“La valeur du travail non rémunéré effectué par les femmes est estimée à 10 900 000 000 000 de dollars”, titre The New York Times. Ce chiffre exorbitant provient d’une étude d’Oxfam visant à évaluer la valeur monétaire de cette “main-d’œuvre de l’ombre”.
Autrement dit, si les femmes du monde entier avaient été payées au salaire minimum pour toutes les heures qu’elles consacrent aux tâches domestiques et à prendre soin de leurs proches, elles auraient gagné l’année dernière 10 900 milliards de dollars. Soit plus que les revenus annuels cumulés des 50 plus grandes entreprises de la liste Fortune Global 500, qui inclut Walmart, Apple et Amazon, remarque le quotidien new-yorkais.
Il est rare que les sociétés cherchent à établir la valeur du travail de soutien non rémunéré, sauf lorsqu’elles sont confrontées à une interruption du service.”
La société islandaise en a fait l’expérience le 24 octobre 1975, lorsque 90 % des femmes ont cessé toute activité et laissé les maris se débrouiller avec la cuisine, le ménage et les enfants. Sans elles, le pays a été paralysé, relève The New York Times.
Travail invisible
Pourtant, ce travail indispensable au fonctionnement de la société est largement ignoré par les économistes : il n’apparaît pas dans le PIB national, ni dans les mesures de croissance économique.
On considère traditionnellement que s’occuper des enfants, des personnes âgées et des handicapés est une tâche qui doit être effectuée gratuitement au sein d’une famille, mais ce faisant on masque la vraie valeur économique de ce genre de travail.”
Le quotidien new-yorkais remarque que, même si ces tâches non rémunérées incombent majoritairement aux femmes, elles sont plus ou moins inégalement réparties entre les genres selon les pays. L’Inde recense le plus grand écart : les femmes y passent en moyenne six heures par jour à s’occuper de la maison, tandis que les hommes n’y consacrent que “cinquante-deux pauvres minutes”. Au contraire, la qualité du système social dans les pays scandinaves réduit la différence à moins d’une heure en Suède, au Danemark et en Norvège.
Le quotidien déplore par ailleurs de “sombres perspectives” dans ce domaine et note qu’il faudra, selon le Forum économique mondial, au moins un siècle encore avant que tous les pays n’atteignent “la parité des genres”.
Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et plus de 10 millions d’abonnés au total, The New York Times est le quotidien de référence aux États-Unis, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’information digne d’être publiée”).
Dans son édition dominicale, on trouve notamment The New York Times Book Review, un supplément livres qui fait autorité, et l’inégalé New York Times Magazine. La famille Ochs-Sulzberger, qui, en 1896, a pris la direction de ce journal créé en 1851, est toujours à la tête du quotidien de centre gauche.
Quant à l’édition web, qui revendique à elle seule plus de 9 millions d’abonnés fin 2023, elle propose tout ce que l’on peut attendre d’un service en ligne, avec en plus des dizaines de rubriques spécifiques. Les archives regroupent des articles parus depuis 1851, consultables en ligne à partir de 1981.