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Le « revenge porn », pratique « banale » et hors de contrôle chez les élèves

Rendre publiques, sans consentement, des images érotiques est une pratique face à laquelle les personnels scolaires ne peuvent pas vraiment faire grand chose.

Le Monde

Publié le 03 mars 2020 à 11h21, modifié le 03 mars 2020 à 15h08

Temps de Lecture 6 min.

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Selon une étude réalisée en 2018 par l’éducation nationale, 9 % des lycéens affirment avoir été « victimes de vidéos, de photos ou de rumeurs humiliantes sur Internet ».

Pour un Benjamin Griveaux, qui a renoncé à la course à la Mairie de Paris à la suite de la diffusion d’images à caractère sexuel, combien d’anonymes ? Le revenge porn, nom donné à ce procédé consistant à rendre publiques, sans le consentement de l’intéressé, des images érotiques censées rester privées, ne concerne pas que les personnalités en vue. Chaque année, des milliers de personnes subissent cette violation de leur intimité et, parmi elles, de nombreuses adolescentes.

Dans les collèges et les lycées, c’est un drame devenu banal. Quand ils sont mis au courant, les proviseurs, conseillers principaux d’éducation (CPE), professeurs, surveillants tentent de limiter les dégâts, hors de tout cadre établi. Mais avouent leur impuissance face à un fléau qui les dépasse.

Le revenge porn est un dommage collatéral de la pratique des nudes, ces photos érotiques devenues incontournables de la séduction adolescente. « C’est l’équivalent d’un “Salut, bonjour, ça va ?” », témoigne Laurine, 21 ans. « Là, si j’ouvre Snapchat, explique, téléphone en main, Kyllian, 17 ans, je dois en avoir reçu par exemple. Et pas seulement quand on est en couple : ton plan cul ou des meufs que tu dragues peuvent en envoyer pour donner un avant-goût, montrer de quoi elles sont capables. »

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Sur les portables, dans la cour de récré

Mais une rupture amoureuse, un copain qui veut trop frimer avec ses amis, et les photos de l’ex sortent de la galerie privée pour s’afficher sur les portables dans la cour de récré ou s’échanger par messagerie instantanée. « Depuis que je suis dans mon lycée, ça a bien dû arriver une dizaine de fois, poursuit Kyllian, en classe de terminale dans un lycée de la région parisienne. C’est un événement pendant une semaine, même si tu ne reçois pas la photo directement, quelqu’un finit par te la montrer sur son portable. »

Les chiffres spécifiques au revenge porn manquent. Si, selon une étude réalisée en 2018 par l’éducation nationale, 9 % des lycéens (4 % en 2015) affirment avoir été « victimes de vidéos, de photos ou de rumeurs humiliantes sur Internet », aucun distingo n’est fait sur leur caractère sexuel. Un chiffre plus parlant : celui de Net écoute, une plate-forme d’aide aux mineurs victimes de cyber-harcèlement, mise en place en 2008 par l’association e-Enfance. Chaque jour, ils reçoivent en moyenne trois appels concernant la diffusion non consentie d’images à caractère sexuel.

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