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Cultes ! 10 œuvres qui nous font saliver

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Natures mortes alléchantes, festins gargantuesques, dîners gourmands… Sur la toile comme au musée, les artistes mettent les petits plats dans les grands. De l’entrée au dessert, voici 10 œuvres pour croquer l’art à pleines dents. À table !
Jan Brueghel l'Ancien (dit Brueghel de Velours), Allégorie de l’ouïe, du toucher et du goût
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Jan Brueghel l'Ancien (dit Brueghel de Velours), Allégorie de l’ouïe, du toucher et du goût, vers 1620

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La plus allégorique

Gargantua n’aurait pas boudé son plaisir. Dans cette vaste pièce – un salon de musique – richement décorée et ouverte sur l’extérieur, une petite table a été dressée. Ici pas de formalités : dans cette foisonnante allégorie du goût, Brueghel de Velours (1568 – 1625) nous invite à un festin où l’on se sert directement dans les plats… Et quel festin ! Crevettes, homards, gibiers et fruits de toutes sortes n’attendent qu’à être dévorés par deux gentes dames. À leurs pieds, un petit singe a réussi à leur chaparder un fruit, non sans attiser la convoitise de ses congénères chien et chat…

huile sur toile • 176 x 264 cm • Coll. musée du Prado, Madrid

Pieter Claesz, Nature morte avec une tarte au paon
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Pieter Claesz, Nature morte avec une tarte au paon, 1627

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La plus gourmande

Durant le siècle d’or hollandais, la nature morte acquiert ses lettres de noblesse. Parmi les artistes qui participent à son avènement, Pieter Claesz (1597 – 1661) fait figure de virtuose, comme en témoigne cette Nature morte avec une tarte au paon. Des plis du torchon qui sort négligemment du cadre à l’épluchure de citron en suspens, en passant par le verre renversé, l’artiste insuffle de la vie à ce genre qui, par essence, fige la nature. Comble de la maestria : la carafe en argent, dans laquelle se reflète ce festin interrompu.

huile sur panneau • 77,5 x 129 cm • Coll. particulière • © Johnny Van Haeften Ltd., London / Bridgeman Images

Le Caravage, Garçon avec un panier de fruits
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Le Caravage, Garçon avec un panier de fruits, 1593

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La plus sensuelle

« Des pommes, des poires et des scoubidou ! », serait-on tentés de chantonner gaiement à la vue de cette imposante corbeille de fruits peinte par Le Caravage (1571 – 1610) vers 1593. Celle-ci est fermement tenue, enlacée, par un jeune éphèbe au regard de braise. Sa blouse blanche nonchalamment tombée sur le bras laisse apparaître la tension de celui-ci, tandis que sa tête est légèrement penchée en arrière… Cheveux en bataille, joues rondes et rosies, bouche charnue et entrouverte laissent peu de place au doute : notre éphèbe est bel et bien en extase !

Huile sur toile • 70 × 67 cm • Coll. galerie Borghèse, Rome • © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images

Louise Moillon, La Marchande de fruits et légumes
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Louise Moillon, La Marchande de fruits et légumes, 1630

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La plus délicate

« Est-elle assez mûre ? », semble se demander cette femme richement vêtue, une pêche dans la main, tandis qu’une marchande lui tend une corbeille qui déborde presque. Autour d’elles, sur un étal particulièrement bien achalandé, raisins, pommes, melons, mais aussi choux et courges rivalisent de beauté et de délicatesse. Si elle est méconnue du grand public aujourd’hui, Louise Moillon (1610 – 1696) fut pourtant l’une des peintres de natures mortes les plus reconnues en France au XVIIe siècle.

huile sur toile • 120 x 165 cm • Coll. musée du Louvre, Paris • © Bridgeman Images

Jean-Baptiste Siméon Chardin, La Brioche
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Jean-Baptiste Siméon Chardin, La Brioche, 1763

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La plus sucrée

Ce n’est pas un pic, ce n’est pas un roc… C’est une (très grosse) brioche ! Peinte en 1779, cette appétissante nature morte peinte par Jean Siméon Chardin (1699 – 1779), autre maître du genre, incarne la délicatesse et la douceur de vivre de la bourgeoisie et la noblesse du siècle des Lumières. En témoigne ce petit pot de porcelaine travaillé, qui aurait aussi très bien pu figurer dans le décor d’une scène de genre de François Boucher.

