,2% des hommes à Lille en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 29% plus élevée que celle des femmes.

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7 ex aequo. Strasbourg

7 ex aequo. Strasbourg

Avec un écart de salaires hommes-femmes de 23,6%, Strasbourg, la 9e plus grande aire urbaine de France, partage la 7e place du classement avec Lille. Ainsi, à Strasbourg, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,2 euros, contre 12,3 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (26,7%, contre 7,6% des hommes à Strasbourg en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 30% plus élevée que celle des femmes.

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5. Marseille/Aix-en-Provence

5. Marseille/Aix-en-Provence

Dans la 3e aire urbaine de France, Marseille/Aix-en-Provence, l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes s’élève à 23,3%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,9 euros, contre 12,9 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (26,2%, contre 8,5% des hommes à Marseille/Aix-en-Provence en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 31% plus élevée que celle des femmes.

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4. Nice

4. Nice

Sur la Côte d’Azur, l’égalité salariale n’est pas encore tout à fait au rendez-vous. A Nice, la 7e aire urbaine de France, l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes s’élève à 22,8%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,6 euros, contre 12,7 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (23,7%, contre 8% des hommes à Nice en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 29% plus élevée que celle des femmes.

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3. Montpellier

3. Montpellier

Montpellier est la 15e plus grande aire urbaine de France. Et l’écart de salaires entre les hommes et les femmes s’y élève à 21,1%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 15,5 euros, contre 12,8 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (29,5%, contre 10,9% des hommes à Montpellier en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 26,1% plus élevée que celle des femmes.

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2. Toulon

2. Toulon

Dans la 13e plus grande aire urbaine de France, Toulon, on passe enfin sous le cap des 20% d’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 14,6 euros, contre 12,2 euros seulement pour une femme… soit une différence de 19,7%.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (27,7%, contre 7,5% des hommes à Toulon en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 28% plus élevée que celle des femmes.

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1. Douai/Lens

1. Douai/Lens

Et c’est dans le Nord-Pas-de-Calais que les femmes sont mieux traitées en termes d’égalité salariale (si l’on compare aux autres grandes villes en tout cas). Dans l’aire urbaine de Douai/Lens, la 14e plus grande de France, l’écart de salaires hommes-femmes est de 18%. Ainsi, le salaire net horaire moyen d’un homme y est de 13,1 euros, contre 11,1 euros seulement pour une femme.

Les femmes étant plus nombreuses à travailler en temps partiel (31,7%, contre 7% des hommes à Douai/Lens en 2016), l’écart est logiquement plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen. Dans ce cas, les hommes ont une rémunération 29% plus élevée que celle des femmes.

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