SEXISME - Après le scandale du stylo Bic rose, de la bière blonde #BeerForHer et de la voiture pour “femmes modernes” avec des “phares en forme d’eye-liner”, on retrouve à présent le “steak pour dames”. Vous pouvez retrouver ce morceau de viande de 225 grammes au Manhattan Bar and Grill, un restaurant à Liverpool selon nos confrères du Huffpost anglais.
Repérée par la blogueuse spécialisée dans la gastronomie de Liverpool, Vicky M Andrews, sur Twitter, l’information a été ensuite relayée par le critique culinaire Jay Rayner avant d’être reprise par la presse anglaise.
”Chez le Manhattan Bar and Grill, à Liverpool: un steak pour les dames. Parce que... mais... bien vu @PlanetVicster”, dit le critique, visiblement confus par ce menu.
Sexisme ordinaire
Si un débat s’est installé dans les commentaires sur ce qu’un steak “pour les dames” pourrait signifier, l’analyste politique Kent Buse va jusqu’à dénoncer un problème de sexisme.
“Cela rappelle tristement le #LadiesMenu... vous savez, ceux sans prix indiqués parce que les hommes contrôlent l’argent. #EverdaySexism il faut juste que cela se termine, y compris au Manhattan Bar and Grill ... Mais l’idée d’un steak plus petit est bonne pour les gens et la planète”, précise l’analyste en partageant sur compte Twitter, la publication de Vicky M Andrews.
Interrogé par The Telegraph, Karl Hassan, directeur du restaurant, se défend en précisant que le plat a été plutôt bien accueilli par les clients malgré la réaction en ligne des internautes.
“Nous avons beaucoup d’enterrements de vie de jeune fille et de clientes, et nous avons reçu d’innombrables plaintes selon lesquelles nos steaks de presque 3kg étaient beaucoup trop gros. Nous avons donc demandé à notre fournisseur de nous envoyer des pièces de 2kg à la place″, a-t-il déclaré.
Le patriarcat dans nos assiettes
Les femmes sont-elles les seules à vouloir un steak plus petit? Pourquoi ne pas avoir choisi un nom neutre comme “petit steak” au lieu de lui attribuer un genre?
Ce n’est pas un fait isolé. En France, la journaliste Nora Bouazzouni s’est justement efforcée d’énumérer plusieurs exemples de sexisme à table dans un livre publié en 2017.
Du nom de “Faiminisme - Quand le sexisme passe à table”, l’autrice réfléchit sur les liens possibles entre le patriarcat et une entrecôte.
Selon elle, on constate que les hommes sont plus susceptibles de recevoir la carte des vins pour décider du choix de la bouteille. Il est aussi attendu que ce soit principalement eux qui payent à la fin d’un dîner entre amoureux.
Paradoxalement, bien que la blague machiste de ” la femme en cuisine” est encore monnaie courante, les femmes peinent à s’imposer dans le monde de la gastronomie selon elle. En effet, selon elle, 94% des chefs en France sont des hommes.
À voir également sur Le HuffPost: Le témoignage glaçant de la patineuse Anne-Line Rolland agressée sexuellement par son entraîneur