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Affaire Pilarski : les analyses ADN des chiens sont trop chères pour la justice

Selon France Info, le devis pour réaliser les analyses qui permettraient de comprendre les conditions dans lesquelles Elisa Pilarski a été tuée par un ou des chiens coûterait plus de 100 000 euros. Une somme bien trop importante pour la justice française.

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Presque trois mois après les faits, il est toujours impossible de comprendre comment est morte Elisa Pilarski. Enceinte de six mois, cette femme, âgée de 29, a été attaquée par un ou des chiens en forêt de Retz, dans l’Aisne, le 16 novembre. Ce jour-là, la victime se promenait avec son chien, Curtis, un croisé lévrier whippet et patterdal terrier alors qu’une chasse à courre se déroulait dans le même secteur. D’après l’autopsie, son décès a pour origine « une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête ».

Depuis sa mort, deux versions s’affrontent dans les médias. Celle de Christophe Ellul, le compagnon de la jeune femme, qui a découvert son corps mutilé : il assure avoir aperçu un chasseur et des chiens à proximité du corps de sa compagne. Et celle des membres du rallye Passion qui arguent qu’« « un chien de meute qui attaque un humain, ça ne s’est jamais vu en sept cents ans ». Selon eux, la meute n’était pas libre et ne chassait pas au moment des faits.

« Je suis sidéré »

Des analyses ADN des 62 chiens de la meute et des cinq chiens du couple devaient permettre d’y voir plus clair. Mais ce jeudi matin, France Info croit savoir que ces prélèvements n’ont même pas été transmis au laboratoire. « Le coût des analyses serait supérieur à 100 000 euros. Une facture jugée un peu excessive par la justice », assure la radio publique. Un deuxième devis aurait été donc été demandé à un laboratoire concurrent. «  Je suis sidéré qu’on en soit au point mort, que ces examens ne soient pas en route (…) Oui c’est coûteux, mais rien ne vaut une vie », a réagi Me Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul sur France Info. « J'ai toujours considéré qu'il fallait relativiser l'importance des conclusions que l'on pourrait tirer de l'ADN, dans cette affaire. Que l'urgence de dépenser 200 000 euros pour de telles expertises n'apparaisse pas évidente au juge ou au procureur, je peux l'entendre. », témoigne Me Guillaume Demarcq, l'avocat de Sébastien van den Berghe, le maître de l'équipage « Rallye la Passion » auprès du Point.

« On est dans un cadre très différent des analyses humaines »

« C'est la procédure : le juge d'instruction doit demander un devis avant de lancer des analyses ADN. Maintenant, ce n'est pas à moi de vous dire que 3 mois, c'est long », a commenté Caty Richard, l’avocate de la mère d’Elisa Pilarsky et de l’oncle la jeune femmee sur France 3. Et d’avertir  : « Il ne faut pas surestimer la preuve scientifique surtout dans ce type de faits. »

Par ailleurs, ce jeudi, BFMTV assure qu’un collègue de Christophe Ellul a expliqué aux enquêteurs qu’un chien du couple avait déjà mordu Elisa Pilarski, quatre mois avant le drame. Il assure avoir vu, sur le smartphone du compagnon de la victime, une photo d’une cicatrice de 4 cm et avoir entendu que la jeune femme s’est rendue à l’hôpital suite à cette morsure. Face aux enquêteurs, Christophe Ellul a assuré qu’il s’agissait d’une « morsure de chat » .

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