Un braqueur présumé tué par un policier après une course-poursuite à Marseille

Un jeune homme poursuivi par la police après un vol à main armée dans un magasin à Marseille est mort vendredi soir, tué par un policier qu'il avait mis en joue, selon le parquet, dans des circonstances qu'une enquête devra déterminer.

AFP Publié le 15/02/2020 à 16:03, mis à jour le 15/02/2020 à 16:04
Illustration. Photo NM

Un collectif d'habitants de la cité marseillaise de la Maison-Blanche d'où est originaire le jeune homme tué, âgé de 18 ans, a mis en doute le fait qu'il ait menacé les policiers, sur la foi de témoignages de gens présents sur les lieux des faits, dans une autre cité du nord de Marseille, les Marronniers.

L'affaire a commencé vendredi vers 19H30 quand "les services de police étaient avisés d'un vol à main armée en cours au préjudice du magasin Lidl de l'avenue des Chartreux", dans un quartier proche du centre-ville, selon un communiqué du parquet, qui a confirmé une information du quotidien régional La Provence.

"Les premiers témoignages relatifs à ces faits faisaient état de la présence de fusils et de menaces accompagnées de violences physiques sur les clients et personnels du magasin", ajoute-t-il.

"Au moins trois malfaiteurs prenaient la fuite (...) avant d'être repérés" par un équipage de la Bac (brigade anticriminalité) nord, toujours selon le parquet. Une course-poursuite s'est alors engagée "jusqu’à la cité des Marronniers où les malfaiteurs stoppaient le véhicule".

"Dans des conditions que les investigations préciseront, un fonctionnaire de police ouvrait le feu à plusieurs reprises après avoir été lui-même, puis un de ses collègues, mis en joue par un des malfaiteurs armé d’un fusil", ajoute le parquet.

La procureure de Marseille, Dominique Laurens, a précisé à l'AFP que le jeune homme touché par les tirs d'un des policiers était bien celui qui les avait mis en joue. Une enquête judiciaire a été confiée à l'inspection générale de la police nationale sur l'usage des armes des forces de l'ordre.

"Besoin de vérité"

Selon le parquet, malgré les appels immédiats de la police aux services de secours, l'homme blessé est décédé sur place.

Le déroulé des faits présenté par le parquet était toutefois mis en doute samedi par un collectif d'habitants de la cité d'où était originaire le jeune homme tué. "Il y a contestation sur le fait qu'il ait menacé les policiers; oui, il y a eu braquage, oui, il y a eu course-poursuite. Selon les témoignages qu'on a pu recevoir, il est sorti du véhicule avec une arme mais il ne l'a pas pointée sur les policiers, il voulait fuir", a affirmé à l'AFP un porte-parole de ce collectif, Nair Abdallah.

"Des témoins disent qu'il a été roué de coups en étant au sol et menotté", a-t-il ajouté, appelant la justice à faire "toute la lumière sur ce qu'il s'est passé".

Soupçonnant "un usage disproportionné de la force" par les policiers, il a estimé que la famille et les habitants avaient "besoin de savoir la vérité".

"Beaucoup ne font plus confiance à la police nationale, il y a beaucoup de douleur, une famille endeuillée et nous appelons la justice à faire sortir la vérité", a pour sa part estimé Salim Grabsi, du Syndicat des quartiers populaires de Marseille.

Selon le parquet, plusieurs milliers d'euros et des armes, dont une chargée, ont été retrouvées dans le véhicule des braqueurs présumés.

Une enquête pour "vol à main armée en bande organisée et tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique" a elle été confiée à la police judiciaire de de Marseille.

Deux personnes qui tentaient de fuir à proximité du lieu des faits ont été interpellées et placées en garde à vue. Les enquêteurs cherchent à déterminer s'il s'agit des autres occupants de la voiture soupçonnés d'être impliqués dans le vol à main armée.

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Var-Matin

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