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Arnaud Lagardère en appelle à l'establishment pour se défendre

L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, et l'ex-patron de la SNCF, Guillaume Pepy, ont été nommés au conseil de surveillance du groupe Lagardère jeudi soir. Le fonds activiste Amber vient de se renforcer au capital du groupe d'édition et de « travel retail ».

Guillaume Pepy, ex-patron de la SNCF.
Guillaume Pepy, ex-patron de la SNCF. (GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP)

Par Laurence Boisseau, Nicolas Madelaine

Publié le 25 févr. 2020 à 19:22Mis à jour le 27 févr. 2020 à 21:51

Sous la pression de l'investisseur activiste Amber Capital, Arnaud Lagardère en appelle à l'establishment français pour consolider son contrôle sur son groupe, propriétaire d'Europe 1 et du « JDD » mais surtout de Hachette et d'une activité de « travel retail ». 

Aux côtés de l'ancien président Nicolas Sarkozy, Guillaume Pepy, ex-patron de la SNCF, a en effet été coopté pour entrer au conseil de surveillance, a annoncé le groupe Lagardère jeudi soir. Une annonce dévoilée plus tôt dans la semaine, respectivement par « Marianne » et « L'Obs », puis confirmées par « Les Echos ». Ces deux nominations ont été officialisées en fin de journée avec la publication des résultats de l'exercice 2019. Guillaume Pepy, qui a une longue expérience des fusions et acquisitions dans sa carrière, doit également présider le comité stratégique de l'entreprise.

Ces nominations interviennent alors que quatre mandats d'administrateurs arrivent à échéance chez Lagardère. Celui de François David, ancien président de la Coface, celui de Martine Chêne, d'Hélène Molinari et de Nathalie Andrieux, également administratrice chez Casino. A charge de la prochaine assemblée générale (AG) de Lagardère au printemps de confirmer ou de valider leurs remplaçants, dont Nicolas Sarkozy et Guillaume Pepy.

Relations avec le Qatar

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Nicolas Sarkozy est un proche d'Arnaud Lagardère depuis très longtemps. Surtout, l'ancien président a toujours entretenu des relations très étroites avec le Qatar, premier actionnaire de Lagardère qui a décidé au dernier moment de ne pas valider les changements de gouvernance demandés par Amber en 2018. Le Qatar est aussi un des premiers actionnaires d'Accor, groupe dont Nicolas Sarkozy est administrateur. Enfin, Nicolas Sarkozy est également proche de Xavier Musca, son ex-secrétaire général à l'Elysée aujourd'hui directeur général délégué de Crédit Agricole SA, la banque personnelle d'Arnaud Lagardère. Quant à Guillaume Pepy, il pourra apporter son expertise dans le travel retail, à savoir la gestion de magasins dans des lieux de transports (Relay, etc.).

Ces deux arrivées tombent à point nommé. Amber Capital, entré au capital de Lagardère en 2016, vient encore d'augmenter la pression sur le groupe en achetant massivement des actions depuis décembre. Le 12 février, le fonds activiste anglais dirigé par Joseph Oughourlian a annoncé avoir franchi le seuil des 10 % au capital de Lagardère. Il détient précisément 10,58 % du capital et 7,93 % des droits de vote, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière le fonds souverain Qatar Investment Authority (13 % du capital mais presque 20 % de droits de vote) mais devant Arnaud Lagardère. Sa société Lagardère Capital & Management (LC & M) possède 7,33 % du capital et 10,78 % des droits de vote.

Transformation de la gouvernance

Dans l'avis de franchissement de seuil du 12 février déposé auprès de l'AMF , Amber, qui, depuis presque quatre ans désormais, réclame une refonte de la gouvernance de Lagardère, prévient qu'il pourrait « solliciter la nomination d'un ou de plusieurs nouveaux membres au conseil de surveillance » et pousser à une « transformation de Lagardère en société anonyme ». La prochaine AG va être suivie de près.

Au-delà de sa participation au capital, Arnaud Lagardère a le statut d'associé commandité et de gérant de la commandite à la tête de son groupe. Cette position protège son contrôle sur sa société et lui vaut aussi d'être « indéfiniment et solidairement responsable du passif social ». Or les critiques de la gestion de Lagardère émettent des doutes sur l'état des finances personnelles d'Arnaud Lagardère , qui s'est endetté pour se renforcer en 2003 au capital de son groupe après le décès de son père. Arnaud Lagardère ne veut pas publier les comptes de LC & M, son holding personnel. Pour cela et parce que la justice a donné raison à Amber qui demandait la publication des comptes, il a été contraint de verser 2.000 euros par jour au fonds activiste.

Laurence Boisseau et Nicolas Madelaine

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