huile sur toile • 47 x 56 cm • Coll. musée du Louvre, Paris • © Peter Willi / Bridgeman Images

Félix Vallotton, Le Panier de cerises
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Félix Vallotton, Le Panier de cerises, 1921

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La plus estivale

La composition est minimaliste et le cadrage, resserré. Sur un torchon immaculé, un panier de cerises rouges évoque aussitôt les beaux jours. La lumière estivale se reflète d’ailleurs à la surface des fruits, rehaussée d’une minutieuse touche de peinture blanche ! Peinte à la fin de sa vie par Félix Vallotton (1865 – 1925), cette nature morte fascine par son réalisme gourmand.

huile sur toile • 54 x 73,5 cm • Coll. particulière • © Christie's Images / Bridgeman Images

Frida Kahlo, Viva la vida
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Frida Kahlo, Viva la vida, 1954

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La plus pulpeuse

Vive la vie : c’est le titre de cette nature morte de pastèques éclatantes et généreuses signée, dans la chair même du fruit, par Frida Kahlo (1907 – 1954). Ces mots sonnent pourtant comme un épitaphe. Cette œuvre est en effet la dernière toile peinte par l’artiste, huit jours avant sa mort. Au loin, ce qui semble être un ciel azur rappelle le bleu de la fameuse maison de l’artiste, la Casa Azul… Une célébration de la vie aux antipodes des œuvres tourmentées de l’artiste.

huile sur toile • 72 x 52 cm • Coll. Museo Frida Kahlo, Mexico • © Bridgeman Images / © 2020 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F. / Adagp, Paris

René Magritte, Ceci n’est pas une pomme
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René Magritte, Ceci n’est pas une pomme, 1964

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La plus énigmatique

Impossible de la toucher, et surtout de la manger… René Magritte (1898 – 1967) vous aura prévenu : ceci n’est pas une pomme ! Le surréaliste, maître des énigmes visuelles, nous sème à nouveau avec cette toile tardive de 1964 qui rappelle La Trahison des images et son célèbre « ceci n’est pas une pipe ». La pomme est par ailleurs un motif récurent dans l’œuvre du peintre belge, qui n’a eu de cesse, toute sa carrière, d’élaborer un véritable alphabet pictural, peuplé de pommes et de pipes, donc, mais aussi de chapeaux melon et de colombes.

huile sur unilite • 142 x 100 cm • Coll. particulière • © Christie's Images / Bridgeman Images / © Adagp, Paris 2020

Norman Rockwell, Ours To Fight For, Freedom From Want
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Norman Rockwell, Ours To Fight For, Freedom From Want, 1943

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La plus familiale

Une nappe immaculée, toute la famille réunie autour de la table, de grands sourires complices et… une dinde, énorme, qui n’attend qu’à être dégustée ! Voilà la recette parfaite pour un Thanksgiving réussi, selon l’illustrateur américain Norman Rockwell (1894 – 1978). Inspirée par le discours des quatre libertés de Franklin D. Roosevelt, cette image, intitulée À l’abri du besoin, est rapidement devenue une icône de cette fête traditionnelle américaine, célébrant l’arrivée aux États-Unis des Pères pèlerins à bord du Mayflower.

Lithographie • Coll. Indianapolis Museum of Art at Newfields • © Bridgeman Images / Museum Accession

Gilles Barbier, Le Festin II
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Gilles Barbier, Le Festin II

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La plus gargantuesque

Fromages suintants, monts de caviar, chocolat dégoulinant… On ne sait plus où donner des papilles ! Avec ses allures de Grande Bouffe, ce joyeux festin concocté par Gilles Barbier (né en 1965) évoque autant les opulentes natures mortes flamandes du XVIIe siècle que les rayons de nos supermarchés, qui débordent de produits « frais » provenant des quatre coins du monde. Une satire grinçante d’un monde en pleine crise de foie !

Installation d'objets divers collés sur des tables qui forment un cercle. A côté de la table, chaudron en cuivre • Coll. MAM, Paris

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