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Répression des manifestations de novembre en Iran : une vingtaine d'enfants tués, selon Amnesty

Manifestation à Téhéran contre la hausse du prix de l'essence, le 16 novembre 2019. Photo AFP

Au moins 23 enfants ont été tués par les forces de sécurité iraniennes lors de la répression des manifestations qui ont secoué le pays en novembre, selon une enquête d'Amnesty International divulguée mercredi.

"Au moins 22 garçons, âgés de 12 à 17 ans, ont été tués lorsque les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des manifestants désarmés et des passants", selon le communiqué d'Amnesty International.

Une fille d'entre 8 et 12 ans aurait également été tuée, selon cette enquête titrée "Ils ont tué nos enfants".

"Ces derniers mois, un tableau effrayant a émergé sur l'ampleur des moyens létaux illégalement utilisés par les forces de sécurité iraniennes pour écraser les protestations de l'année dernière", déclare dans le communiqué Philip Luther, responsable pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International.

Qualifiant de "choquant" le nombre d'enfants tués dans la répression, M. Luther a réclamé une "enquête indépendante et impartiale" sur ces faits.

L'ONG s'est appuyée pour cette enquête sur des vidéos et des photos, des témoignages des proches des victimes, ainsi que sur des certificats de décès et d'inhumation.

Selon Amnesty, la plupart des proches des enfants tués ont été soumis à des menaces et à du harcèlement de la part des autorités.

Les familles ont également été forcées d'enterrer leurs enfants en présence de responsables sécuritaires, et n'ont pu faire pratiquer d'autopsies ou n'en ont jamais eu les résultats, selon Amnesty.

Dans 10 cas, la mort serait due à des blessures par balles à la tête ou au torse, selon le communiqué.

Douze des 23 morts se sont produites le 16 novembre, 8 le 17 et 3 le 18 novembre.

Les enfants ont été tués dans 13 villes de six provinces du pays, selon l'enquête.

"Le fait que la majorité des enfants aient été tués en deux jours est une preuve supplémentaire de l'ampleur de la répression par les forces de sécurité qui voulaient mater la contestation à tout prix", estime M. Luther.

"Alors que les autorités iraniennes ont refusé d'ouvrir une enquête indépendante, il est impératif que les pays membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mandatent une enquête sur les tueries pendant la contestation de novembre", ajoute le communiqué.

Amnesty précise avoir écrit le 25 février au ministre iranien de l'Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli pour lui donner la liste des enfants victimes et obtenir un commentaire. L'ONG indique n'avoir pas eu de réponse.

La contestation en Iran a éclaté le 15 novembre dès l'annonce d'une forte hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique aggravée par les sanctions américaines, et a touché une centaine de villes. Les autorités avaient bloqué internet durant les manifestations.

Selon Amnesty, au moins 304 personnes ont été tuées et des milliers d'autres blessées entre le 15 et le 18 novembre. Les Etats-Unis ont pour leur part accusé le régime de Téhéran d'avoir tué plus de 1.000 Iraniens lors de la répression.

Au moins 23 enfants ont été tués par les forces de sécurité iraniennes lors de la répression des manifestations qui ont secoué le pays en novembre, selon une enquête d'Amnesty International divulguée mercredi. "Au moins 22 garçons, âgés de 12 à 17 ans, ont été tués lorsque les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des manifestants désarmés et des passants", ...