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Droits des femmes : l'université de Lille organise des ateliers d'autodéfense verbale

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Ce dimanche 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes. A l'université de Lille, des actions ont lieu durant tout le mois de mars, pour sensibiliser étudiant(e)s et personnel à l'égalité femmes-hommes. Avec par exemple des ateliers d'autodéfense verbale féministe.

Autour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l'université de Lille organise des semaines de l'égalité. Avec notamment des ateliers d'autodéfense verbale féministe. Autour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l'université de Lille organise des semaines de l'égalité. Avec notamment des ateliers d'autodéfense verbale féministe.
Autour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l'université de Lille organise des semaines de l'égalité. Avec notamment des ateliers d'autodéfense verbale féministe. © Radio France - Cécile Bidault

La journée internationale des droits des femmes, c'est ce dimanche 8 mars. Sur les différents campus de l'université de Lille, c'est tout au long du mois de mars qu'a lieu la sensibilisation sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Une vingtaine d'événements en tout, des conférences, des expositions, et des ateliers...

Au programme notamment, un "atelier d'autodéfense verbale féministe" sur le site de Villeneuve d'Ascq. A destination des femmes qui travaillent à l'université de Lille et des étudiantes, cet atelier vise à apprendre, nous pas à se défendre physiquement, mais à se défendre des agressions sexistes, en s'imposant avec des mots, dans un milieu assez masculin.

Il faut arrêter de se débattre, il faut se défendre

Le milieu universitaire qui "n'est pas du tout épargné par le sexisme", estime Emilie Da Lage, maîtresse de conférence, l'une des organisatrices de ces ateliers, "dans le monde de la recherche, monde de la confrontation des idées, les postes principaux sont encore majoritairement occupés par des hommes. Il faut qu'on apprenne à se faire confiance. Il faut arrêter de se débattre, il faut se défendre. Quand on se débat, on encourage l'agresseur, alors quand on se défend clairement, on augmente nos chances de survie ! Qu'elle soit intellectuelle, physique ou mentale".

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Gagner du temps pour reconnecter son cerveau

Durant cet atelier d'autodéfense verbale féministe, la formatrice explore donc, avec les participantes, les différentes manières de répondre à une agression, à une remarque sexiste, que ce soit dans la rue, à l'université ou ailleurs. Notamment des "interventions paradoxales" : grâce à un comportement inattendu ("f_aites le tigre ! déclamez une chanson ! marquez votre territoire en faisant un grand cercle avec le bras !_), il s'agit de déstabiliser l'agresseur, pour "gagner du temps".

Car souvent lors d'une agression verbale, le cerveau déconnecte, et empêche la victime de réagir correctement. "Il perd la wifi", explique Anne Van Hift Morel, directrice de la compagnie Sans Titre production, formatrice à l'autodéfense verbale. "Le sexisme éveille en nous les mêmes processus que l'agression sexuelle, au niveau du cerveau, ce qui fait qu'on est sidéré littéralement. On n'a plus accès à ses arguments. C'est en s'entraînant qu'on va pouvoir retrouver sa rationalisation. Alors on se lève, et on peut tenter de faire face".

J'ai plutôt de la répartie d'habitude, mais là tout s'est déconnecté - Sarah

Sarah, qui travaille à l'université de Lille, a été confrontée à cette situation, elle est venue participer à l'atelier : "je prends l'ascenseur pour ma pause déjeuner, avec un homme qui venait apporter le courrier. La porte se ferme, il me regarde et me dit : 's'il n'y avait pas autant de monde, j'aurais volontiers bloqué l'ascenseur pour rester avec vous'. J'ai plutôt de la répartie d'habitude, mais là j'ai eu l'impression d'avoir mal compris, que tout s'était déconnecté". Si cela arrivait aujourd'hui, après la formation, Sarah ferait "cesser l'agression, en arrêtant l'ascenseur et en sortant. Ou en disant à cet homme : vous, vous sortez".

Sans parler d'agression, l'atelier vise aussi à apprendre à ne pas se laisser couper la parole en amphi, ou en réunion. Petite technique infaillible donnée par la formatrice, lorsqu'on peine à se faire écouter : se lever faire un petit tour de sa chaise, et se rasseoir, très naturellement. Silence sidéré de l'auditoire garanti !

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Le prochain atelier d'autodéfense verbale féministe a lieu le 26 mars 2020, pour les étudiantes de l'université de Lille.

EN SAVOIR PLUS : le programme des semaines de l'égalité femmes-hommes à l'université de Lille

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