La consommation de produits bio est de plus en plus courante chez les ménages français. Pour suivre cette tendance, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) a décidé de mettre en place un label équitable afin d’avoir une meilleure maîtrise des risques liés à la concurrence dans le domaine.

Le label BFE pour une juste rémunération des agriculteurs bio

Plus précisément, la FNAB veut lancer un label pour les produits « biologiques, français et équitables », ou label BFE. Comme son nom l’indique, ce label sera apposé sur des fruits et légumes biologiques produits en France et avec une garantie de relation commerciale équitable avec les agriculteurs. La FNAB a choisi de créer ce label afin de prévenir l’essor de l’agriculture biologique.

Autrement dit, l’industrialisation de la production ainsi que les pratiques de communication pourraient entraîner une chute des prix – mais aussi une dénaturalisation des produits – qui pourrait grandement dévaloriser les agriculteurs biologiques de qualité. Cela signifie que la FNAB veut assurer une juste rémunération pour les producteurs bio. Par ailleurs, ce nouveau label reprend tous les critères du commerce équitable, comme défini dans la loi sur l’Économie sociale et solidaire de 2014.

— Mike Fouque / Shutterstock.com

« Le marché biologique se développant, l’opportunité s’est présentée de construire des partenariats forts avec des entreprises de l’agroalimentaire sur une bio qui corresponde à nos valeurs. Nous avons cherché à valoriser cet engagement, c’est comme ça que l’idée d’un label est venue », a expliqué Stéphanie Pageot, secrétaire nationale de la FNAB, dans un communiqué.

Le lancement du label prévu pour le mois de mars chez Picard

La mise en place de ce label commencera le 2 mars prochain. Cela se fera notamment en collaboration avec Picard Surgelés. Les premiers légumes certifiés BFE seront vendus à partir de cette date dans 87 magasins Picard en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. Il s’agira de courgettes, de maïs, d’haricots verts et de carottes provenant de trois organisations de producteurs bio ainsi que d’un transformateur du sud-ouest de la France ayant signé un contrat tripartite avec Picard.

À noter que Picard a grandement participé au processus d’élaboration du label avec la FNAB. Pour garantir la qualité de ces produits, le cahier des charges du label sera rendu public et un organisme d’évaluation va assurer le contrôle. Pour l’instant, seuls les magasins Picard semblent avoir adopté le label BFE. Il est à espérer que d’autres enseignes, mais aussi des industriels et des distributeurs, vont également s’y investir dans la mesure où l’enjeu du label ne se limitera pas aux trois critères principaux énoncés dans son intitulé.

En effet, Guillaume Riou, le président de la FNAB, a expliqué que d’autres aspects des règles sur la production biologique seront ajoutés au cahier des charges du label BFE. Ainsi, la FNAB prévoit d’ajouter d’autres critères concernant la biodiversité, le changement climatique, ainsi que d’autres enjeux sociaux et écologiques à son label. « Le cahier des charges du règlement européen sur la bio est très adapté à cette phase de transition, mais ça n’englobe pas tout, il y a des tas de questions nouvelles qui sont posées », a déclaré M. Riou.

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