Comme le coronavirus 2019-nCoV, renommé COVID-19 par l’Organisation mondiale de la santé, de nombreux pathogènes sont transmissibles d’Homme à Homme par contact physique. Si certaines précautions peuvent être prises de façon à confiner les épidémies de virus contagieux dans une seule région du monde, comme la mise en quarantaine de villes entière dans le cas de Wuhan, en Chine, il devient cependant de plus en plus compliqué d’empêcher de telles maladies de se répandre. Et pour cause : les gens se déplacent, parcourant souvent de grandes distances qui permettent aux pathogènes transmissibles de traverser des océans et de partir à la conquête de nouveaux continents. Avant de s’envoler dans toutes les directions, nombre de voyageurs se croisent dans des lieux qui deviennent progressivement des nids à virus et bactéries et qui manquent, comme le révèle une étude publiée dans Risk Analysis, cruellement d’hygiène. Alors que COVID-19 est présent dans une trentaine de pays et a déjà fait plus de 1.100 morts, les aéroports deviennent des cibles privilégiées contre la propagation du virus qui a quitté la Chine par avion.
80% des voyageurs ont les mains sales
Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont recueilli, en épluchant la littérature disponible sur le sujet, des données concernant la fréquence à laquelle les membres d’une population dite fermée (sans immigration ni émigration) se lavaient les mains. 70% des personnes présentes dans un aéroport à un instant t se sont lavées les mains après être allées aux toilettes, selon une étude de l’American Society of Microbiology. De ces 70%, seulement 67% l'ont fait efficacement : avec de l’eau et du savon pendant au moins 15 secondes (comme nous vous le montrions dans un précédent article de Sciences et Avenir). Au total, seulement 49,6% des voyageurs se sont bien lavés les mains la dernière fois qu’ils sont allés aux toilettes. Cette dernière fois, c’était en moyenne il y a 4 heures et 30 minutes, alors que nos mains ne restent propres que pendant l’heure et demi qui suit le lavage.
Ainsi, au maximum, seulement 24% des personnes présentes dans un aéroport ont les mains propres, et la moyenne s’élève à 20%. Pour conserver cette valeur, bien que très basse, il faudrait qu’au moins 12% des 80% restants se lavent efficacement les mains en l’espace d’une heure, pour compenser la fin de la période de propreté de ceux qui sont passés par le lavabo il y a plus d’une heure et demi.
Et si 60% des voyageurs avaient les mains propres ?
Comme le coronavirus 2019-nCoV, renommé COVID-19 par l’Organisation mondiale de la santé, de nombreux pathogènes sont transmissibles d’Homme à Homme par contact physique. Si certaines précautions peuvent être prises de façon à confiner les épidémies de virus contagieux dans une seule région du monde, comme la mise en quarantaine de villes entière dans le cas de Wuhan, en Chine, il devient cependant de plus en plus compliqué d’empêcher de telles maladies de se répandre. Et pour cause : les gens se déplacent, parcourant souvent de grandes distances qui permettent aux pathogènes transmissibles de traverser des océans et de partir à la conquête de nouveaux continents. Avant de s’envoler dans toutes les directions, nombre de voyageurs se croisent dans des lieux qui deviennent progressivement des nids à virus et bactéries et qui manquent, comme le révèle une étude publiée dans Risk Analysis, cruellement d’hygiène. Alors que COVID-19 est présent dans cent quatre-vingt huit pays et a fait plus de 315.000 morts, les aéroports, dont le trafic a considérablement diminué dans de nombreux pays, deviennent des cibles privilégiées contre la propagation du virus qui a quitté la Chine par avion.
80% des voyageurs ont les mains sales
Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont recueilli, en épluchant la littérature disponible sur le sujet, des données concernant la fréquence à laquelle les membres d’une population dite fermée (sans immigration ni émigration) se lavaient les mains. 70% des personnes présentes dans un aéroport à un instant t se sont lavées les mains après être allées aux toilettes, selon une étude de l’American Society of Microbiology. De ces 70%, seulement 67% l'ont fait efficacement : avec de l’eau et du savon pendant au moins 15 secondes (comme nous vous le montrions dans un précédent article de Sciences et Avenir). Au total, seulement 49,6% des voyageurs se sont bien lavés les mains la dernière fois qu’ils sont allés aux toilettes. Cette dernière fois, c’était en moyenne il y a 4 heures et 30 minutes, alors que nos mains ne restent propres que pendant l’heure et demi qui suit le lavage.
