Val-de-Marne : trois femmes auraient poignardé leur copine dans le RER, un guet-apens filmé en direct

Un règlement de comptes via les réseaux sociaux a dégénéré en tentative d’assassinat fin janvier à la gare RER de Villeneuve-Saint-Georges. Trois femmes viennent d’être mises en examen et écrouées.

 Mijosé, atteinte de plusieurs coups de couteau, a été secourue par des passants. Pendant ce temps, l’agression était diffusée en direct sur les réseaux sociaux.
Mijosé, atteinte de plusieurs coups de couteau, a été secourue par des passants. Pendant ce temps, l’agression était diffusée en direct sur les réseaux sociaux. DR

    Tout a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux. L'embrouille du début, la cible qui s'effondre après le guet-apens, les agresseurs qui chantent leur victoire et paradent avec les effets de leur victime… Un mauvais scénario à peine croyable. Mais tout était vrai. Après l'agression sanglante d'une mère de famille dans le RER à Villeneuve-Saint-Georges il y a deux semaines, trois femmes viennent d'être placées en détention provisoire pour tentative d'assassinat, a-t-on appris de sources concordantes.

    La victime a pris plusieurs coups portés à l'arme blanche dans la rame qui se trouvait en gare. LP/Denis Courtine
    La victime a pris plusieurs coups portés à l'arme blanche dans la rame qui se trouvait en gare. LP/Denis Courtine DR

    Elle pousse un cri de détresse, descend de la rame et finit par s'effondrer sur le quai de la gare. Alors que des voyageurs lui viennent en aide avant l'arrivée des secours, un peu plus loin, d'autres témoins filment tout et commentent la scène sur les réseaux sociaux. Ce vendredi 31 janvier, Mijosé vient de prendre plusieurs coups à l'arme blanche. Des plaies importantes notamment dans des zones létales. Un médecin lui prescrira dix jours d'ITT (interruption totale de travail).

    «Le principe, c'est de se filmer en train de s'embrouiller avec quelqu'un et de mettre ça en ligne»

    Cela faisait plusieurs semaines apparemment que cette femme se répandait sur les réseaux sociaux. « Elle faisait des directs, soupire une mère de famille congolaise. Le principe, c'est de se filmer en train de s'embrouiller avec quelqu'un et de mettre ça en ligne. C'est la grande mode au Congo. J'ai surpris ma nièce il n'y a pas longtemps et je lui ai remonté les bretelles. »

    Un type de règlement de comptes qui fait écho en France à l'agression dont a été victime en début de semaine à Venissieux (Rhône) le blogueur Bassem Braiki.

    Là, semble-t-il, la victime, connue par ailleurs au Congo pour ses vidéos sur les tenues vestimentaires, se serait disputée au départ avec ses amies pour une histoire de petit-déjeuner que son enfant ne prendrait pas chez elle. Un motif dérisoire qui aurait peu à peu dégénéré avec des accusations bien plus graves. La victime se disait notamment prête à témoigner dans un procès contre l'une de ses copines. D'où cette agression dans le RER à Villeneuve-Saint-Georges.

    Après l'attaque, un appel à aller «couper les tuyaux» à l'hôpital

    Les enquêteurs de la Brigade des réseaux franciliens sont persuadés que ses copines lui auraient ensuite tendu un guet-apens sanglant. « On va te tuer », auraient dit les agresseuses à leur victime, selon elle. Juste après les faits, l'une des femmes aurait quitté la gare avec la valise de Mijosé.

    Autre élément à charge : des vidéos ont été mises en ligne après l'attaque. Sur l'une d'elle, un des membres de l'expédition paraderait avec les biens dérobés à la victime. Selon la même source judiciaire, une des femmes encouragerait le public à se rendre à l'hôpital pour « couper les tuyaux » de la victime pour qu'elle meure.

    Mises en examen la semaine dernière, les trois femmes ont reconnu leur présence à la gare RER de Villeneuve-Saint-Georges mais elles nient les coups qui ont été portés. Mais encore une fois, sur les réseaux sociaux, l'une des agresseuses s'était vanté d'avoir «découpé» Mijosé.