Au terme d'un match où il a beaucoup défendu, le PSG s'est incliné mardi 8 avril (2-0) à Stamford Bridge face à Chelsea. Grâce à la science tactique de José Mourinho, les Blues ont validé dans les derniers instants leur présence en demi-finale de la Ligue des champions, malgré un déficit de deux buts.
Laurent Blanc l'avait martelé tout au long de la semaine : les Parisiens vont se rendre à Stamford Bridge avec une « mentalité assez conquérante ». Pas question, donc, d'abandonner la maîtrise du jeu aux Blues. Dès le départ, le PSG s'installe dans le camp londonien, insufflant du rythme et étirant le jeu sur les côtés grâce à la vitesse de Lucas et de Lavezzi et aux montées récurrentes de Jallet. Pendant vingt minutes, le club de la capitale assure une maîtrise technique, alors que le bloc défensif est parfaitement en place. Le trident parisien prend le contrôle du jeu, comme à son habitude, mais les attaques restent stériles.
PSG STÉRILE
Les Blues font quant à eux preuve de beaucoup plus de réalisme devant. La sortie d'Eden Hasard dès la 18e minute permet à Schürrle de se mettre en valeur. Bien aidé par les percussions insistantes d'Oscar sur le côté gauche, la défense parisienne souffre et défend comme elle peut. A la 32e minute, une touche longue d'Ivanovic finit dans la surface de réparation. Démarqué au point de penalty, l'Allemand Schürrle, maladroit en position d'avant-centre au match aller, ajuste le portier d'un plat du pied droit et libère Stamford Bridge, qui commence à croire à l'exploit.
Les Parisiens avaient déjà été avertis quelques minutes plus tôt sur un énième coup franc de Franck Lampard, détourné par le mur et qui a failli prendre Salvatore Sirigu à contre-pied. La vague bleue continue de s'infiltrer dans une défense de plus en plus dépassée lorsque Schürrle, encore lui, s'effondre dans la surface de réparation, mais M. Proença ne bronche pas.
A la 38e minute, Samuel Eto'o, préféré à Torres en pointe, malgré ses soucis musculaires, s'échappe vers le but, mais Thiago Silva est vigilant. Le Brésilien commet le tacle parfait, mais se blesse légèrement alors que le Camerounais laisse glisser sa semelle sur le Brésilien. Les ballons traînent de plus en plus dans la surface parisienne, et la pause arrive à point nommé pour les hommes de Laurent Blanc.
Toutefois, la deuxième mi-temps débute sur les même bases que la première. Chelsea part à l'assaut du but parisien, et l'Allemand Schürrle, décidément dans tous les bons coups, profite de la fébrilité défensive pour tenter une frappe, qui vient mourir sur la barre transversale.
Dans la même action, les Blues obtiennent un coup franc tiré par Oscar qui termine... sur la barre transversale.
Paris survit grâce à des attaques sporadiques. A la 56e minute, une incursion de Matuidi offre un beau coup franc à l'entrée de la surface, mais Cech a la main ferme devant la tentative directe de Lavezzi. Pour le reste, pas grand-chose. L'influence du milieu parisien baisse d'un cran, Edinson Cavani disparaît complètement. Les corners s'enchaînent pour les Blues, et Paris ne procède plus qu'en contre (72e, 78e) mais Cavani manque ses deux tentatives, et Lucas (80e) butte sur Petr Cech.
BA DÉCISIF
Alors que Laurent Blanc veut sécuriser son entrejeu avec l'entrée de Yohan Cabaye à la place de Marco Verratti, José Mourinho aligne un deuxième attaquant à l'heure de jeu avec le remplacement de Demba Ba en lieu et place de Franck Lampard, puis un troisième avec Fernando Torres à dix minutes de la fin du match. Les trente dernières minutes de jeu se résument à une attaque-défense, mais Sirigu sort plusieurs arrêts importants.
Javier Pastore entre à vingt minutes de la fin à la place d'Ezequiel Lavezzi, qui a progressivement décliné dans cette partie. Tous espèrent que l'Argentin réédite sa performance du match aller, mais le milieu de terrain, comme tous ses coéquipiers, ne touche pas beaucoup de ballons. Le pressing des joueurs londoniens est dévastateur et empêche les Parisiens de relancer proprement et de se projeter rapidement vers l'avant. Laurent Blanc décide alors de faire entrer Marquinhos afin de tenir le 1-0, mais les Blues sont déchaînés. Ils sont finalement récompensés par un but de Demba Ba à la 87e minute, qui pousse le ballon au fond des filets à bout portant.
Les Parisiens jettent alors toutes leurs forces dans la bataille. Marquinhos et Alex se muent en attaquants, mais c'est finalement Chelsea, malgré un ballottage défavorable il y a une semaine, qui se qualifie pour les demi-finales.
Carole Mistral
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