Avec Boris Johnson, c’est souvent une affaire de pont. Lorsqu’il était maire de Londres, il s’était mis en tête de construire un “garden bridge”, ou “passerelle-jardin” enjambant la Tamise. “L’idée n’a jamais dépassé le stade de l’ébauche, avant de finir rangée dans un tiroir avec ses autres grands projets mégalos”, grince The Guardian. Ministre des Affaires étrangères, en 2018, le conservateur avait suggéré la construction d’un pont routier entre Calais et Douvres [sud est de l’Angleterre]. Le but, atténuer les frictions à la frontière, une fois le Brexit mis en œuvre. Une nouvelle fois, la proposition était restée dans les placards de son ministère. “Rien ne peut faire plus plaisir à Boris Johnson qu’un grand projet d’infrastructure”, résume le journal classé à gauche.

La preuve, encore, mardi 11 février. En parallèle de l’annonce du feu vert accordé à la construction du HS2, une ligne ferroviaire à grande vitesse, le gouvernement britannique a confié avoir entamé l’examen de faisabilité d’un pont reliant l’Écosse à l’Irlande du Nord, deux régions appartenant au Royaume-Uni.

Bombes et munitions

Certes, Boris Johnson manifeste un goût immodéré pour l’impossible, concède le quotidien conservateur The Daily Telegraph. Mais au fond, pourquoi faudrait-il se plaindre d’un Premier ministre qui a de grandes ambitions, qui conçoit les grands projets que n’osent pas imaginer