Les manifestes féministes de Virginia Woolf : série Femmes émancipées épisode 4

Virginia Woolf en 1932 ©Getty - ullstein bild Dtl.
Virginia Woolf en 1932 ©Getty - ullstein bild Dtl.
Virginia Woolf en 1932 ©Getty - ullstein bild Dtl.
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La revendication féminine est rarement absente de l'oeuvre de Virginia Woolf mais elle ne l’épuise évidemment pas. Ses textes sont comme des moments d’être qu’il ne faut pas chercher à emboiter les uns dans les autres. Elle expliquait : Ce que je dis que je suis ne dit pas nécessairement ce que je suis.

Avec
  • Claire Davison Professeure d'études modernistes à l'Université Sorbonne Nouvelle

Trois moments sont choisis dans les textes féministes de Virginia Woolf.

1928 Une chambre à soi. Virginia Woolf  était proche du mouvement des suffragettes mais s’il fallait donner une réponse à la question : « qu’est-ce qui est le plus important, le vote ou l’argent ? », elle disait : l’argent. Il faut avoir une chambre en soi.

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Le droit de vote au Royaume Uni va tarder à venir – moins cependant qu’en France mais l’accès à certaines professions jusque-là fermées devient possible. En 1931, elle prononce une conférence sur ce thème : les femmes ont d’autres rôles à jouer que celui, assigné, de l’ange du foyer.

Enfin, troisième moment, 1938 avec la publication de Trois guinées. Un seuil doit être franchi dans le style de Virginia Woolf puisque ses amis du groupe de Bloomsbury  lâchent et que son mari Léonard, qui s’identifie habituellement à ses livres, se tient à distance de celui-ci. L’atmosphère n’est plus celle de la douce grâce des années 20. Il est vrai que la guerre menace mais comment Virginia Woolf peut-elle oser une comparaison entre la  vieille tyrannie du patriarcat  et les fascismes dont le Royaume-Uni sent le souffle sur sa nuque.

Peu après, Léonard et Virginia se jureront de se suicider ensemble si jamais les nazis occupaient leur pays. Une fois ce danger écarté, Virginia se tuera seule. L’eau parcourait depuis toujours son œuvre. Elle se noiera dans un lac de mélancolie.

La revendication féminine est rarement absente de son œuvre mais elle ne l’épuise évidemment pas. Ses textes sont comme des moments d’être qu’il ne faut pas chercher à emboiter les uns dans les autres. Elle expliquait : Ce que je dis que je suis ne dit pas nécessairement ce que je suis.

Bibliographie : 

  • Une chambre à soi de Virginia Woolf (10/18).
  • Trois guinées de Virginia Woolf (Edition des Femmes).
  • Virginia Woolf de Alexandra Lemasson (Folio).
  • Virginia Woolf de Viviane Forrester (Livre de Poche).
  • Correspondance 1923-1941 Vita Sackville-West, Virginia Woolf (Livre de Poche).

Chanson Non à la fidélité de Germaine Tailleferre interprétée par Claire Gouton et Cristinia Ariagno.

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