ENVIRONNEMENT - La très sérieuse Agence européenne de l’environnement (EEA) a publié ce lundi 10 février une série de cartes inédites basées sur les différents scénarios du réchauffement climatique d’ici la fin du XXIe siècle. Les chercheurs de l’institution ont imaginé ce que seraient nos vies à l’horizon 2100 au milieu de la montée du niveau de la mer, des épisodes de sécheresse, des pluies torrentielles, des feux de forêt...
Parmi ces manifestations naturelles, la montée des eaux va, d’ici la fin du siècle, inonder de manière régulière certains des littoraux européens, particulièrement dans le nord du continent, mais aussi dans l’ouest et le sud de la France.
Selon les études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), l’élévation du niveau de la mer au XXIe siècle sera de l’ordre de 0,29 à 0,59 m pour un scénario à faibles émissions de gaz à effet de serre et de 0,61 à 1,10 m pour un scénario à fortes émissions. Cependant, plusieurs études récentes basées sur des modèles, des évaluations d’experts et des évaluations nationales suggèrent une montée des eaux bien supérieure, entre 1,5 et 2,5 m.
Dans le scénario de faibles émissions (carte ci-dessous), les côtes européennes connaîtraient une élévation moyenne du niveau de la mer entre 0,2 m et 0,4 m, à l’exception du nord de la mer Baltique et de la côte nord de l’Atlantique, qui connaissent une élévation considérable des terres en raison du rebond post-glaciaire.
Dans le scénario d’émissions élevées (carte ci-dessous), les côtes européennes connaîtraient une élévation moyenne du niveau de la mer entre 0,4 m et 1,0 m (selon certaines études jusqu’à 2,5 m), toujours à l’exception du nord de la mer Baltique et de la côte nord de l’Atlantique.
Les deux cartes ci-dessous, dans le nord de l’Europe et en France, montrent la superficie estimée et la population actuelle dans les régions situées de 1 à 6 m au-dessus du niveau moyen actuel de la mer. En Europe, environ 10 millions de personnes vivent entre 0 et 1 mètre par rapport au niveau de la mer.
En l’absence de toute protection côtière existante ou future, ces régions seraient inondées de façon permanente au cours des siècles à venir si le niveau de la mer augmentait plus que le niveau prévu. Cependant, des inondations côtières temporaires, causées par des niveaux extrêmement élevés de la mer, pourraient survenir beaucoup plus tôt en raison des effets combinés de l’élévation du niveau moyen de la mer, des vagues et des ondes de tempête.
Par ailleurs, l’élévation moyenne du niveau de la mer contribuera à l’augmentation -parfois conséquente- des inondations le long des côtes européennes. L’Agence européenne de l’environnement estime ainsi que la fréquence des inondations côtières sera multipliée par 10 dans de nombreux sites européens, et par plus de 100 voire 1000 dans certains sites au cours du XXIe siècle, selon le scénario d’émissions de gaz à effet de serre, comme on peut le voir dans les deux cartes ci-dessous.
Le nombre annuel de personnes exposées aux inondations côtières devrait passer de 102.000 à entre 1,52 et 3,65 millions entre 2030 et 2100, si les structures actuelles de protection contre les inondations restaient en l’état actuel.
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