Publicité, votre contenu continue ci-dessous Publicité
  1. Accueil
  2. Société numérique

La coupure Internet, arme de plus en plus utilisée à des fins politiques

Partager :
2

Les coupures Internet sur volonté des gouvernements au pouvoir se multiplient, à des fins évidemment politiques. Une situation qui s'aggrave, comme le constate Access Now, une association qui a fait de ce problème son combat.

Un excellent article du Wall Street Journal (payant) s'intéresse à l'essor des coupures Internet ordonnées aux opérateurs télécoms par les gouvernements, un peu partout dans le monde. Access Now, une organisation qui milite pour la protection d'Internet comme un droit fondamental, a dénombré 213 coupures orchestrées dans 33 pays en 2019.

Publicité, votre contenu continue ci-dessous

L'une des plus longues jamais recensées est observée dans les régions ouest du Myanmar, où une partie de la population n'a officiellement plus de connexion au web depuis plus de 250 jours, à la suite d'un simple message du gouvernement demandant aux opérateurs de couper tout accès. La filiale locale de l'opérateur norvégien Telenor Group explique qu'elle n'a eu d'autre choix que de respecter la consigne, vaguement justifiée par la "coordination d'activités illégales" vu le cadre juridique qui s'impose à elle.

Réprimer les libertés d'information et d'expression

Depuis près de 10 ans et le premier black-out national d'Internet (en Égypte, suite aux révoltes liées au "printemps arabe"), Access Now lutte contre ces coupures visant à censurer la parole des habitants, à contrôler les processus électoraux et à couper court à des mouvements de contestation. Or, pour cette association, la situation n'a jamais été aussi préoccupante qu'actuellement, les coupures Internet organisées par les gouvernements à des fins politiques étant de plus en plus fréquentes.

The Wall Street Journal liste diverses techniques utilisées récemment : le blocage de Facebook et de Twitter au Venezuela, le bridage des connexions mobiles au Bangladesh pour empêcher tout partage de photos et de vidéos, les coupures très localisées ordonnées au Pakistan, ou encore les couvre-feux à horaires précis mis en place en Iran.

L'ONU pointée du doigt

Le problème est que même si la Déclaration des droits de l'homme est censée garantir la liberté d'expression et que les entreprises télécoms des pays regroupés au sein de l'Organisation des Nations unies (ONU) devraient entraver la volonté de certains gouvernements de bloquer Internet, dans les faits, il n'en est rien.

L'Inde, membre de l'ONU, est d'ailleurs le pays où l'on compte le plus grand nombre de coupures déclenchées sur ordre du gouvernement, dans un volume total qui ne cesse d'augmenter (en quatre ans, les coupures ont été quasiment multipliées par cinq). Il est également très difficile pour les opérateurs d'être transparents quant au nombre de demandes de coupures qu'ils reçoivent, la faute aux législations des pays concernés, explique le groupe britannique Vodafone.

Au Myanmar, où il n'a fallu que quelques années aux habitants pour intégrer Internet dans leurs vies après l'ouverture du pays et l'installation du réseau mobile par les opérateurs (ce qui a fait dégringoler le prix de la carte SIM de 250 $ à 1,50 $), les citoyens touchés par la coupure disent "être redevenus aveugles" et on dû reprendre leurs vieilles habitudes.

Publicité, votre contenu continue ci-dessous

Suivez toute l'actualité des Numériques sur Google Actualités et sur la chaîne WhatsApp des Numériques

Moitié machine à écrire, moitié machine à café, Mathieu a le ctrl soyeux et la maj facile. A peu près sportif, adepte de l'humour approximatif et végétarien par intermittence, il aime (presque) aller au bout des choses

Tech + durable
Publications qui peuvent vous intéresser