En décembre 2019, les autorités de Singapour ordonnaient à Facebook de signaler une publication d’Alex Tan, activiste et dissident politique, comme contenu calomnieux. Celui-ci est également créateur du site The States Times Review, site satirique et politique, extrêmement controversé à Singapour, à tel point que les autorités ont cette semaine ordonné au réseau social de bloquer la page du site en question. Facebook, contraint de se soumettre à loi établie par Singapour en mai 2019, a publiquement fait part de ses inquiétudes face à ce qui est désormais considéré comme de la censure politique.

Facebook alerte l’opinion publique

Tandis que le gouvernement de Singapour a ordonné à Facebook de bloquer la page Facebook du site The States Times Review, Facebook, contraint de s’exécuter a toutefois fait part de ses craintes dans une déclaration envoyée par courriel, et relayée par Reuters : « Nous pensons que de tels ordres sont disproportionnés et contredisent les déclarations du gouvernement selon lesquelles POFMA {Protection from online Falsehoods and Manipulation Act} ne serait pas utilisé comme un outil de censure ».

La loi entrée en vigueur au mois d’octobre à Singapour est censée limiter les fausses informations. Elle pose question cependant, pas plus tard qu’en décembre 2019, le gouvernement usait de cette loi pour contraindre un parti de l’opposition à modifier une déclaration sur son site internet. Selon le parti démocrate en question (Singapore Democratic Party), les salariés singapouriens trouvent moins facilement du travail, comparativement aux étrangers. Des chiffres démentis par le ministère du Travail.

Une liberté d’expression fort limitée

Le site The States Times Review a par trois fois été signalé comme vecteur de fausses informations. Son fondateur, Alex Tan, vit aujourd’hui en Australie, connu pour être un activiste politique qui s’oppose au pouvoir actuel de Singapour.

Facebook a tenu a redirigé les internautes vers une autre page où le contenu du site est disponible. Le gouvernement quant à lui affirme que cette législation est indispensable à la lutte contre la « propagation de fausses informations ».

Depuis plusieurs années la cité-État, Singapour est connu pour « encadrer » la liberté d’expression et pour faire preuve d’autoritarisme.Depuis son indépendance, le même parti est au pouvoir depuis 1959, et les partis opposants sont quasi inexistants. Les opposants politiques sont emprisonnés voire contraints à quitter le pays rappelle Libération. La liberté de la presse est restreinte et peut être censurée à tout moment.