Ainsi, au maximum, seulement 24% des personnes présentes dans un aéroport ont les mains propres, et la moyenne s’élève à 20%. Pour conserver cette valeur, bien que très basse, il faudrait qu’au moins 12% des 80% restants se lavent efficacement les mains en l’espace d’une heure, pour compenser la fin de la période de propreté de ceux qui sont passés par le lavabo il y a plus d’une heure et demi.
Et si 60% des voyageurs avaient les mains propres ?
Les scientifiques ont ensuite simulé 120 scénarios de propagation d’un virus : chaque scénario mettait en scène un virus dont l’origine était située dans l’un des 120 aéroports mondiaux au plus gros impact de propagation virale (voir encadré ci-dessous). Pour chaque aéroport, ils récoltèrent des données concernant la durée des vols internationaux, leur distance, et les escales proposées ; des estimations des temps d'attente moyens ; et les taux d'interaction des voyageurs avec divers éléments de leur environnement, comme d'autres personnes. En moyenne, si seulement 30% des voyageurs se lavaient correctement les mains, dans tous les aéroports, la propagation du virus serait réduite de 23,7%. Si la valeur augmentait à 40% des voyageurs, la propagation diminuerait de 43,4%, et à 50% de mains propres elle baisserait de 58,6%. Enfin, si 60% de la population aéroportuaire mondiale avait les mains propres à tout instant, un virus se propagerait 69,1% moins efficacement. Pour atteindre des proportions de mains lavées s’élevant à 30 %, 40 %, 50 % et 60 %, il faudrait que le taux de voyageurs aux mains sales à se laver les mains chaque heure augmente à 21%, 32%, 49% et 73% respectivement.
Comment connaitre le poids d’un aéroport dans la propagation d’un virus ? Bien que le trafic aérien de ces aéroports soit à prendre en compte, il faut également considérer les connexions directes qu’il effectue avec les plus grands méga-hubs aéroportuaires du monde, la distance des vols long-courriers qui en décollent et y atterrissent, et leur localisation géographique centrale entre l’est et l’ouest. Par exemple, les aéroports de Tokyo (NRT) et d’Honolulu (HNL) contribuent de manière significative à l'expansion d’un virus, et sont classés respectivement 7e et 30e en termes d’impact de contagion, alors qu'ils se classent 46e et 117e au niveau du trafic total.
Se concentrer sur les dix plus gros aéroports mondiaux ferait déjà une différence
Il est toutefois utopique d’imaginer pouvoir instaurer des réglementations d’hygiène afin de les faire appliquer dans tous les aéroports du monde (ou du moins les 120 plus importants). Une perspective moins couteuse et bien plus envisageable serait de restreindre les mesures d’hygiène aux dix plus gros aéroports mondiaux – Londres (LHR), Los Angeles (LAX), New-York (JFK), Paris (CDG), Dubaï (DXB), Frankfort (FRA), Hong-Kong (HKG), Pékin (PEK), San Francisco (SFO) et Amsterdam (AMS) – ce qui réduirait tout de même la propagation d’au plus 37%. Une solution alternative serait de mettre en pratique des normes d’hygiène plus strictes dans les dix plus gros aéroports qui ont des vols directs avec l’aéroport d’origine du virus. À titre d’exemple, si le virus partait d’Honolulu, à Hawaï, les aéroports à privilégier seraient différents de ceux qui seraient concernés si le virus partait de Dubaï (voir carte ci-dessous). Cette deuxième stratégie offre un degré d’efficacité légèrement supérieur.
Carte des aéroports qui seraient ciblés si les virus provenaient d'Honolulu, à Hawaï, ou de Dubaï, aux Émirats arabes unis. © MAPS COURTESY OF THE RESEARCHERS
Inciter les voyageurs à se laver les mains plus fréquemment
"Encourager une augmentation de l'hygiène des mains est un défi", conçoit le Professeur Christos Nicolaides de l’Université de Chypre, "mais de nouvelles approches en matière d'éducation, de sensibilisation et de campagnes dans les médias sociaux se sont avérées efficaces pour inciter au lavage des mains". D’autres moyens envisagés par les chercheurs incluent des affiches, des annonces publiques et peut-être un meilleur accès aux installations de lavage des mains. En effet, il pourrait être utile d’installer plus de dispositifs pour se laver les mains dans les aéroports, en particulier hors des toilettes qui sont des lieux de contamination. L'hygiène des mains n'est pas à négliger et a été de nombreuses fois déclarée par l'OMS comme le meilleur moyen de prévention contre la propagation des virus, accessible à tous.