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Comment Gaspard Gantzer a "planté" son équipe

Gaspard Gantzer ici à Paris en septembre dernier.
Gaspard Gantzer ici à Paris en septembre dernier. © RUET/AGENCE1827/SIPA
Mariana Grépinet

L’ancien conseiller en communication de François Hollande, qui était candidat aux municipales à Paris, a rallié Agnès Buzyn sans prévenir les membres de son mouvement «Parisiennes, Parisiens». Ces derniers vont poursuivre la campagne sans lui.

Ses 55000 tracts sont arrivés vendredi dernier, le lendemain de l’annonce par Gaspard Gantzer de son ralliement -en solo- à la candidate LREM Agnès Buzyn. «Depuis, nous sommes 15 à passer son portrait au stabilo et à rayer son nom, raconte Cédrick Allmang, tête de liste du mouvement «Parisiennes, Parisiens» dans le XIème arrondissement. Notre nouvel outil de campagne est devenu le marqueur indélébile!»

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"On n’a jamais vu une tête de liste partir ainsi"

Le géographe fait partie des 11 têtes de listes à avoir annoncé qu’ils allaient poursuivre la campagne municipale sans leur ancien leader. «On n’a jamais vu une tête de liste partir ainsi, en plantant tous ceux avec lesquels il travaille depuis deux ans», se désole t-il, lui qui a fait partie des premiers à rallier, en octobre 2018, le mouvement créé par Gantzer.

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L’intéressé se justifie, expliquant que s’il n’avait jamais cru que Benjamin Griveaux pouvait l’emporter, il est persuadé que l’ancienne ministre de la Santé sera la prochaine maire de Paris. «Et puis il y avait le problème du financement de la campagne : il manquait près de 100 000 euros pour acheter les affiches, bulletins de vote et professions de foi. Je n’ai pas voulu exposer personnellement les têtes de liste», avance-t-il encore, en assurant avoir levé à lui-seul les 500 000 euros qui ont permis à son mouvement de vivre jusqu’à présent.

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"Gantzer nous a trahis pour une place de conseiller de Paris, c’est moche"

Allmang dénonce quant à lui un système de dons ultracentralisé «où tout remontait à Gaspard Gantzer» et assure qu’il y aurait encore 40 000 euros sur le compte du parti. Et d’ajouter : «Il y a quelques jours encore, on a réussi à lever 2000 euros. Tout le monde s’est mobilisé, même ceux qui ont de petits revenus comme cette colistière caissière de supermarché qui a donné 50 euros.»

Certains assurent aussi que Gantzer avait commencé à négocier avec Griveaux et qu’il a fait durer pour obtenir une meilleure place. « Donnés à 1% dans les sondages, on ne décollait pas, il nous fallait donc rallier une autre liste pour préparer l’alternance, notre objectif depuis le début. Et un deal politique se traduit par des places», décrypte Benjamin Djiane, adjoint au maire PS du IIIème arrondissement et désormais recasé en cinquième position sur la liste LREM dans le Centre. «Gantzer nous a trahis pour une place de conseiller de Paris, c’est moche», résume une de ses anciens soutiens.

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L’ex-conseiller com’ à l’Elysée de François Hollande qui glisse au passage qu’il avait suggéré à son patron de faire entrer Agnès Buzyn au gouvernement, est un ambitieux. «Je veux devenir maire de Paris, nous répète t-il. Si ce n’est pas en 2032, ce sera en 2038… Bertrand Delanoë, dont j’ai été le conseiller, a mis 25 ans pour devenir maire de Paris, j’en ai pris de la graine…»

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