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Bénin

Au Bénin, un festival de street art veut embellir Cotonou

Le festival "Effet Graff" à Cotonou au Bénin vise à célébrer l'Afrique à travers le graffiti. Photos prises par "Effet Graff".
Le festival "Effet Graff" à Cotonou au Bénin vise à célébrer l'Afrique à travers le graffiti. Photos prises par "Effet Graff".
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Chaque année depuis 2013, à l’occasion du festival d’art urbain Effet Graff, les murs de Cotonou sont pris d’assaut par les bombes et les marqueurs de graffeurs venus de différents pays africains et se transforment en fresques murales géantes pour célébrer l’Afrique, ses héros et ses talents. L’occasion de donner un autre visage à une ville que le promoteur du festival juge trop terne, et qu’il rêve de transformer.

Des murs peints à l’effigie de personnages historiques et contemporains africains ou afro-descendants comme Béhanzin, le plus célèbre roi du Bénin ayant lutté contre la conquête coloniale, Tiken Jah Fakoly, artiste ivoirien engagé contre la mauvaise gouvernance, ou encore Malcom X, défenseur africain-américain de la cause des Noirs, assassiné en 1965.

À Cotonou, capitale économique du Bénin, le graffiti a pris ses quartiers pour la sixième édition du festival de street art Effet Graff, du 21 février au 1er mars. Pendant dix jours, une dizaine de graffeurs venus de plusieurs pays comme le Togo, le Burkina Faso, le Sénégal ou la France doivent s’exprimer sur une façade de la gare centrale de Cotonou, en plein cœur de la ville pour y représenter des symboles de l’histoire de l’Afrique et célébrer des personnages l’ayant marqué.

"L’objectif est de faire des murs de Cotonou des musées à ciel ouvert"

Laurenson Djihouessi, de son nom d’artiste “Mr Stone”, est le promoteur du festival.

Nous avons lancé le festival Effet Graff en 2013. L’idée était de rendre hommage à nos héros. En 2019, nous avons célébré des jeunes qui font bouger leur communauté et sont des modèles pour la jeunesse à travers des fresques murales.

Mais cette année, le thème choisi est : “Afrique horizon 2050”. Il est question de penser l’Afrique de demain et d’affirmer le potentiel créatif d’un continent dynamique.

Le graffiti est un moyen pour nous de transmettre des messages et de sensibiliser le public. C’est un art qui doit être au service de la communauté. Et c’est pour cela que les fresques que nous avons décidé de réaliser s’inspirent de nos cultures. L’objectif est de rendre l’art urbain accessible à tous. Et de faire des murs de Cotonou des musées à ciel ouvert.

Durant le festival, des symboles et personnages allant de la période des rois du Bénin à aujourd’hui seront dessinés. Nous voulons aussi projeter l’Afrique dans les 30 prochaines années.

Et pour réaliser toutes ces fresques, les responsables de la gare centrale de Cotonou, très enthousiasmés par notre initiative, ont mis à notre disposition un mur de près de 952 mètres sur lequel nous allons célébrer des personnages historiques. Mais aussi représenter des symboles qui évoquent notre culture et nos racines. Ce sera le mur graffé le plus long d’Afrique.

L’autre objectif du festival est d’embellir Cotonou. C’est une ville où il y a très peu de couleurs. Les murs publics sont assez ternes et ne dégagent rien. Le street art y est peu présent. Les fresques murales changeront donc l’aspect complet de la capitale parce que les murs seront peints avec plusieurs couleurs plus gaies, plus vives. C’est notre manière d’égayer les cœurs des gens et de mettre la joie. Et on est assez content que le public soit assez réceptif à la chose.

À terme, “Mr Stone”, graffeur professionnel depuis 2014, espère peindre grâce à son festival près de 200 murs dans la ville de Cotonou et en faire la capitale du graffiti et du street art en Afrique de l’Ouest.

Article écrit Hermann Boko

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