«J’ai couru, les policiers grecs ont tiré» : avec des migrants aux portes de l’Europe

A la suite de la nouvelle crise syrienne, nous sommes allés à la rencontre des réfugiés qui affluent à la frontière entre la Grèce et la Turquie. Ils nous racontent leur enfer.

 Massés au poste-frontière turc de Pazarkule, les réfugiés protestent, ce lundi, contre l’impossibilité de poursuivre leur route vers la Grèce.
Massés au poste-frontière turc de Pazarkule, les réfugiés protestent, ce lundi, contre l’impossibilité de poursuivre leur route vers la Grèce. LP/Arnaud Dumontier

    « Help us! » « Please! Please! ». Face au mur de barbelés derrière lequel se dressent des militaires grecs, fusils d'assaut en bandoulière, ils sont une centaine à scander des slogans, implorant qu'on les laisse passer. Mais en cette fin d'après-midi, ce lundi, le poste frontière de Pazarkule, l'un des principaux points de passage entre la Turquie et la Grèce, est définitivement infranchissable. Un afflux qui fait suite au regain de tension entre la Turquie et la Syrie dans la région d'Idlib.

    Derrière ces manifestants qui ont bricolé quelques pancartes en carton fichées sur des morceaux de bois, plusieurs milliers d'autres migrants ont fait du bois attenant leur nouveau campement. Des panneaux stipulent bien en quatre langues, dont le français, que ces quelques hectares constituent une zone militaire interdite d'accès.