L'organisation onusienne a fustigé lors d'une réunion décisive en décembre les «répétitions récurrentes de représentations racistes et antisémites» dans cette manifestation festive. A ses yeux, elles sont incompatibles «avec l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes, individus...»
«Jamais avec l'intention de blesser»
A l'approche de l'édition 2020, des représentants de la communauté juive et l'ambassadeur d'Israël en Belgique Emmanuel Nahshon ont exprimé des craintes sur la réapparition de «clichés antisémites» cette année à Alost. Le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz a même appelé jeudi sur Twitter les autorités belges à «bannir cette parade haineuse», dont la Belgique devrait avoir «honte».
Lire aussi: Auschwitz, champ de bataille mémoriel
Interrogé sur ces propos, le bourgmestre (maire) M. D'Haese les a jugés «disproportionnés». Il a demandé de ne pas se concentrer sur tel ou tel «élément matériel» d'un char, mais à prendre en considération «le contexte» de l'évènement qu'il a comparé à «un rituel d'inversion» où tous les aspects de la société sont moqués.
Pendant trois jours, «les pauvres deviennent riches, les riches deviennent pauvres, les hommes des femmes et les femmes des hommes», a dit l'élu. «Ici on rit de tout, de la famille royale, du Brexit, de la politique locale et nationale, et de toutes les religions, l'islam, le judaïsme, le catholicisme», a-t-il assuré, s'exprimant uniquement en néerlandais. «On peut rire avec tout le monde», mais «jamais avec l'intention de blesser quiconque», a aussi nuancé M. D'Haese.
Lire aussi: En Suisse alémanique, l'antisémitisme s'installe sur les réseaux
Chaque année des dizaines de chars défilent au premier jour du carnaval, le dimanche précédent le mardi gras, devant des dizaines de milliers de visiteurs. Cette année la météo venteuse pourrait faire fléchir la fréquentation. Les fortes rafales ont déjà eu pour effet de retarder d'une heure le départ du cortège.