Caroline Fourest : « Cette jeunesse-là ne rêve que d'interdire »

ENTRETIEN. Dans « Génération offensée », l'essayiste s'inquiète que son camp, la gauche, cède à la victimisation, à la censure et à l'obsession identitaire.

Propos recueillis par

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Temps de lecture : 15 min

C'est le cri d'alarme d'une figure de la gauche qui ne reconnaît plus les combats des siens. Dans Génération offensée (Grasset), l'essayiste Caroline Fourest regrette que la jeunesse, inspirée par les campus américains comme par les réseaux sociaux, n'ambitionne plus que de censurer tout ce qui l'offense, là où celle de Mai 1968 rêvait d'un monde où il serait « interdit d'interdire ». L'affaire Mila vient encore de fournir un exemple de cette génération à l'épiderme fragile qui pense qu'insulter un dieu (et non pas des croyants), c'est « aller trop loin », « ça ne se fait pas ». Dans son livre, Caroline Fourest recense les dérives « d'une certaine gauche, moraliste et identitaire, qui n'a plus rien de libertaire ». Des accusations en « appropriation culturelle » pour de simples tresses...

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Commentaires (114)

  • delneuF05

    Cette "minorité" commence à se faire un peu trop entendre.

  • Mastercard

    50 ans après la période 67-69 (Summer of love, 1968 partout dans le monde, Woodstock), il y a comme le début du commencement d'un retour de balancier. Sauf que celui-ci n'est pas celui que l'on croyait. Il vient d'une gauche que l'on peut qualifier de réactionnaire, en butte à tout ce que l'esprit de 1968 incarnait. Réac de gauche, voilà un oxymore inimaginable il y a quelques années et qui pourrait bien s'imposer dans la sociologie et dans le paysage politique. Ce sont les Cohn-Bendit, Goupil, etc. Qui doivent être complètement déboussolés. Seulement ce retour de balancier en précède certainement un autre, qui risque d'être plus violent et pourrait bien achever la gauche et peut-être aussi la droite modérée. Ce second retour de balancier verrait la majorité silencieuse, excédée par les dérives idéologiques et proto-totalitaires d'une certaine gauche et par la pusillanimité de l'autre gauche et de la droite modérée, basculer vers une extrême droite ou en tout cas une droite qui n'a plus peur de s'affirmer telle quelle. A ce compte-là, Marine Le Pen, qui a beaucoup gauchisé le Front National - en le renommant Rassemblement National - pourrait bien être la grande perdante de la recomposition politique à venir. Sa chance est que sa nièce est encore trop jeune pour jouer le premier rôle. Il y a donc clairement à droite une place à prendre.

  • Mafevema

    Merci.