À ce stade de l’épidémie, le Coronavirus pourrait coûter 0,1 point de croissance à l’économie française en 2020, estime Bercy. Pour aider les secteurs en premières lignes (automobile, luxe, tourisme, vin), le ministère de l’Economie a annoncé plusieurs mesures, ce 21 février, sur les charges fiscales et sociales, l'activité partielle, les heures supplémentaires, l'aide à la trésorerie...

Le gouvernement annonce plusieurs mesures d’accompagnements pour aider les entreprises françaises à passer le cap de l’épidémie de Coronavirus. Celle-ci devrait coûter 0,1 point de croissance à l’économie française, selon le ministre de l’Économie. Déjà des entreprises comme Schneider Electric, Air France et Accor ont annoncé des pertes de plusieurs centaines de millions d’euros.
La suite dépendra de l’évolution de l’épidémie mais aussi de la capacité des usines et des bases logistiques chinoises à reprendre leur activité. "Actuellement, les entreprises françaises reçoivent encore les containers qui sont partis au début de l’épidémie. Les effets de la baisse de cadence vont se ressentir dans les prochaines semaines", avertit la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runachier.
Certains secteurs sont particulièrement affectés : l’automobile, le luxe, le tourisme et le vin. La Chine est en effet devenue le deuxième marché pour les viticulteurs français. "Ceux-ci sont victimes d’une double peine, coincés entre les sanctions américaines et la chute du marché chinois", souligne Bruno Le Maire, qui ira à leur rencontre la semaine prochaine lors du salon de l’agriculture. Pour eux comme pour toutes les entreprises touchées, l’objectif du gouvernement est de leur simplifier la tâche pour revoir leur rythme de production, se tourner vers d’autres filières d’approvisionnement et assurer leur trésorerie.
Effort sur les délais de paiement
Ainsi, toutes les mesures d’étalement de charges fiscales et sociales, d’activité partielle ou de dérogations sur les heures supplémentaires, déjà mises en place lors du mouvement des Gilets jaunes et des grèves contre la réforme des retraites, sont maintenues. Le fonds destiné à soutenir la trésorerie des sous-traitants de la filière automobile annoncé en décembre dernier pourrait également servir à amortir le choc Coronavirus, a souligné Agnès Pannier-Runachier.
Le gouvernement a également décidé d’accélérer le processus d’agrément des nouvelles sources d’approvisionnement, en particulier pour le secteur de la construction et de la chimie. Et des consultations sont menées avec des juristes pour savoir si, dans "des cas très spécifiques", le coronavirus pourrait "être considéré comme un cas de force majeur permettant de surseoir à leurs obligations contractuelles". C’est-à-dire avoir la possibilité de modifier exceptionnellement les accords qui lient les entreprises par contrat.
Enfin, Bruno Le Maire appelle les donneurs d’ordres à "faire preuve de solidarité et de compréhension" envers leurs sous-traitants qui subissent des problèmes d’approvisionnement depuis la Chine, en particulier sur les délais de paiement.
Béatrice Héraud, @beatriceheraud   

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