César de Polanski : Frédéric Beigbeder a trouvé Florence Foresti «écœurante»

Dans un billet lu à l’antenne d’Europe, l’écrivain s’en est violemment pris à Florence Foresti, la maîtresse de cérémonie des Césars qui s’était dite « écœurée » par la consécration du réalisateur de « J’accuse ».

 Frédéric Beigbeder s’en est pris violemment à Florence Foresti (illustration).
Frédéric Beigbeder s’en est pris violemment à Florence Foresti (illustration). AFP

    Les animateurs de « L'Equipée sauvage », sur Europe 1, ne lui « avaient rien demandé », mais Frédéric Beigbeder avait visiblement envie de donner son avis sur la polémique Polanski. Invité de l'émission diffusée ce jeudi entre 16 et 18 heures sur les ondes de la station, le chroniqueur et romancier en a profité pour lire un billet consacré aux Césars et réagir à ce qu'il a perçu comme du Polanski-bashing. Avec une cible privilégiée : la maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, qui avait refusé de revenir sur scène alors que le réalisateur de « J'accuse » était primé et qu'Adèle Haenel avait quitté son siège de colère.

    La soirée « qui devrait être un hommage au cinéma est devenue un festival de stand-up pitoyable, une meute de hyènes en roue libre », attaque-t-il d'entrée. Avant de s'en prendre à l'humoriste et animatrice d'un soir, « qui s'est fait connaître par des imitations costumées chez Ruquier » et « se prend désormais pour une grande intellectuelle obligée de dispenser son opinion sur le bien et le mal ».

    « Elle reproduit la tragédie que raconte Polanski »

    L'écrivain lui reproche en fait, au même titre qu'Adèle Haenel, de « s'improviser juges » alors que « le tribunal fédéral suisse a jugé que Polanski [mis en cause pour des relations sexuelles avec une mineure de 13 ans aux Etats-Unis, en 1977, NDLR] avait purgé sa peine ». Il fait là référence à la demande d'extradition formulée par les Etats-Unis et refusée par la Suisse en 2010.

    Si Florence Foresti s'est dite « écœurée » par l'épilogue de la cérémonie, Frédéric Beigbeder la trouve ainsi « écœurante ». « En réduisant J'accuse au casier judiciaire de son réalisateur, ce qu'elle ne fait pas avec Ladj Ly, Florence Foresti ne se rend même pas compte qu'elle reproduit l'injustice de l'affaire Dreyfus. Elle condamne 50 ans après les faits, considère que de nouvelles accusations prescrites et non prouvées suffisent à juger un homme sans avocat. Elle reproduit la tragédie que raconte Polanski », termine Beigbeder.

    Une logique qui épouse celle du réalisateur franco-polonais, à qui il a été reproché de faire le parallèle entre Alfred Dreyfus, victime de l'acharnement des tribunaux et des médias, et lui-même. Avant Beigbeder, d'autres personnalités ont pris la parole pour prendre la défense de Roman Polanski ou fustiger l'attitude d'Adèle Haenel et ou Florence Foresti.

    « Minuscules », pour Lambert Wilson

    Fanny Ardant, notamment, s'est dite « très heureuse » pour Roman Polanski, qu'elle « aime ». « Moi, je suivrai quelqu'un jusqu'à la guillotine. Je n'aime pas la condamnation », a-t-elle ajouté. Une opinion partagée par l'ancien agent Dominique Besnehard, qui s'est dit « très content ». « C'est le résultat d'un vote démocratique et Polanski est un très grand metteur en scène », a-t-il ajouté.

    Lambert Wilson a quant à lui dénoncé une « espèce de tribunal, de lynchage public […] absolument abominable ». « Je parle de gens que j'aime énormément, mais oser évoquer un metteur en scène en ces termes, a-t-il déploré, en référence aux blagues de Florence Foresti sur scène. Parler d'Atchoum, montrer une taille… Et en plus, qu'est-ce qu'on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l'énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules… »

    Cette fois, les animateurs d'Europe 1 ont toutefois pris leurs distances avec les propos de Frédéric Beigbeder. « Belle chronique mais qui n'engage que vous », a ainsi réagi Matthieu Noël. « Il y a des éléments que je trouve justes dans ce que vous dites, néanmoins on ne peut peut-être pas ne pas se soucier de la douleur des femmes », a-t-il ajouté. « On peut se lever dans une salle et ne pas être d'accord sur ce qui se passe », a également souligné Eva Roque.